Arrêté en Mai 2012, condamné à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet (par tranches de 50 chaque vendredi, en théorie), Raif Badawi, bloggueur est emprisonné en Arabie Saoudite pour avoir demandé la modernisation de l'Islam, position à contre-courant du régime saoudien, qui a jugé ses articles comme étant "blasphématoires" et injurieux envers l'Islam.
Or l'Arabie Saoudite a une étrange justice: oui, il y a du châtiment humain, mais dans le cas présent de Raif Badawi, on attend que ses plaies cicatrisent, qu'en gros il aille mieux pour lui infliger 50 nouveaux coups de fouet. Un bourreau sympa qui prend soin de ta santé avant de te détruire. Ainsi, chaque vendredi depuis le 9 janvier, Raif Badawi échappe à un sort funeste qui lui semble malgré tout promis (le régime ne peut que difficilement annuler la sanction) malgré une importante mobilisation mondiale menée par Amnesty International.
Mais voilà, la real-politik va reprenre le dessus: nos démocraties occidentales ne veulent pas froisser les Saoudiens, qui en plus d'avoir du pétrole, sont actuellement en lutte contre les rebelles chiites du Yémen, et que l'Occident aimerait bien compter sur leur mobilisation pour se battre contre les troupes du groupe "Etat Islamique".
Plus que Raif Badawi, c'est la liberté d'expression qui n'a pas fini de souffrir dans la péninsule arabique.