Symbole de la lutte contre la délocalisation, une partie des ouvriers des thés Eléphant s'est rassemblée pour lancer en 2014 la Société de Coopération Ouvrière Provençale de Thé et Infusion (SCOP-TI) après 1336 jours de lutte sociale contre Unilever qui voulait délocaliser leur usine en Pologne, car jugée pas assez rentable.
Refusant d'être sacrifiés sur l'autel de la rentabilité, 58 de ces employés (sur 182 travaillant dans cette unité de production) ont fait le choix, courageux, de poursuivre la production du thé, préservant ainsi leur savoir-faire ainsi que leur emploi dans la région d'Aubagne.
Ce thé est pour tout dire délicieux. Il a un goût. Un vrai goût d'arômes naturels que l'on ne retrouve pas chez Elephant par exemple (j'ai un gros faible pour la menthe douce).
Mais il a un coût. Le coût véritable du travail. Toutefois, 3€ la boîte de 25 sachets, là où les mastodontes (Lipton, Elephant) ou marque intermédiaire de supermarché, vendent la même boîte 1€ voire 1€50 moins cher. OK c'est vrai. Mais avec des ouvriers d'Europe de l'Est payés au mieux 500€ par mois avec un dumping fiscal ignoble, l'entreprise ne peut que voir ses profits s'envoler.Et au fond, paye-t-on le véritable de prix de ce travail? 3€00 les 25 sachets revient à acheter un sachet à...12 centimes TTC. 12 centimes quoi! Ce même thé que l'on accepterait de payer sans broncher 3€00 à la terrasse d'un café. Un demi paquet de clopes pour soutenir des ouvriers qui travaillent et tentent de proposer un commerce alternatif reposant sur des valeurs humaines! Acheter le thé 1336, c'est accepter de payer un bien à son juste prix, chose que la guerre des prix des chaînes de supermarché et la mondialisation ne nous ont plus habitué. 20 Francs une boîte de thé, c'est pas le bout du monde quand même!
L'essayer, c'est l'adopter. Je reprendrais pour conclure très modestement l'excellente devise de la SCOP-TI: "Eveille les consciences, Réveille les papilles".
Vidéo produite par gouvernement.fr (2015)