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Spirit of the 1970's

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Articles, Photographies de Ludovic Bonneaud.
Sur une idée originale de Alexandre Lafréchoux.
"Je m'intéresse au passé
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Les Dossiers D'antan...

7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 08:09

Soldats-britanniques-1982-vers-Malouines.JPG

En Une de Centre Presse, Début Juin 1982.

 

Sur notre photo: les fameux Gurkhes du Népal FONT PARTIE du corps expéditionnaire britannique. Les soldats d'élite qui aiguillent leurs légendaires couteaux, le kukri sont réputés par leur qualité du corps à corps.

 

LA ROYAL NAVY AUX MALOUINES

En 1977, un an avant les fastes du XIè Mundial de football, l’Argentine accueille à Buenos Aires, pour un match amical, trois équipes européennes. Avec la France et la Yougoslavie, les rencontres se déroulent sans problème. Le jour où les Anglais descendent sur la pelouse, des dizaines de banderoles sont hissées des tribunes : « Rendez-nous las Malvinas. » Sur le terrain, le jeu est plus que « viril ». L’Argentin Bertoni heurte de plein fouet l’attaquant britannique Kevin Keegan et lui fait sauter deux dents. Après la partie, il déclare tranquillement : « Deux dents, autant d’îles qu’aux Malvinas. »

Malvinas, Malouines, Falkland : au début de l’année 1982, la plupart des Français ignorent absolument où se situe cet archipel au nom incertain. Trois mois plus tard, ces noms font la « une » des journaux. Un conflit anachronique précipite deux pays dans l’horreur d’une guerre électronique possible, préfiguration de celles du XXIème siècle.

Les Malouines (Falkland pour les Anglo-Saxons, Malvinas pour les Latinos-Américains) sont une colonie britannique

depuis janvier 1833. Deux grosses îles et quelques deux cent îlots dans l’Atlantique Sud, à la hauteur du 50e parallèle. Les côtes argentines sont à près de 1000 kilomètres. L’archipel est peuplé de 1800 habitants, tous anglophones les « kelpers ». Ils vivent de la pêche, d’un peu d’agriculture et surtout de l’élevage du mouton. Pas de pétrole malgré la rumeur. La capitale, Port Stanley (900 habitants), ressemble à une quelconque bourgade anglaise, avec ses pubs, ses deux églises d’une sobre laideur, un cinéma, un terrain de football réglementaire mais en pente, une radio locale et un bulletin à parution irrégulière, The Penguin News.

La température peut atteindre 21° l’été (décembre et janvier), mais l’hiver y est rude : des vents violents soufflent alors en permanence et l’éclairage public doit fonctionner dès trois heures de l’après –midi. Bref, rien d’idyllique. Pourtant, deux grandes nations vont s’étriper pour ces quelques arpents de terre pelée.

 

 

Antenne 2, 20H, Vendredi 2 Avril 1982.

 

Le 19 mars 1982, une équipe de ferrailleurs, venue récupérer en Géorgie du Sud, les débris d’une installation baleinière, hisse le drapeau argentin. La Géorgie du Sud, dépendance inhabitée des Malouines, est située à 1300 kilomètres de Port-Stanley. Sur place les membres britanniques d’une mission scientifique s’indignent. Ils câblent à Londres qui, le 24 mars, envoie un patrouilleur pour vérifier l’information. Buenos Aires dépêche aussitôt un bâtiment pour « protéger ses ressortissants ». Un second navire anglais part à la rescousse du premier. La machine infernale est amorcée.

Hasard ou provocation ? L’occasion pouvait sembler belle au général Galtieri, président d’une junte militaire menacée. Rien ne vaut un accès de fièvre nationaliste pour ressouder un pays divisé. Aussi, le 2 avril, le général Galtieri peut-il annoncer à une foule en délire que Port-Stanley s’appelle désormais Puerto-Argentino : la veille, 5000 fusiliers marins ont investi sans coup férir la petite garnison. La réaction anglaise ne se fait pas attendre. Impossible pour la dame de fer, Maggie Thatcher, de s’incliner devant ces « greasers ». Le 3 avril, le conseil de sécurité de l’O.N.U. réclame le retrait des troupes argentines et des négociations. La Royal Navy appareille de Portsmouth. Direction les Malouines, 14000 kilomètres. On transforme fébrilement le Queen Elizabeth en transport de troupes. Il rejoindra la flotte dès que possible. Le chef de la diplomatie, lord Carrington, démissionne ; remplacé immédiatement par Francis Pym.

Les généraux argentins, en position de force, veulent négocier. Alexander Haig, le secrétaire d’Etat américain allié des deux puissances, entreprend une mission de bons offices. Il va multiplier les navettes entre Washington, Londres et Buenos Aires. Sans résultats. Tandis que les "Dix" du Marché commun s'alignent en traînant les pieds derrière la Grande-Bretagne (arrêts des ventes d'armes et des importations de produits argentins), l'Amérique latine se range progressivement dans le camp argentin. Fidel Castro propose même l'envoi d'un corps expéditionnaire cubain...pour aider la junte. Le 7 avril, John Nott, ministre britannique de la Défense, décrète une "zone de guerre de 200 miles" autour des Malouines et précise qu'à partir du 12 "tout navire de guerre se trouvant dans cette zone pourra être attaqué". Le peuple argentin semble solidaire de la junte: réunies sur la place de Mai, 200.000 personnes acclament le général Galtieri. Celui-ci l'affirme encore: "Tout peut être négocié, à l'exception de la souveraineté". 

Pendant ce temps-là, la flotte britannique sous le commandement du contre-amiral Woodwaerd taille sa route dans l'Atlantique Sud. le 23 avril, elle pénètre dans la zone de guerre. Le 25, un commando anglais réussit un coup de main sur la Géorgie du Sud.

Thatcher-en-pirate-el-porteno-1982.JPG

 

Le lendemain, 15000 Argentins rassemblés devant le palais présidentiel mêlent pour la première fois à leurs slogans nationalistes celui, nouveau, de "elle va finir la dictature militaire". Le 30, Alexander Haig interrompt sa mission. Les Etats-Unis rejettent sur l'Argentine la responsabilité de l'échec des négociations. Ils suspendent leur aide économique et militaire à l'Argentine. C'est le feu vert pour la Grande-Bretagne qui va profiter de l'appui logistique de Washington.

La vraie guerre commence. Le 1er mai, duel aérien au-dessus des îles. Les bombardiers Sea Harrier pilonnent Port-Stanley. La chasse argentine s'en prend à la flotte britannique. Le lendemain, en dehors de la zone du blocus, un sous-marin nucléaire anglais expédie une torpille à 27 kilomètres sur une cible qu'il ne peut pas voir. Le Général Belgrano, antique croiseur vétéran de Pearl Harbur, coule avec 1000 hommes à son bord. Le 4, un missile "Exocet", de fabrication française, est tiré à partir d'un avion "Super Etendard". Après avoir parcouru 40 kilomètres, il atteint son but: un destroyer britannique qui brûle avant de sombrer. Bilan: 35 morts: la dame de fer annonce la nouvelle à la Chambre des communes, vêtue de noir. Elle maintient ses positions: "Pas de cessez-le-feu sans un retrait total des Argentins". Le général Galtieri est lui aussi acculé. Ses discours se teintent d'un anticolonialisme pour le moins inusité dans sa bouche.

 

Antenne 2, 20H, Mercredi 5 Mai 1982.

 

L'hiver australe approche. Les dépressions se succèdent. La mer se creuse. L'amiral Woodward veut débarquer au plus vite les troupes d'élite entassées sur les bâtiments. Il réussit à jeter 5000 hommes dans la baie de San Carlos, au nord-ouest de l'île orientale. La tête de pont établie, les forces anglaises progressent vers Port-Darwin et Goose Green pour prendre la capitale en tenaille. Les Argentins contre-attaquent désespérément. Grâce à la qualité de leurs pilotes et au matériel ultra-sophistiqué dont ils disposent, ils envoient par le fond le Coventry, un destroyer de la même classe que le Sheffield, deux frégates et plusieurs barges de débarquement.Le 25 mai, le porte-conteneurs Atlantic Conveyor, transportant une dizaine d'hélicoptères et un important stoc de munitions, atteint à son tour par un "Exocet", saute. Londres et Buenos Aires tentent de minimiser leurs pertes. Mais le 1er juin, les Britanniques, maintenant 8000 face aux 7000 hommes du général Menendez, ne sont plus qu'à 25 kilomètres de Port Stanley. Le 7, après de furieux corps à corps, les hauteurs qui surplombent la capitale sont prises d'assaut. Une dernière attaque suicide de la chasse argentine coulera encore trois bâtiments anglais. Elle ne suffira pas à enrayer l'avance du major Jeremy Moore. Le 14, le général Menendez capitule.


Naufrage-du-General-Belgrano-1982.JPG

Le naufrage du Général Belgrano, 2 Mai 1982.

 

A Buenos Aires la junte se désagrège. Le général Galtieri démissionne. Quelques mois plus tard, il sera traduit devant une cour martiale. Un millier de jeunes Argentins ont été tués. La moitié de la flotte aérienne a été abattue. La crise économique s'aggrave. En Grande-Bretagne aussi le bilan est  lourd: 250 morts. Et l'addition est salée: plus de 500 millions de livres.


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Après cet épisode sanglant, on est revenu à la case départ. Rien n'est réglé. Les motions et les condamnations se succèdent aux Nations Unies. Sans grand résultat. Les négociations piétinent toujours.

Pourtant, souligne l'éditorialiste du Sunday Times: "Les Falkland et l'Argentine devront vivre ensemble quelle que soit la nature constitutionnelle de leurs relations." Quant à nous, pour la première fois, nous avons assisté à une guerre où les victimes ne sont plus qu'une abstraction, un point lumineux qui soudain s'efface sur un écran radar. Une guerre sans image.

 

Mémorial de notre temps 1982 (section Evènements), article d'Emmanuel de Roux, pp24-27.

 

 

Antenne 2, 20H, Mardi 15 Juin 1982.
Pour aller plus loin pour les amateurs de ce conflit qui n'est pas totalement éteint, le lien qu'il faut savourer: un Rendez-vous avec X ("les dessous de la guerre des Malouines", 17 Mars 2012, revu et consolidé où l'on apprend le rôle du Janus de la France, allié de la Grande-Bretagne, mais aussi fabricant et donc vendeur d'Exocet (à l'époque issu d'Aérospatiale, entreprise publique). Où l'on apprend, entre autres, que la France, qui avait officiellement cessé de vendre des missiles à l'Argentine, poursuivait officieusement ses affaires, en les transférant en Israël, en les repeignant ensuite aux couleurs du Pérou (rouge-blanc) et enfin en les faisant transiter dans l'Amérique du Sud jusqu'à destination finale.
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 RADIO OLD SCHOOL

Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
 

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OS CATEDRATICOS/73 
(1972)

 

 
Le prix du pétrole à New York: 108$13

Pétrol Pop, Jean Yanne & Michel Magne, B.O. de Moi Y'en A Vouloir Des Sous (1972)

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