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PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!

Sud-Ouest : la nouvelle implantation britannique

MUNICIPALES
Une vague de candidats "rosbifs" dans le sud-ouest de la France
Ils ne sont pas venus seulement pour investir dans l'immobilier. Aujourd'hui, les Britanniques amoureux de la Dordogne ou du Lot s'investissent dans la politique locale.

Considérés jadis comme des envahisseurs descendants des assassins de Jeanne d'Arc, les Rosbifs* sont désormais accueillis à bras ouverts dans la campagne française – et se dirigent droit vers les couloirs du pouvoir. Signe de l'intégration croissante des expatriés britanniques, près de 400 candidats originaires du Royaume-Uni se présentent aux élections municipales dans les villages du sud-ouest de la France.

Les Anglais font de plus en plus partie du paysage en Dordogne et dans le Lot, ainsi qu'en Normandie, et leur présence témoigne du changement de l'opinion de la campagne française à leur égard.

"Nous avons compris qu'ils n'étaient pas là pour spéculer sur l'immobilier, mais pour la terre et le lieu", confie Alain Lalabarde, un carreleur qui se présente à la mairie de Montcuq, en Midi-Pyrénées, une région qui compte une population britannique conséquente. "Ils adhèrent à des associations et créent des emplois pour les gens du coin. De plus, ils aiment sortir pour boire un verre et manger, c'est bon pour l'économie."

Ponctualité

Montcuq, régulièrement attaquée par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans [1337-1453], a un conseiller municipal britannique depuis six ans. Sophie Bacou, c'est son nom, 51 ans, est la libraire du village. Elle vit à Montcuq depuis quinze ans et son mari, un Français, tient un restaurant dans les environs. "On m'a demandé de me présenter parce que j'étais une femme, commerçante et anglaise, trois bons points pour moi", explique-t-elle.

Sa ponctualité toute britannique – "J'arrive toujours aux réunions du conseil municipal avec cinq minutes d'avance." – a fait un peu tiquer au début, parce qu'elle heurtait la tradition locale du quart d'heure de retard. Son dévouement l'a cependant propulsée dans des commissions stratégiques chargées de l'urbanisme, du tourisme et de l'école primaire.

Les autorités locales ont un tel poids en France – la moindre municipalité isolée a plus de pouvoir que n'en a le conseil de district au Royaume-Uni – que Mme Bacou est devenue une célébrité parmi les 1 319 habitants de Montcuq.

Il lui suffit de descendre dans la rue pour que quelqu'un entame une conversation sur les pavés de la place. "Je mets trois fois plus de temps qu'avant pour aller à la poste", confie-t-elle.

Ses six années de mandat ont été marquées par la rénovation de la gendarmerie, moyennant 500 000 euros, aujourd'hui "magnifique".

Passerelle

Elle a cependant décidé, à regret, de ne pas se représenter parce qu'il lui arrive souvent de travailler de 7 h 30 à 23 h 30 dans sa librairie ou dans le restaurant de son mari. "J'ai senti une certaine résistance quand j'ai dit que je voulais arrêter, alors je me suis dit que ça rendrait les choses plus faciles si je suggérais un autre Britannique pour me remplacer." Ce sera presque certainement Rosamund Williams, qui est un membre actif de la communauté et un pilier de l'église locale. Mme Williams, 65 ans, microbiologiste à la retraite, vit à Montcuq depuis cinq ans.

Il y a deux listes en présence pour le scrutin. Toutes deux se disent fermement apolitiques et non associées aux chamailleries des partis nationaux. "La campagne est tout à fait amicale", déclare Mme Williams. Elle est en dixième position sur la liste de M. Lalabarde, ce qui devrait lui assurer un siège si sa liste remporte plus de 50 % des voix. Elle a aussi traduit en anglais la profession de foi de M. Lalabarde et s'apprête à faire campagne. "Les Britanniques ont parfois du mal à s'intégrer à la vie locale. Je souhaiterais faire office de passerelle."

Note :* En français dans le texte.
Merci à Demoiselle R. pour sa précieuse collaboration.
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