4 ans de carnage total et dépourvu de pitié entre Nazis et Soviétiques!
La plus grande tentative d'invasion de tous les temps!
Les actualités mondiales, 4 Juillet 1941.
Comme Napoléon en 1812, le Führer par à l'assaut de la Russie. Et comme Napoléon, il n'en sortira pas vaincu. Le nom de Barbarossa fait référence à l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique Frédéric Barberousse (1122 - 1190), et marque un véritable tournant dans la guerre.
Le pacte germano-soviétique d'août 1939 aura donc tenu moins de deux ans, et la Pologne, ainsi que les états baltes en furent les premières victimes. Les nazis, qui ne cessaient jamais de s'en prendre aux communistes dans les zones occupées notamment, préparaient l'invasion, et cela, dès l'automne 1940. Staline, qui avait été informé de l'opération à plusieurs reprises, notamment par le biais de l'espion soviétique au Japon Richard Sorge, s'enferma dans le refus face à des annonces répétées (mais aussi de la part des Britanniques, d'un agent tchèque, un déserteur communiste allemand qui a passé les lignes pour transmettre son info...et qui a été fusillé par les hommes de Staline, bref les sources étaient nombreuses), qui après coup, peuvent paraître évidentes. De plus, l'Armée Rouge était alors en cette année 1941 encore très mal organisée, du fait notamment des grandes purges de 1936-1938, où une grande partie des officiers furent soit passés par les armes, soit envoyés en camp de travail. La communication fut médiocre: ainsi, les Stukas nazis se sont vu offrir sur un plateau la possibilité de détruire l'aviation militaire soviétique, alors au sol, l'info mettant du temps à se propager. Enfin, Staline et les hauts dignitaires du PCUS se trouvent en Crimée en ce 22 juin. La seule anticipation pisitive du petit père des peuples, ce fut d'avoir déplacé les usines à l'est, très à l'est, et surtout à l'abri des Teutons enragés. C'est léger, mais comme ce fut l'une des rares choses positives qu'il avait jusque là, et sans doute la seule, autant le souligner!
Cependant, le sort final de la guerre aurait pu être complètement différent si Barbarossa avait débuté un mois plutôt, à la date initialement prévue, à savoir le 15 mai. Ce mois de retard a considérablement changé la façon dont l'Histoire aurait pu s'écrire. En effet, avec un mois d'avance, et comptons sans doute sur le même effet de surprise, les nazis auraient pu éviter d'avoir à affronter le terrible hiver russe, la boue.
Mais pourquoi un tel retard? Celui-ci s'explique pour deux raisons: la première tient au fait que les troupes de Mussolini pataugent en Grèce, et subissent même parfois des revers, avec le soutien des Britanniques. Ainsi, sur le front d'Albanie, les combats hélléno-italiens durent cinq mois. Les nazis, présents dans les Balkans depuis peu, ne peuvent , avant de partir à la conquête de l'URSS, laisser un front de combat se créer. Par ailleurs, l'agitation en Yougoslavie, un état ami de Berlin et Rome, fait vaciller le pouvoir au début de l'année 1941. Le président du Conseil démissionne le 27 mars et ce même jour Hitler décide de liquide l'ensemble yougoslave et la Grèce, où le début des hostilités est fixé au 6 avril. Les troupes nazies, qui se dirigeaient vers la frontière soviétique, se dirigèrent dès lors vers le sud. Toujours avec la même efficacité affichée depuis septembre 1939, le Reich écrase la Yougoslavie dès le 17 avril, et la Grèce abdique le 2 mai. En mai encore, les nazis atteignent la Crête, mais le prix humain est très élevé pour cela: 50% de pertes pour les paras en une dizaine de jours.
A la suite de ce détour, les préparatifs se poursuivent, et l'attaque a lieu le 22 juin à l'aube (Hitler invoque une prétendue concentration de troupes soviétiques) mais le motif n'a que peu d'importance. C'est un front de plus de 3000km qui voit le jour, de l'océan Artique de Norvège aux bords de la Mer Noire en Ukraine. Hitler sait qu'il joue très gros: après avoir pacifié l'Europe de l'ouest à sa manière, et après avoir abandonné l'idée d'envahir la Grande Bretagne, il place 145 de ses 200 divisions sur le front de l'Est, auxquelles se rajoutent les divisions amies (finlandaises, roumaines, hongroises,italiennes,...). Par ailleurs, c'est la plus grande offensive humaine, avec 3,7 millions de soldats qui percent le mur soviétique, avec le soutien de plus de 3300 chars et de 2700 avions. Les soldats rouges furent tellement surpris de l'attaque, qu'ils envoyèrent ce genre de message au Kremlin: "Les Allemands nous tirent dessus, que faut-il faire?"
La suite et la fin de l'Histoire, nous la connaissons: les nazis enchainent les succès, mais ne parviennent pas à prendre les villes symboles que sont Leningrad,Moscou, et encore moins Stalingrad, la cité clé de la Volga permettant d'avoir acccès aux champs pétrolifères du Caucase. Cependant, les nazis et leurs alliés vont s'emparer de l'Ukraine, le grenier à blé de l'Union soviétique. Il est primordial enfin de préciser que les nazis vont mettre en place un régime de terreur sur les populations des territoires conquis, avec mise en place des théories racistes, esclavage, travaux forcés, déportations,...
Cette invasion sera le début de la fin du IIIème Reich. En plus d'avoir contribué à la destruction d'une partie du continent, la facture humaine sera très lourde: 26 millions de morts (civils et militaires) au total. Les territoires que l'URSS parviendra à libérer vivront sous le joug de 45 ans de dictature communiste. La carte de l'Europe d'après guerre s'est dessiné à la suite de Barbarossa. 70 ans après, il était impératif de se souvenir de cette date, qui a changé l'Histoire du monde, en contribuant à véritablement mondialiser le conflit.
SOURCES: Bernard Iselin, La Guerre 1939-1945 en 1000 images, Paris, Cercle européen du livre, 1963.
Christopher Dobson, Jacques Legrand, Joseph Staline, Bassillac, Ed. Chronique, 1996.