PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
La Une de Centre Presse, Jeudi 1er Décembre 1983.
Ca alors, on y aurait pas cru! Le prix Pullitzer ne serait que le minimun syndical pour récompenser ce scoop que même Le Monde, Le Bigaro, L'Aurore et Les Echos réunis n'auraient pas eu le cran de le mettre en Une!
Remettons cependant les choses dans le contexte.
1983: le gouvernement Mauroy souffre d'un effet d'usure. Changer la vie est un échec économique au final. Plus 2 millions de chomeurs depuis mai 1982, une croissance en berne, une inflation à 2 chiffres, la plupart des chiffres sont dans le rouge. Et puis la Frace est la seule à avoir tenté une relance de type keynesienne de l'économie, alors que la vague néo-libérale commençait à deferler sur le monde.
Les municipales de mars 83 sont autant de revers pour le pouvoir, un peu la vengeance de 77, que la droite a très mal digérée, notamment à Poitiers.
Le gouvernement fait le choix de la rigueur, en mars 83 au bout de dix jours où le pouvoir fut plongé dans l'incertitude, avec notamment les menaces des cocos au gouvernement de se retirer.
En cette fin 83, les nouvelles sont mauvaises, les chiffres rouges foncées. Ce qui fait les affaires de Centre Presse, dont les déboires de la gauche aux pouvoirs (à tous les échelons) leur donnent autant de grains à moudre, pour "casser verbalement" du gaucho au pouvoir. Rien d'anormal à l'époque.
La dette fin 1983, c'est un peu moins de 200 milliards d'euros courants, soit 30% du PIB 83. Rien comparer à aujourd'hui. Les recettes de l'Etat suffisent à peine à rembourser les interets de la dette.
La France de la fin des années 2000 à une enorme épée de Damoclès sur la dette, mais elle continue à sauter en l'air à pieds joints sur un trampoline. Les choix du gouvernements sont à l'opposé des promesses du candidat Sarkozy: laissons filer les déficits aujourd'hui. D'accord mais que faire de l'argent emprunté.
Et que ce passera-t-il le jour où, comme les banquiers pour unprêt de 10000€ à un particuliers, les mécènes de la France diront tout simplement ce mot:"NON, on ne prête plus!"?
Banqueroute type Mexique 1982, crise absolue type Argentine 2001?
Un quart de siècle après la Une de Centre Presse reste hélas d'actualité. Dommage que le quotidien ne se limite qu'à la Vienne.Bien que de droite, les archives de Centre Presse, comme celles de la NR restent un pur délice de lecture.
Petit cadeau économique (hum!): le tableau de 'l'évolution du poids de la dette en euros courants et en % de PIB de 1978 à 2007; des chiffres à maitriser lors d'un échange d'idée, d'un débat politique entre autres...