Du grand art dans le n'importe quoi!
31 juillet 2010 08h13 | Par pierre penin
Les Fêtes produisent quantité de jeux drôles, débiles ou carrément dangereux
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L'inventivité du fêtard ne connaît pas de limite et les Fêtes de Bayonne produisent à l'infini des amusements à classer de gentiment débiles et drôles à carrément dangereux. Petit échantillon des sports les plus pratiqués…
Commençons par Herbert, ressortissant russe au T-shirt maculé de vinasse. Première Fêtes et déjà médaillé d'or dans la discipline reine : le mât de cocagne, dressé sur le mail Chao-Pelletier. Il est 2 heures vendredi matin, Herbert est accroché à sa cime, il en descend. Détail important : il n'y a rien à gagner là-haut, si ce n'est le plaisir insigne de se faire canarder de verres et bouteilles par ceux restés au sol.
« Appelle-moi Chameau »
Sous la mitraille, Herbert n'a pas moufté. Et quand son prochain concurrent approche du mât, le jeune Russe interroge : « T'as pas un truc à balancer ? Non parce que j'ai juste ma canette de bière, mais il en reste encore. » Il passe de belles fêtes, Herbert. Et puis, « votre tradition, là, elle est pas croyable ». Surtout incroyablement dangereuse. Hier, les services de la Ville ont scié le mât.
Herbert pourra s'essayer à un autre jeu, car le festayre sait mettre à profit la topographie pour développer de nouveau défis. Ainsi, la bute (de moins en moins) herbeuse des remparts Lachepaillet fait un terrain fameux à Charles. « Appelle-moi Chameau, c'est mon surnom. » L'idée est de s'élancer de l'autre côté de la rue, monter en courant la pente pour la redescendre façon toboggan. Dans le civil, Chameau est un spécialiste : « Je suis licencié au club d'escalade de Massy, alors… » C'est là que nous apprenons que le plus important devant la paroi de Lachepaillet, « c'est la prise avec les deux doigts, là, ceux-là, tu vois… » Le majeur et l'index, pour être précis. « Heu, sinon, j'ai perdu mes potes, vous allez où ? »
Qui pissera le plus haut ?
À la recherche de riders authentiques. Ils pratiquent le ski sur bitume à traction humaine. Des bouteilles ou godets calés sous les semelles, deux potes de trait pour entraîner l'attelage éthylique. Éric déboule emmené par Lionel et Christophe, deux bêtes de concours. « On a vu d'autres utiliser de simples bouteilles d'eau, mais nous, on a pris des bidons de jacqueline. C'est meilleur, plus solide. » Comme en F1, le choix des pneumatiques doit d'abord à l'expérience des hommes.
Technique toujours, avec le plat acrobatique dans l'Adour ou la Nive. Jeudi après-midi, vers 16 heures, l'athlète, environ la quarantaine, avait choisi l'Adour pour bassin. Félicitations du jury, composé de pompiers et policiers municipaux portés à son secours. À Paul-Bert, face aux vaches sanguines de Michel Agruna, il en est pour former une pyramide de leurs corps et servir de quilles. Mieux : pour s'attabler sans bouger avant que la coursière ne lève la table.
Dans la rue Charcutière, ils sont trois alignés, concentrés, déjà dans l'épreuve. Des années d'entraînement pour une fraction de seconde : c'est la terrible ingratitude commune à Christophe Lemaître et nos trois compétiteurs. Prendre un bon départ, se relever progressivement, pousser et se lancer dans une dernière impulsion vers la victoire. Tout ça traverse les têtes quand arrive le moment. 3, 2, 1 : qui pissera le plus haut sur le mur ?
Sur la place du ballon 6, le Dimanche 3 Aout 2008 au soir. Un semblant de chaos et de bordel total sur un secteur poussièreux.