Saumur, Dimanche 30 Juin 2013.
Déjà la dernière semaine, et voici le Tour de France au pied de l'honorable et inquiétante barrière franco-espagnoles: les Pyrénées. Elles ont fait et défait les plus grands, impitoyables avec les faibles, et une fois encore, elles vont chambouler le classement général, avec cette année, la merveilleuse idée des organisateurs, de réaliser une pièce en trois actes.
Aujourd'hui, une étape marathon entre Carcassonne et Bagnères-de-Luchon (237km), où les difficultés iront crescendo avec le très dure Port de Balès en fin d'étape. Une échappée avec 15-20 coureurs va mettre du temps à se former, ça va rouler fort au début, puis avec une avance importante, ils arriveront au pied de la dernière difficulté en attendant que la bagarre se déclanche entre les gros. S'il ne veut pas être le grand perdant de la journée, c'est Thibaut Pinot qui doit attaquer, en espérant pour lui que la FDJ parviendra à mettre 1 ou 2 coureurs dans l'échappée qui pourront alors lui servir de relais vers le sommet, car à la différence des AG2R, Pinot se retrouve rapidement seul dès que ça grimpe. Pinot devra attaquer bien avant le sommet, afin de...pouvoir perdre du temps dans la descente, que feront sans doute à tombeau ouvert les prétendants au podium, et notamment les AG2R. Mais hormis Pinot, il me semble qu'il sera difficile de faire des écarts sur l'étape du jour.
Mercredi, un étape où ça va rouler en permanence, qui me rappelle celle où Pierre Rolland s'était imposé (Alpe d'Huez en 2011): 124Km seulement entre Saint-Gaudens et Saint-Lary-Soulan et quatre cols et quasiment pas de plat à partir du pied du Col du Portillon, côté espagnol. Une étape idéale pour lancer les grandes manoeuvres de loin! Tout jouer uniquement sur la montée finale vers Pla d'Adet ne permettra pas à nos petits Français de creuser suffisament d'écart pour se mettre à l'abri d'un Van Garderen ou d'un Mollema pour le contre-la-montre de samedi, ni même d'exclure un Valverde du podium, lui qui est en passe de devenir notre meilleur enemi sur le Tour. Sans forcément parler de coalition française, nos Bleus peuvent jouer de la convergence d'intérêts qui va les unir, avant de se la mettre dans l'ascencion finale s'ils ont encore les jambes. Par exemple, si Pinot veut finir sur le podium, il faudrait qu'il prenne au moins...3 à 4 minutes sur ses adversaires afin de se mettre à l'abri de ses adversaires en vu du contre la montre. Idem pour Bardet qui doit profiter de cette triplette pyrénéenne pour lancer glaner un temps précieux qu'il perdra samedi, sans doute dans une moindre mesure que Pinot. Bref, attaquer afin d'être maître de la course, plutôt que de subir celle des adversaires.
Jeudi, le dernier acte avec 145 km entre Pau et Hautacam, vaec le juge de paix que sera le Tourmalet, enfin pour les échappés du jour, les gros ne s'attaqueront pas avant la montée sur Hautacam, il y a quasiment 20 bornes de vallée entre Luz-Saint-Sauveur et le pied de la montée finale, trop risqué d'y aller en solo pour un membe du Top 10. Des écarts pourront se faire dans l'ultime ascencion, mais hormis une terrible défaillance, les gros devraient arriver au maximum en l'espace de 2 minutes, Nibali pouvant se permettre de mettre un petit coup sur la tête de la concurrence afin de rappeler qui est le patron. Mais jeudi soir, ceux qui n'auront pas attaqué pourront sans doute s'en mordre les doigts.
Je n'ai pas encore parlé de Péraud, qui est un cas particulier: à la différence de nos deux petits jeunes, il est très bon sur le contre-la-montre et pourrait bien raffler le jackpot si la bagarre ne se déclenche pas dans les Pyrénées. Et j'avoue que je me gratte bien la tête pour savoir quel Français va monter sur le podium, et je pense à Vincent Lavenu, directeur d'AG2R qui doit faire des courtes nuits pour élaborer une stratégie chaque matin, surtout quand il dit "qu'il n'y pas de choix de leader" dans son team. Mais je pense que Pinot ne parviendra pas à faire assez d'écarts pour se mettre à l'abri et il me semble que Bardet va passer à l'assaut dans les Pyérénées, et que Péraud ne lui roulera pas dessus. Alors je mise sur Bardet sur le podium.
PS: bon ben le Team Europcar passe à côté de son Tour. On ne peut pas être géniaux chaque année, et ce qui est sûr, c'est que l'an prochain, ils ne pourront que mieux faire!