Laurent Fignon: 12 Août 1960- 31 Août 2010
Centre Presse, Fin Mai 1982.
Sans tomber dans l'habituelle et non moins consensuelle louange qui revient au disparu, Fignon mérite cependant d'avoir sa place dans un article de PPP. Et surtout quand un grand du vélo meurt, et qu'il a fraichement eu 50 ans.
En effet, bien que je n'ai pas connu le Fignon de la grande époque (1983-1984), ça reste pour moi un coureur du Tour de France qui a marqué mon enfance, de par son look atypique: blond au cheveux lons avec le catogan, et les petites lunettes métalliques. Sans m'étaler sur son glorieux palmarès, il a, un peu comme Poulidor, réussi à marquer la mémoire des gens grâce à la tragédie du Tour 89, évènement qui l'a marqué pour le reste de sa vie, et dont la vanne principale, qui prête à sourire est: "Laurent, dépêche-toi, t'as 8 secondes de retard!'. Cette défaite l'a installé dans l'esprit des gens, et a fait que pour...rien du tout (c'est quoi 8 secondes après plus de 3500 km de course?), la France n'a pas pu compter un vainqueur supplémentaire, le dernier vainqueur Made In France restant sans doute pour bien longtemps encore, Bernard Hinault sur le Tour 85.
Le Tour de France, rendez-vous traditionnel de l'été: les vacances, et aussi l'enfance. La corde sensible de chacun d'entre nous. Et je me rendrais véritablement compte qu'il est mort quand l'an prochain s'élancera le 98eme Tour de France, où comme nous autres, il se serait régalé du menu dans les Alpes, pour le centenaire du premier passage sur le Galibier.
Les restes de sa voix manqueront, qu'il soit apprécié ou non, pour ses commentaires (la team Adam-Fignon faisait du bon boulot sur la route du Tour).. Il est parti pour sa dernière échapée, et celle-ci sera éternelle.
Laurent Fignon, coureur de l'équipe Castorama, en 1990.
La Une de l'Equipe, et sans pub, Mercredi 1er Septembre 2010.
Bonus video: un blond, du vélo, les années 1980.
C'est bien sûr...Marcos Valle, avec Bicicletta (1984).