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PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!

Le cycliste Christophe Bassons , combattant combattu de la lutte anti-dopage

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Le combat sans fin du héros de l'antidopage

Le Monde.fr | 11.04.2013 à 18h58 • Mis à jour le 11.04.2013 à 20h47

Par Henri Seckel

Christophe Bassons, chez lui, près de Bordeaux, dimanche 9 décembre.

Les avocats Jean-Christophe Lapouble et Philippe Veber savent bien qu'aujourd'hui, même un ministre du budget peut se révéler coupable de fraude fiscale, mais ils ne reviennent toujours pas du paradoxe qui frappe leur client. Comment concevoir que Christophe Bassons, cycliste symbole de la lutte antidopage, dont les prises de position gênantes au sein du peloton ont précipité la fin de carrière au début des années 2000, et qui diligente désormais les contrôles de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) en Aquitaine, où il en est le correspondant depuis 2002, soit puni pour avoir lui-même enfreint le règlement antidopage ? C'est pour mettre fin à cette " aberration " que Christophe Bassons, entouré de ses deux conseils, se présentait devant la commission disciplinaire de l'AFLD, jeudi à Paris.

 

Le 20 octobre 2012, le Tarnais de 38 ans apprenait par courrier qu'il était suspendu un an par la Fédération française de cyclisme (FFC) pour ne pas s'être présenté à un contrôle antidopage, le 1er septembre, à l'arrivée du championnat de France de VTT marathon à Langon (Ille-et-Vilaine) – le coureur était revenu à ses premières amours, le VTT, en 2011, dix après sa retraite de cycliste professionnel. Deux mois plus tard, en appel, sa peine avait été réduite à un mois, un verdict encore très insatisfaisant pour Christophe Bassons qui entend bien obtenir la relaxe.

 

L'ACHARNEMENT D'UNE FÉDÉRATION

 

Jeudi, face aux responsables de l'AFLD, le coureur a répété le déroulement des faits de ce fameux 1er septembre. Après plus de trois heures de course, Bassons, en état d'hypoglycémie, abandonne à vingt kilomètres de l'arrivée. Il donne son nom et numéro de dossard à un " signaleur " officiel, qui fait part de son abandon à la direction de la course. Sans passer par la case arrivée, Bassons rejoint alors sa voiture, garée non loin du lieu de son abandon, va prendre une douche, grimpe en voiture, achète de quoi reprendre des forces dans une boulangerie du village voisin, et prend la route direction Bordeaux, où il réside. Deux heures plus tard, alors qu'il est en Vendée, il reçoit un coup de téléphone de l'organisation de la course l'informant qu'il a été tiré au sort pour le contrôle antidopage, auquel il doit se présenter dans la demi-heure. Le cycliste explique qu'il est désormais trop loin de Langon, la communication est mauvaise, le coureur n'est pas sûr que son interlocuteur l'ait entendu. Puis la batterie de son téléphone rend l'âme. Il décide alors de rentrer à Bordeaux où il apprend, deux jours plus tard, qu'un " constat de carence " a été établi, lequel mènera, quelques semaines après, à la suspension d'un an.

 

Christophe Bassons reconnaît une négligence pour ne pas être allé vérifier à l'arrivée si son nom figurait parmi la liste des coureurs contrôlés. Mais il estime avoir apporté toutes les garanties de sa bonne foi et prouvé qu'il n'avait en aucun cas essayé de se soustraire au contrôle. De plus, il a souligné à plusieurs reprises la sévérité du sort qui lui est infligé en comparaison avec d'autres cas, tel celui de ce coureur suspendu un an pour avoir jeté au sol sa convocation au contrôle antidopage et refusé de s'y soustraire.

 

" On veut faire payer à Christophe Bassons le combat qu'il mène depuis des années contre le dopage ", assurent ses avocats, qui dénoncent l'acharnement d'une fédération qui n'a jamais goûté les prises de position de leur client. Lequel ne cache pas sa lassitude. " J'en ai marre, je dois vivre avec cette histoire en permanence et ça me prend le chou. Ça remue des souvenirs pas du tout agréables, du coup, dès qu'on me pose une question, je suis à fleur de peau. J'ai sacrifié ma carrière, et quinze ans après, on me tombe encore dessus. " L'AFLD rendra son verdict " dans trois à quatre semaines ".

Henri Seckel

 

Pour aller plus loin:

Christophe Bassons et le cas du Tour de France 2007

 


  France 24, Courant Juillet 2007.
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