La Nouvelle République, Fin Décembre 1989.
Bref, difficile de faire mieux pour le coup, et j'ai beau y réfléchir mais je ne vois pas d'année (depuis 1989) aussi chargée que celle-ci qui pourrait s'inscrire dans les grands millésimes de l'Histoire!
En Pro A comme en Pro B, PPP soutient eul' PB86!
Les archives dévoilent la paranoïa meurtrière du dictateur et la logique du putsch dans la révolution de 1989, qui était en fait un coup d’Etat qui a fait un millier de morts.
NB: Le Temps est un journal quotidien suisse qui a été fondé en 1998.
Etait-ce une révolution? Une conspiration? Un putsch? Un énorme chaos dont les plus habiles ont su tirer parti heure par heure pour se hisser au pouvoir? Vingt ans après les «événements» qui ont abouti au renversement du régime dictatorial en Roumanie et l’exécution du couple Ceausescu, le 25 décembre 1989, les Roumains ne connaissent toujours pas précisément l’origine ni les auteurs des décisions prises tout au long de ces journées dramatiques. Ils ne réussissent donc pas à s’approprier ces moments pour en faire «leur» histoire. C’était l’intérêt du régime qui a suivi qu’ils ne le fassent pas.
Pourtant, quelques documents permettent maintenant de mieux comprendre la logique générale de cette sanglante révolution, qui aura fait environ 1000 morts. L’historien Michnea Berindei, qui travaille sur les archives du Parti communiste ouvertes par le président Traian Basescu (réélu de justesse fin novembre), publie cette semaine dans l’hebdomadaire roumain 22 le sténogramme des dernières réunions du comité exécutif du PCR.
Les manifestations de soutien au pasteur Tökés menacé d’expulsion ont commencé le 16 décembre 1989 à Timisoara. Nicolae Ceausescu est en fureur. Le 17, devant la trentaine de responsables du comité exécutif, il s’en prend au chef de la Securitate, Iulian Vlad, au ministre de l’Intérieur, Tudor Postelnicu, et au ministre de la Défense, Vasile Milea: «Je vous avais dit de régler l’affaire, gronde-t-il, et vous ne l’avez pas fait!» Il leur reproche de ne pas avoir armé suffisamment les hommes envoyés sur place, de ne pas leur avoir donné des ordres précis: «D’abord envoyer des coups de semonce, puis tirer dans les jambes des récalcitrants» et, ajoute Elena, la femme du dictateur: «Mettre au trou ceux qui tombaient pour qu’ils ne puissent jamais sortir de là.»
Une folle discussion s’ensuit, certains pleurent ou protestent, d’autres renchérissent. Le chef de cabinet répète: «Il faut tirer, tirer…» Le ministre de la Défense rétorque: «J’ai consulté le règlement militaire et je n’ai pas vu que l’armée soit autorisée à tirer sur le peuple.»
Ceausescu s’énerve et demande de préparer la démission des trois hommes. Ils sont plusieurs à lui faire remarquer que «ce n’est pas le moment». Ceausescu pense avoir repris le contrôle. Il décide de partir comme prévu pour Téhéran, façon pour lui de prouver qu’il a les choses en main. Auparavant, il convoque en téléconférence tous les responsables du maintien de l’ordre dans le pays. Il exige que les troupes soient prêtes à intervenir, avec les armes et les munitions nécessaires.
En son absence, dit le Conducator, «ce sera Elena et Manea Manescu (le premier ministre) qui seront chargés d’exécuter mes ordres». Il ordonne encore d’armer les gardes patriotiques, ces unités présentes dans les usines, et dans les communes. Celles-ci devront faire partie d’unités mixtes avec les forces de la Securitate (la police secrète) et celles de l’armée. Ensemble, elles feront respecter l’ordre.
Quand le dictateur revient, deux jours plus tard, il constate que rien n’est réglé. Au contraire, Timisoara est en grève générale et la révolte a pris dans une dizaine d’autres villes du pays. Il pense alors avoir la preuve qu’un complot international est monté contre lui: George Bush et Mikhaïl Gorbatchev n’ont-ils pas parlé de la Roumanie lors de leur rencontre de Malte? Ne sont-ils pas en train de se mettre d’accord pour lui enlever «son indépendance»? Il est convaincu que, contre cette «ingérence étrangères», le peuple le soutiendra. C’est pourquoi il convoque la manifestation du 21 décembre à Bucarest. La veille, il s’adresse aux Roumains à la télévision pour les inviter à se rassembler derrière lui.
Entre-temps, l’armée a tiré à Timisoara, laissant près d’une centaine de personnes sur le sol. Les 4000 morts et plus annoncés par la presse sont un montage médiatique de la Securitate qui cherche à accabler Ceausescu car elle s’est déjà rangée du côté de la conspiration qui va le liquider. Radio Free Europe, qui a tout de suite identifié les sources douteuses de l’information, n’en a jamais parlé sur son antenne.
La démonstration patriotique du matin du 21 est ratée, comme on sait, puisque la foule siffle le dictateur. Dans l’après-midi, Ceausescu convoque ses trois ministres, Vasile Milea, Iulian Vlad et Tudor Postelnicu: «A partir de maintenant, dit-il, c’est moi qui prends les commandes.» Mila et Vlad baissent la tête en silence. Postelnicu approuve. Une partie de l’armée tire sur la foule, sur ordre direct de Ceausescu. L’autre sympathise avec elle. Milea et Vlad lui ordonnent de rentrer dans ses casernes, ce qu’elle fait partiellement.
Le 22 décembre, Vasile Milea se suicide (ou est suicidé). Les Roumains sont dans la rue. Ils réclament la fin du communisme. Beaucoup sont armés. Des quelque 1000 morts, beaucoup le doivent à des tirs amis ou à des règlements de comptes entre unités. Le chaos est total.
Logo de la Stasi (trouvé sur Wikipédia).
La vice-présidente du Parlement du Brandebourg, région qui entoure Berlin, et une autre élue régionale ont démissionné, lundi 30 novembre, à la suite de révélations sur leur collaboration passée avec la Stasi, la police secrète de la RDA.
La vice-présidente du Landtag, Gerlinde Stobrawa, 60 ans, et la députée régionale Renate Adolph, toutes deux membres du parti de la gauche radicale Die Linke, avaient omis d'évoquer leur passé d'informatrices de la Stasi dans leur biographie, alors qu'elles étaient tenues de le faire.
Depuis les élections à la fin de septembre dans ce Land, Die Linke (la gauche) cogouverne avec les sociaux-démocrates (SPD), et la polémique va croissant en Allemagne sur le fait qu'un certain nombre d'élus de Die Linke aient renseigné la Stasi sous le régime communiste de RDA.
Mme Stobrawa, qui a été démasquée comme ayant été l'informatrice "IM Marisa", aurait épié des collègues à partir de 1987, selon la presse allemande. Elle a toujours nié, mais a fini par démissionner pour ne pas nuire à la fonction qu'elle assumait, a indiqué la porte-parole du groupe parlementaire Die Linke.
Quant à Renate Adolph, elle a expliqué lundi avoir travaillé sous la RDA pour les services d'espionnage est-allemands et n'avoir pas eu la force de le déclarer à son parti. Elle démissionne pour ne pas porter préjudice à son parti et à la coalition avec le SPD, a-t-elle ajouté. Un autre élu "démasqué", Gerd-Rüdiger Hoffmann, alias "IM Schwalbe", a refusé de démissionner.
Hervé Morin relance la bataille du centre. Le président du Nouveau centre a annoncé lundi une OPA sur le sigle de l'Union pour la démocratie française (UDF), l'ancien parti centriste fondé en 1978 pour porter la candidature de Valéry Giscard d'Estaing à l'Elysée. Une OPA pour le moins inamicale à en juger la méthode envisagée et les réactions au MoDem et à l'Alliance centriste, les deux autres partis du centre.
Cette annonce sera faite officiellement le 12 décembre, à l'occasion du prochain conseil national du Nouveau centre. Ministre de la Défense, le président du parti centriste, membre de la majorité présidentielle, n'a pas peur de la bataille qu'il engage. Mieux, il a confié qu'il « l'espère bien » ! Son entourage en a d'ailleurs décrit le plan à Rue89 :
« Hervé Morin revendique l'usage du nom. Cet usage a déjà commencé sur nos t-shirts et nos affiches, comme sur nos deux plateformes de réseau social et de débat participatif, avec la mention “Le Nouveau centre, c'est l'UDF d'aujourd'hui”.
Plusieurs décisions de justice montrent que l'on ne peut pas se prévaloir d'un nom que l'on n'utilise pas. Comme François Bayrou ne l'utilise pas, nous on peut donc l'utiliser. Quitte à créer un contentieux, c'est même ce qu'on recherche pour que cette question soit réglée une fois pour toute. »
L'initiative fait évidemment bondir du côté du MoDem. Son trésorier, Jean-Jacques Jegou, a déclaré au Figaro.fr qu'Hervé Morin cherche uniquement à « faire du buzz (…) pour exister », jugeant le Nouveau Centre « en piteux état ». Mais il assure que « ça va faire pschitt », car il « ne peut revendiquer ni le nom ni le patrimoine de l'UDF ».
Le sénateur du Val-de-Marne est d'autant plus sûr de son fait que semblable tentative de récupération s'est déjà produite en avril 2008. A l'époque, le sénateur centriste Jean Arthuis avait annoncé son départ du MoDem et son intention de « faire revivre » l'UDF, ajoutant que « les locaux occupés par le MoDem, rue de l'Université à Paris, sont des locaux qui appartiennent à l'UDF ».
Pour mettre fin à la polémique, François Bayrou avait été contraint d'organiser une conférence de presse, au cours de laquelle il avait expliqué que ces mouvements étaient selon lui « dirigés et agités de l'extérieur, et pour parler clairement, de l'Elysée ». Et de détailler :
« La manoeuvre consiste (…) à essayer de déstabiliser le Mouvement démocrate en prétendant qu'on pourrait dans un illusoire retour en arrière faire revivre l'UDF d'antan, contre la décision solennelle de son congrès, en en faisant de nouveau l'allié inconditionnel du parti majoritaire. » (Voir la vidéo)
Au terme du congrès extraordinaire de l'UDF du 30 novembre 2007, l'UDF est en effet devenue « membre fondateur du Mouvement démocrate auquel elle adhère, pour une période transitoire de trois ans », tout adhérent de l'UDF est automatiquement devenu « adhérent du Mouvement démocrate », et il a été décidé que pendant cette période transitoire :
« Les intérêts juridiques, matériels et moraux de l'UDF seront garantis et administrés par un bureau de vingt à trente membres désignés par le congrès. »
Ladite période transitoire prendra fin dans un an, mais le président du MoDem ne devrait pas éprouver de difficultés à la prolonger ou à la rendre définitive, le bureau étant composé à deux tiers de bayrouistes et à un tiers de partisans de Jean Arthuis. Ce qui avait alors fait reculer ce dernier sans totalement le faire renoncer.
Le président de la commission des Finances au Sénat a créé depuis l'association Alliance centriste, devenue en juin dernier un parti politique à part entière. Ne craignant pas d'ajouter un peu plus à la confusion au centre de l'échiquier politique, il déclare à Rue89 appeler au « rassemblement de tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent dans les valeurs centristes ». Et accroche au passage tant Hervé Morin que François Bayrou :
« Ces revendications de l'UDF ne cesseront de m'étonner. On dirait des disciples qui se croient propriétaires des reliques de la croix. Ma préoccupation est de réunir les centristes, pas de faire pencher mon parti à gauche ou d'avoir un parti avec un président qui est au gouvernement. Si le Nouveau centre est l'UDF d'aujourd'hui, l'Alliance centriste est l'UDF de demain. »
Pour achever de compliquer un peu plus la donne, Hervé de Charette pourrait aussi avoir son mot à dire. L'ancien ministre des Affaires étrangères et actuel député passé de l'UDF à l'UMP est propriétaire de la marque « Union pour la démocratie Française (UDF) » depuis son dépôt à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) en 2004…
Toujours est-il qu'après s'être initialement baptisé Parti social libéral européen (PSLE), au lendemain de la scission avec le futur MoDem entre les deux tours de la présidentielle de 2007 engagée sous le sigle de l'UDF, le désormais Nouveau Centre souhaite bel et bien modifier son identité, souffrant toujours d'un déficit de notoriété. 65% des Français ne connaissent pas son nom, selon un sondage interne.
Pas sûr toutefois que la marque UDF apporte un surplus de notoriété qui mérite une telle bataille. En tout cas pas un surplus de modernité, comme en témoigne ce reportage de TF1 diffusé le 1er janvier de 1979, retraçant déjà les bisbilles entre le RPR et l'UDF. Signe d'un autre temps, on retrouve aux commentaires un jeune journaliste, Patrick de Carolis… aujourd'hui président de France Télévisions. (Voir la vidéo)
RADIO OLD SCHOOL
Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres
perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 (1972)