La Grande Bloucle s'est achevée. Il y a, comme chaque année, un sentiment de vide qui se crée les jours suivants l'arrivée des coureurs à Paris, le fait de devoir au quotidien reprendre des activités normales.
Voici pêle-mêle quelques grandes lignes à retenir:
-La Sky et Froome trop puissants. Jamais, en effet, le team de Dave Brailsford n'a eu à subir la course, et se sont même eux qui ont dû mettre de l'animation dans la course (la descente du Peyresourde, les bordures de Montpellier sans oublier les contre-la-montre ou aucun prétendant à la victoire finale n'a pu reprendre du temps à Froome). Peut-être faudrait-il songer à réduire le nombre de coureurs par équipes afin de décadenasser la compétition.
- Quintana à bout de souffle. Le Colombien a bluffé, mais ça a fini par se voir et pourtant, il a fini 3e. Certes, il n'a pas été très aidé par Valverde jouant sur les deux tableaux, et son équipe était totalement impuissante au moment où elle aurait du prendre les choses en main, et durcir la course. Mais franchement, faire 3e tout en restant planqué sur les 3500 bornes du Tour, c'est bien pour lui, conscient de ses carences, mais sur le plan sportif, c'est moche.
- Aru, la pépite que l'on attendra l'an prochain. Pour son premier Tour, on attendait beaucoup du jeune coureur italien, leader de la formation Astana, avec un Nibali fatigué (vainqueur du Giro 2016) qui ne lui guère d'une grande utilité. Mais surtout, sa stratégie reste incompréhensible, en faisant rouler ses coéquipiers dans l'étape de Saint-Gervais, puis dans celle de Morzine, avant de se faire sauter le caisson en fin de parcours.
- Romain Bardet, le coup de tarin parfait. Evitant les erreurs et ls pièges de la course durant les deux premières semaines, le coureur d'AG2R avait jusque là lancé des pétards mouillés, avant, grâce à Mikael Chérel, de faire la descente de Megève et de partir à l'assaut de la seconde place du podium. Pour nous Français, c'est super, génial pour notre cyclisme, mais pour un étrnager, ou un suiveur neutre, cela confirme que l'on est dans un vélo de course de côtes avec élimination par l'arrière, où peu importe le parcours proposé, les coureurs feront désormais à chaque fois une sorte de all'in sur la fin de la compétition, et surtout dans la dernière difficulté. Ainsi le prestige du Tour de France produit une course dans le scénario est connu à l'avance, contrairement aux deux autres Grands Tours où comme il y a "moins à perdre", les coureurs et directeurs sportifs acceptent plus facilement de tenter et donc éventuellement d'échouer, plutôt que de rester au chaud dans les roues du leader. Cela n'enlève rien au talent de "Raymond", mais même en ne décrochant jamais en montagne, voire presque, il a perdu sur Froome plus de trois minutes (classement final à 4'05"). On regrettera d'autant plus les soucis de santé de Thibaut Pinot qui, avec ses progrès sur le contre-la-montre, avait pourtant une belle carte à jouer.
- Des éliminés en première semaine. Contador a manqué à ce Tour. Mais sa gamelle dans la première étape lui a été fatale et c'est le spectacle qui a été blessé. Un attanquant de sa trempe aurait pu tenter de belles choses, lui qui est connu pour ne jamais renoncer. Je pense et j'espère bien qu'on le reverra au grand départ de Düsseldorf en 2017.
- Peter Sagan, le leader de l'animation. "Celui qu fait du bien au cyclisme" n'a pas manqué de profiter du magnifique terrain de jeu qu'on lui a proposé. Sur le plat comme en montagne, on l'a vu et son maillot vert a une nouvelle fois été cherché avec panache, lui qui n'hésite pas à prendre les échappées de montagne. Et dire qu'avec quelques kilos de moins, il pourrait les passer plus facilement et récolter bien plus d'étapes encore. Franchement, merci Peter.
- Mark Cavendish revit. 4 étapes pour le sprinteur britannique, désormais 2e plus grand vainqueur d'étape derrière Eddy Merck. Impossible n'est anglais semble-t-il.
- Un maillot à pois délaissé par les grimpeurs. Sur le maillot préféré des Français, c'est un peu le cauchemar des organisateurs qui s'est reproduit, à savoir un baroudeur qui part à l'assaut des points et qui n'est plus avec les favoris lors de la bagarre finale. Il est désormais improbable qu'un prétendant à la victoire finale puisse revêtir cette tunique, quand bien même les points sont doublés à l'arrivée au sommet. Un fidèle des échappées comme Majka a su bien manoeuvrer et avoir ses adversaires à l'usure. Bravo à lui.
- Côté français: derrière Bardet, des promesses. Le grand public a pu découvrir cette année le talent brut de Julian Alaphilippe qui a commis quelques erreurs (mettons cela sur le compte de l'apprentissage) qu'il devra corriger s'il veut remporter des étapes. Un Warren Barguil pas totalement remis de son accident l'hiver dernier, un Pierre Rolland malchanceux alors que jusque là il avait de bonnes jamabes, un Coquard encore un poil trop court face aux meilleurs sprinteurs sur le Tour, un Tony Gallopin qui n'avait pas le jus des années précédentes, le tandem "Voeckler-Chavanel" de nouveau réunit sous la houlette de JR Bernaudeau, mais qui n'a plus la patate de leurs belles années, un Arthur Vichot fantômatique sur ce Tour (champion de France 2016).
Voilà, le vélo continue toute l'année (il reste pas mal de belles courses), et déjà, on attend l'édition numéro 104 de la Grande Boucle. Je ne doute pas un seul instant que mes amis P'tits Clous ne manqueront ce rendez-vous sous aucun prétexte.