Les étudiants de l'université de Poitiers ont voté vendredi pour la reconduite du blocus des facs hier et aujourd'hui pour protester contre le CPE, le CNE, et la réduction de postes au CAPES.
Pas de supporters sur les bancs du stade Rebeilleau vendredi, mais 660 étudiants environ de l'université de Poitiers mobilisés contre le CPE et la réduction de postes au CAPES. Ils se réunissaient pour voter la poursuite ou non du blocus dses facultés vendredu et samedi, pendant qu'une délégation de leurs représentants étiat reçue au conseil régional. Le oui a été massif 559 voix pour (66 contre, 41 abstentions). Aucune manifestation n'était au programme, les étudiants préférant attendre le retour des vacances pour descendre dans les rues.
L'ambiance était bon enfant. Pas de tohu-bohu, mais des mains qui se lèvent façon marionnettes pour approuver, ou des pouces qui se baissent pour manifester le désaccord. Pouces qui n'ont pas tardé à descndre lorsque les coordonnateurs présents, après un état des lieux de la mobilisation nationale, ont prévenu les étudiants du refus de deux doyens (sciences et sciences humaines) d'accorder une demi-journée banalisée à la rentrée, "contrepartie" envisageable à la levée du blocus.
Sur un rappel des enjeux à venir - "Les vacances sont une période critique. On doit se relancer derrière"- les jeunes ont été appelés à voter la continuation ou non du blocus de certaines facs (sauf les Beaux-Arts, médecine et la fac de droit du centre-ville). Celui-ci est approuvé à la presque unanimité. "L'embargo" va cesser durant les vacances avant de reprendre dimanche 26 au soir. Une nouvelle assemblée décidera lundi de la reconduite ou non de la situation.
L'après-midi, les jeunes sont passés à la pratique: c'était atelier banderoles dans les couloirs de la fac de lettres. Celles-ci vont être placées dans les locaux des différentes UFR (unités de formation et de recherche) afin de rendre un peu plus visible le fameux blocus - "en ce moment la fac a plus l'air d'être en vacances qu'autre chose" - et garniront les rangs des futures manifestations. Si tous les présents apparaissent très motivés, comme Aurèle, "on n'a jamais passé autant de temps à la fac!", certains comme Pauline et Olivia n'approuvent pas la situation , qu'elles qualifient de "prise d'otage".
Rendez-vous est pris pour la semaine de la rentrée: la reconduite du blocus sera votée lundi et une action est prévue en début de semaine. Sachant que c'est à ce moment que tout le monde attend les étudiants au tournant. Pour savoir s'il s'agit d'un coup de chaud. Ou d'un vrai phénomène.
Agnès NOEL
Vacances actives
Sorti de la concertation avec Ségolène Royal, Julien, responsable de la coordination étudiante, estime que la réunion a été "très constructive. La présidente du conseil régional a réafirmé l'importance de la planification du nombre de postes sur le long terme. Nous travaillons à trouver des solutions".
La mobilisation étudiante ne s'arrête pas durant les vacances. Une délégation de cinq Poitevins part à Rennes aujourd'hui pour participer à la coordination nationale du mouvement. Une autre va partir dans le courant de la semaine à Toulouse. Une quête était organisée lors de l'assemblée de vendredi afin de permettre aux délégués de partir.
La Nouvelle République, Samedi 18 Février 2006.
Apéro chez Ségolène Royal
Les étudiants craignaient de se faire "récupérer" par Ségolène Royal. La veille, ils avaient décliné sa proposition de venir les soutenier lors de l'assmblée générale. Une délégation d'une dizaine d'étudiants a finalement été reçue à la maison de la Région. Après les premières réticences ("On ne veut pas voir la présidentiable mais la présidente de Région"), les étudiants ont passé plus d'une heure avec Ségolène Royal. Jus de fruits et fruits secs pour un apéro qui se voulait constructif. La présidente a surtout posé des questions: comment se passe le mouvement? Comment vous organisez-vous? Comment voyez-vous la suite du mouvement? Que puis-je faire pour vous? Au-delà de leur désapprobation commune du CPE et des réductions de postes aux concours, la présidente a demandé aux étudiants de lui faire des propositions concrètes "pour accompagner l'entrée des jeunes dans le travail". Les étudiants de la coordination poitevine ont émis l'idée d'un label pour les entreprises qui ont une bonne conduite vis-à-vis de l'emploi des jeunes, une charte de confiance entre les jeunes et l'entreprise. "Il faut préparer l'avenir et réfléchir à dispositif crédible" affirme Ségolène Royal devant des jeunes apparement conquis.
Centre Presse, Samedi 18 Février 2006.