PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
Le CA demande du bout des lèvres
l'abrogation du CPE
Réuni en séance ordinaire, le conseil d'administration de l'université de Poitiers a adopté hier après-midi une motion tarabiscotée qui "constate" que le retour à la normale dans les universités est lié au retrait du CPE.
Occupant très pacifiquement le hall d'entrée de la salle des séances du conseil d'administration de l'université de Poitiers réuni hier après-midi, les quelque cent étudiants grévistes présents sur place rêvaient que le CA se fende d'une déclaration aussi nettre que celle du président de l'université de Toulouse-Le-Mirail, qui avait réclamé en fin de semaine dernière le retrait pur et simple du contrat première embauche (CPE).
Au bout de deux heures de discussions, les mebres du CA soupesant mots et expressions pour ne pas froisser les susceptibilités des uns et les convictions politiques des autres, ont adopté par 27 voix contre 10 (plus une abstention et deux bulletins nuls) une motion tarabiscotée, conforme à l'image tempérée que souhaitait donner le président de l'université Jean-Pierre Gesson (lire ci-contre).
Sans le moindre risque, le CA exprime donc "sa très vive inquiétude face à la situation de tension créée depuis plusieurs semaines dans les universités". Puis plus loin, dans le même esprit et aussi diplomatiquement que possible le CA poursuit: "Force est de constater aujourd'hui que seuls le retrait du CPE et l'abrogation du CNE peuvent permettre un retour au fonctionnement serein de l'université". Formulation bien moins radicale que celle proposée par le personnel de l'université et soutenue par les étudiants: "Le conseil d'adminisration constate la volonté gouvernementale de ne pas donner d'avenir à le jeunesse et en particulier aux étudaints. Seuls le retrait du CPE et l'abrogation du CNE pourront permettre un retour au fonctionnement serein de l'université..."
Malgré l'écart sémantique, Julien Vialard, membre de la coordination, élu étudiant au sein du CA a immédiatement défendu auprès de ses camarades cette "position du CA".
"Il faut être pragmatique. Cette motion est un signe fort même si bien sûr on aurait pu aller plus loin"
Et l'étudiant en histoire de poursuivre: "Il faut être pragmatique et réaliste. Cette motion est un signe fort même si, bien sûr on aurait pu aller plus loin. Il faut utiliser cette motion comme un socle. Cette prise de position est un accompagnement, une légitimation de notre mouvement. C'est un signe fort qui ne condamne pas le blocus."
Dans le hall, d'autres étudiants ne sont pas de cet avis. Loin de là. Et quelques-uns iraient bien le dire aux membres du CA juste de l'autre côté de la porte. "Il n'est pas judicieux de bousiller la séance du CA", modère Jules Aimé, de la coordination. Tout comme Stéphane Séjourné, lui aussi membre de la coordination qui explique qu'"une démonstration de force serait inutile". Même discours chez plusieurs représentants du personnel de l'université. "Les luttes ne sont pas au CA", résume un agent de l'unité de formation et de recherche (UFR) de droit. C'est au bout de quelques dizaines de minutes la position qui prévaudra.
Les étudiants se retrouveront ce matin en assemblée générale au stade Rebeilleau pour voter sur la reconduction du blocus. Un stade que la ville de Poitiers a décidé hier matin de continuer à prêter aux étudiants de la coordination. "La ville apprécie cette coordination, respinsable, qui a évité les débordements et qui a exprimé sa grande maturité", a salué hier après-midi Catherine Coutelle, adjoint au maire de Poitiers à sa sortie du CA.
Jean-Jacques ALLEVI
Du dîner de l'UMP au plateau de France 2
La coordination s'invite au dîner de l'UMP
La coordination étudiante est fort bien renseignée. Ayant appris que les cadres de l'UMP dînaient hier soir à l'hôtel du Bois de la Marche à Ligugé, une soixantaine d'étudiants a décidé de rendre une petite visite aux membres du parti de Nicolas Sarkozy. Après avoir envahi la salle, les étudiants ont accepté de quitter les lieux. En échange de quoi une délégation de quatre d'entre eux a été reçue pendant 30 minutes par un groupe de quatre cadres de l'UMP. le député Jean-Yves Chamard, paront départemental de l'UMP "d'abord surpris négativement" par l'instrusion a reconnu que, par la suite, "les choses se sont bien passées", saluant même "un respect et une écoute mutuelle".
Quatre étudiants poitevins chez Arlette Chabot
Jeudi soir, sur France 2, Arlette Chabot proposera une émission spéciale consacrée au CPE et au mouvement étudiant. Hier après-midi, la coordination poitevine a été invitée à participer à cette émission. Quatre étudiants devraient y participer.
"L'Huma" ausculte le mouvement
Tout au long de la semaine, le mouvement étudiant poitevin sera analysé et décortiqué dans les colonnes de quotidien "L'Humanité". Premier papier sous la plume du journaliste Thomas Landrieu dans l'édition de ce matin du quotidien commniste. Sous le titre "Nous étudiant à Poitiers".
La Nouvelle République, Mardi 14 Mars 2006.
UNIVERSITE
MOUVEMENT ETUDIANT - Le Conseil d'administration de l'université a voté hier après-midi une motion demandant implicitement le retrait du Contrat première embauche (CPE)
L'université demande sans conviction
le retrait du CPE
150 étudiants ont occupé hier la présidence de l'université alors que se tenait un conseil d'administration.
DENONCER le CPE sans avoir l'air de le faire, mais tout en le faisant quand même: telle étiat la problématique du Conseil d'administration de l'université de Poitiers qui s'est tenu hier. Dans un courrier adressé à Dominique de Villepin, le président de l'université de Nantes avait demandé la suspension du CPE. pas de ça à Poitiers. Dès le début de la séance, Jean-Pierre Gesson avait prévenu: "Je ne suis pas dans l'état d'esprit d'écrire au Premier minstre pour lui demander de retirer une loi".
Ni l'occupation de la présidence de l'université par 150 étudiants, ni les arguments de nombreux pourfendeurs du CNE au sein même du Conseil d'administration n'auront modifier d'un iota la position de Jean-Pierre Gesson. Au final: une motion votée par 27 voix contre 10 (une abstention, deux blancs) condamnant "la nouvelle diminution drastique des postes mis aux concours de recrutement de l'enseignement supérieur" et exprimant la "très vive inquiétude (du Conseil d'Administration) face à la situation de tension créée depuis plusieurs semaines dans les universités".
Les étudiants satisfaits
Mais le morceau de bravoure de la motion reste sans conteste cette critique un rien jésuite des contrats de Villepin: "Force est de constater aujourd'hui que seuls le retrait du CPE et l'abrogation du CNE peuvent permettre un retour au fonctionnement serein de l'université. Vu la composition de l'assemblée, c'est déjà bien", se persuadait Julien Vialard, l'un des leaders de la contestation étudiante. Et le même d'espérer dans la foulée: "Evidemment, c'est pas Nantes, la prise de position n'est pas assez forte, mais ce n'est qu'un début." Quant à "continuer le combat", les étudiants s'y emploient en prévoyant de nombreuses manifestations cette semaine.
Mathias Aggoun
avec Samy Magnant
Centre Presse, Mardi 14 Mars 2006.