Poitiers
Les étudiants votent aujourd'hui pour ou contre le blocus
Les étudiants poitevins sont invités toute la journée d'aujourd'hui à se prononcer à bulletin secret sur la poursuite du blocus des unités de formation et de recherche (UFR) jusqu'au 7 mars prochain, date de la journée nationale d'actions contre les contrats CNE et CPE.
Les modalités de cette consultation ne sont cependant plus exactement celles qui avaient été définies mardi soir (lire la NR d'hier) et sur lesquelles le président de l'université entouré des différents doyens d'une part et les délégués des étudiants grévistes d'autre part étaient tombés d'accord.
Mardi soir, en effet, à l'issue de près de trois heures de discussion, les deux parties s'étaient accordées sur la tenue d'un scrutin dans toutes les UFR de l'université de Poitiers y compris dans les sites décentralisés et dans les UFR non touchés par le mouvement.
Mais plus tard dans la soirée, rendant compte de cette décision à la quarantaine de membres de la coordination réunis à l'hôtel Fumé, les dix délégués ont été purement et simplement désavoués dans "une ambiance extrêmement tendue" selon plusieurs témoins. Désavoués pour avoir accepté que le scrutin se tienne dans toutes les UFR et non pas exclusivement dans celles touchées par le blocus.
Scrutin dans les seules UFR bloquées
"Quand ils ont exposé ce qui avait été décidé chez le président, ça ne s'est pas très bien passé. Ca partait dans tous les sens, la situation était très tendue", raconte Ludovic Bonnaud. Certains étudiants ont d'ailleurs préféré ne pas participer à cette réunion. A l'image de Jules Aimé: "Le débat n'était pas sain. Ca faisait plus penser à la sortie d'un concert punk qu'à une réunion." De son côté, Stéphane Séjourné, l'un des dix délégués a sobrement reconnu hier matin: "On pensait que la coordination serait d'accord, on s'est trompé".
Dans ces conditions, les délégués avec à leur tête Julien Vialard se sont donc retrouvés mercredi matin chez le président de l'Université, non plus pour finaliser les détails de la consultation mais bien pour dénoncer l'accord de la veille. Et réclamer que le scrutin ne se tienne que dans les seules UFR touchées par le blocus. Une demande rejetée par l'université qui a donc décidé de retirer sa caution et son aide matérielle à la mise en place du scrutin. Le vote d'aujourd'hui est donc entièrement organisé par les étudiants. Toutefois, à l'exception de ceux de l'UFR de droit et sciences économiques (1), les autres doyens ont tous accepté que le scrutin se déroule à l'intérieur des locaux universitaires.
Jean-Jacques ALLEVI
(1) Pour la seconde journée consécutive, l'UFR de droit est resté fermé hier mercredi. Officiellement pour des "raisons de sécurité" indiquait une affichette placardée par l'administration de cette UFR.
Vote, AG, manif et soirée cabaret
Organisée par les étudiants de la coordination, la consultation sur la poursuite du blocus aura lieu à bulletin secret aujourd'hui de 8 à 16h, dans chacune des UFR touchées par le mouvement (arts du spectacle, droit et sciences économiques, géographie, lettres et langues, psychologie, sciences humaines, sciences et bien sûr Staps). Pour voter les participants devront présenter leur carte d'étudiant sur laquelle sera apposée une marque indélébile. Le dépouillement se fera à 18h, à l'amphi J prêté pour l'occasion par l'UFR de sciences.
Aujourd'hui également à 11h au stade Rebeilleau à Poitiers une nouvelle assemblée générale qui précèdera une manifestation programmée place d'Armes à 15 heures.
Enfin, à partir de 21h, se déroulera à la Maison des étudiants, située au coeur du campus universitaire, route de Chauvigny, une soirée cabaret dansant de soutien au mouvement. Les entrées (3 euros par personne) seront reversées à la coordination des étudiants grévistes.
La Nouvelle République, Jeudi 2 Mars 2006.
Centre Presse, Jeudi 2 Mars 2006.