Pour ou contre:
ébauche de dialogue entre étudiants?
Une dizaine de membres des jeunes populaires (UMP) et de l'UNI, ont donné une conférence de presse vendredi pour affirmer leur soutien au CPE et leur opposition au blocus des facs. Thomas Porchet, responsable départemental des jeunes populaires, déclarait: "Le CPE correspond aux attentes des jeunes. Je pense que cette mesure est positive pour l'emploi. De toute façon, il faut l'essayer avant de le juger. Pourquoi vouloir le tuer dans l'oeuf?" Quand au blocus, il précisait: "Nous comptons défendre notre droit d'étudier. Une minorité d'étudiants ne doit pas empêcher les autres de suivre les cours." Aussi les jeunes comptent t-ils lancer un référé liberté dans les jours qui viennent. La conférence a pris tournure de débat quand une quinzaine de membres du mouvement de grève sont arrivés. Tout le monde a pris place autour d'un café. Chacun a campé sur ses positions, avec amorce de dialogue pour certains, prises de parole plus enflammées pour d'autres. Les Jeunes populaires défendaient leur liberté d'étudier, les étudiants en grève leur proposaient de s'exprimer lors des assemblées. A 21h, ils y étaient encore. "Au moins le dialogue est instauré", a résumé Pierre-Antoine Laguna, de la coordination étudiante.
La Nouvelle République, Samedi 18 Mars 2006.
MOUVEMENT ETUDIANT - Les anti et pro CPE ont entammé le dialogue
Rabibochés autour d'un verre?
HIER, place de la Liberté à Poitiers, les jeunes UMP tiennent conférence de presse. Soutien du CPE et dénonciation du blocus au programme. "Il nous est imposé par des étudiants qui ne tiennent pas compte du droit à l'éducation. C'est illégal et anti-démocratique", commente Thomas Porchet, leur chef de file. "Nous déposerons, lundi au plus tard, un référé-liberté devant le tribunal administratif", poursuit le jeune populaire.
Deuxième étape: défense et illustration du CPE. Thomas Porchet explique: "c'est un contrat qui correspond à nos attentes, mais nous ne sommes pas sourds à ce qui se passe. Il ne serait pas opportun que le gouvernement le retire, mais il faut bien se situer sur le terrain du dialogue".
Dialogue? Les jeunes UMP ne croient pas si bien dire. A quelques mètres d'eux, une dizaine d'étudiants grévistes. On s'observe du coin de l'oeil. "On aimerait bien un jour leur parler", soufle Tanguy, l'un des leaders du mouvement. Prise de contact hésitante, mais finalement tout le monde s'engouffre au Pilori, bar étudiant s'il en est. A peine assis, les bonnes habitudes prennent le dessus. "Bon on va essayer d'éviter au maximum les débats à la con qui mènent nulle part", prévient Tanguy. Les prises de parole, c'est chacun son tour et en levant la main s'il vous plaît.
Arguments, contre arguments, les propos sont déterminés, mais chacun arrondit les angles.
- Les UMP: "si les assemblées générales se passaient comme ça, on serait prêt à y participer".
- "Venez, des anti-blocus participent et on essaie d'avancer avec eux", encouragent les grévistes.
Convaincre l'autre camp reste illusoire, mais tous se donnent du mal. Seul point d'accord: la présidence de l'université aurait dû organiser une consultation des étudiants à bulletin secret. Il fallait bien un coupable...
Mathias Aggoun
Centre Presse, Samedi 18 Mars 2006.