Résumons:
- il y a les étudiants pour le blocage et contre le CPE
- il y a les étudiants contre le blocage et contre le CPE
- il y a les étudiants pour un blocage partiel et contre le CPE
- il y a les étudiants contre le blocage et pour le CPE
- il y a les étudiants...qui s'en foutent
SOCIAL
Université - Une assemblée générale a lieu aujourd'hui avant la manifestation de demain
Le blocus divise les étudiants
Alors que le mouvement étudiant va se poursuivre demain dans la rue, d'autres voix commencent à se faire entendre contre la poursuite du blocus.
Le mouvement étudiant est-il en train de se diviser? Jeudi soir, à la fac de lettres et de langues, un vote a fait pencher la balance en faveur de la poursuite du blocus d'une courte majorité (1766 pour, 1635 contre, 22 blancs et 46 nuls).
A l'issue de ce vote, certains étudiants (en majorité de droit mais également de lettres et de sciences) ont décidé de créer un collectif contre le blocage de l'université de Poitiers. Leur principale revendications: la possibilité de pouvoir aller librement en cours. Ils s'affichent sans étiquette et se félicitent du vote qui montre que "la moitié des étudiants souhaitent pouvoir étudier librement au sein de l'université de Poitiers".
Dans un communiqué, ils précisent que "depuis quelques jours, [leur] université est bloquée par une poignée d'étudiants, souvent manipulés par quelques syndicats étudiants. Ainsi, ce sont déjà de nombreux cours, TD et même contrôles qui n'ont pu se tenir à cause d'une minorité qui nuit à l'ensemble des étudiants de l'université".
Excédé par la radicalisation du mouvement, le collectif annonce sa volonté de reprendre les cours: "Le collectif demande aux syndicats étudiants qui organisent ces blocages de cesser immédiatement de perturber nos études. Nous exigeons du président de l'université qu'il prenne les mesures nécessaires afin de faire cesser ces blocages". Le collectif envisage même de déposer un recours devant le tribunal administratif dans le but de faire rourvrir les facultés. "Nous allons essayer de faire entendre notre voix", affirme Thomas Le Freche, membre du collectif.
En revanche le collectif se divise - lui aussi - sur le mouvement étudiant en général. Certains critiquent ouvertement le CPE, d'autres le soutiennent.
Médecine en colère
De leur côté, les étudiants de médecine ont décidé de faire entendre leur voix. Ainsi le Crem (Comité régional des étudiants en médecine), même s'il comprend et soutient les revendications des grévistes, s'oppose fermement au blocage de l'amphithéâtre de droit réservé aux 1000 étudiants en première année de médecine (PCEM1). "Le maintien du blocus a été voté sans que les étudiants en PCEM1 ne soient consultés. Il est apparu indispensable au Crem de ne pas rester inactif et de réagir. Il a organisé une consultation des étudiants durant les sessions de soutien. les étudiants se sont très clairement exprimés contre le blocus à 86%", précisent les représentants du Crem.
Le comité appelle à la levée du barrage et demande au président de l'université de tout mettre en oeuvre pour permettre la reprise des cours de PECM1.
Le mouvement étudiant (suite)
Ce week end les leaders du mouvement étudiant ont décidé de profiter du Salon de l'étudiant de Poitiers pour expliquer leur position et leurs revendications aux lycéens et à leurs parents. Parmi les actions menées, distribution de tracts les deux jours et participation aux différentes tables rondes.
Une délégation de six étudiants (des différentes facultés) a participé à une coordination nationale à Paris, ce week end, afin de décider de la suite du mouvement.
Une nouvelle assemblée générale est organisée aujourd'hui à 14 h à la faculté de sciences humaines de Poitiers (Hôtel-Fumé) pour parler de la suite à donner au mouvement.
Poitiers accueille la coordination nationale
Le maintien du blocus de l'université de Poitiers a visiblement impressionné la coordination nationale étudiante. Cette dernière a majoritairement décidé de tenir sa prochaine réunion samedi à Poitiers. Des étudiants sont attendus de toute la France puisqu'il devrait y avoir 7 délégués par université bloquée, 3 pour les universités mobilisées et plusieurs observateurs.
Centre Presse, Samedi 4 Mars 2006.
La Nouvelle République, Samedi 4 Mars 2006.