COLUCHE REVIENS, ILS SONT COMPLETEMENT TARES!
Au terme de 3'22" de souffrance, de 192 secondes de douleurs atroces, je suis parvenu, tant bien que mal, à aller au bout de cette "chanson".
Comme chaque année, les Enfoirés, dont le nom n'a jamais aussi bien été porté, nous pondent une chansonnette. Bien que cela parte toujours d'un bon sentiment, à vrai dire, cette année, c'est une véritable catastrophe, une caricature particulièrement honteuse opposant sans raisonnement constructif les générations entre elles, sans pour autant oublier que les parties chantées par "les jeunes", se révèlent être des outrages auditifs, à la limite du dépôt de plainte.
Que trouve-t-on? Des jeunes qui accusent les anciens d'avoir laissé la France dans un piteux état. Bon ça fait un peu programme du FN qui accuse droite et gauche d'appauvrir la France depuis 35 ans sans rien faire. Et puis j'ai un peu du mal à comprendre la contribution de Maxime Le Forestier et de Julien Clerc, entre autres, aux creusements de nos déficits, de notre désindustrialisation, à la montée en puissance de notre dette publique. En tout cas, ils font partie du "banc des accusés".
La réponse des "accusés" est toute aussi abérrante. En plus de leur rappeler que malgré tout, ils ont "Toute la vie", chose qu'un affamé, un pauvre, un précaire devrait répondre au moment de payer se boîte de raviolis Eco+ au Leclerc du coin au moment de passer à la caisse, il y a ce passage mythique, ce Tourmalet de la connerie, cet Everest de l'indécence lorsque "les jeunes" accusent "les vieux" d'avoir tout pollué:
"Je rêve ou tu es en train de fumer?"
So what? On leur parle de pollution, de déforestation, d'extermination des animaux, et les mecs te parlent...de tabac. Ce qui est d'autant plus drôle venant de personnes qui ont fumer des clopes à une quantité vertigineuse, et qui ont du sniffer de la scnhouff au kilo. A ce niveau, la connerie, ça devient inquiétant. Voire même pathologique.
Quand on veut on peut
Mais au fond, il y a une forme de logique...libérale dans le sens de la pensée économique des XVIIIe et XIXe siècle. En considérant que l'individu est responsable de sa situation, c'est à lui de se prendre en main (se "bouger" comme ils disent) afin de réussir sa vie. En gros, pour obtenir sa place dans l'ascenceur social, il faut batailler pour la décrocher et tant pis pour les autres.
Et c'est là que l'on retrouve François Guizot. Chef du gouvernement sous la Monarchie de Juillet ainsi que plusieurs fois ministre, est notamment resté dans l'Histoire avec cette phrase demeurée célèbre: "Éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France". Comme au mitan du XIXe siècle, cette chanson doit aller droit au coeur des bénéficiaires hélas toujours plus nombreux de l'oeuvre remarquable des bénévoles sur tout e territoire de la République.
Le message pour les "jeunes" (ici décrit comme des assoiffés matérialistes vouant l'assistanat en religion) cette masse en croissance permanente et incertaine est donc de les inviter à se remuer les mogettes pour obtenir un emploi et s'en sortir, dans un pays avec plus de 3.5 millions de chômeurs et 2.000 milliards d'euros de dettes. Le tout venant de personnes qui certes ont "réussi" mais dont on ne peut pas dire pour autant qu'ils aient contribué en quoi que ce soit au renforcement "de la paix, de la sécurité, du plein emploi". Ou sinon il faudra me faire une session de rattrapage l'action de Michaël Youn, Zaz, Obispo and co.
Une oeuvre moralisatrice, abjecte qui est un crachat à la face de la population. Mais comment un mec comme Goldman a-t-il pu tomber dans les égoûts de la création, lui qui a pourtant participé dès le début à la partie médiatique de la fondation des Restos du Coeur? Si Coluche venait à entendre ça, il mourrait une seconde fois.
En complément, un article résumant totalement mon propos.
Bernard Blier, dans "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" (1972) résume le mieux ma pensée.