Le petit théâtre de la politique politicienne: de la violence et des rebondissements!
"Cette nation fait sa politique comme elle fait ses romans et ses théâtres: elle veut aller vite, elle veut du dramatique et du nouveau, des coups d'éclat, des coups imprévus, des changements à vue, sans fin. Avec cet esprit-là, on a une politique de roman, de théâtre: on se lève tous les matins sur une surprise ou dans l'attente de quelque grand combat entre l'opposition et le gouvernement, combat dans la rue, dans la presse, dans la Chambre; on a une "journée" par jour..."
Edmond Scherer, Un Moraliste. Études et pensées d'Ernest Bersot, précédées d'une notice biographique (1882). Réédition : Elibron Classics, Adamant Media Corporation, 2001, in Verbatim, 1981-1986 (T. I), Jacques Attali, p. 209, note du Mardi 20 Avril 1982.
Dans le cadre de ma lecture commencée le 10 Mai dernier, cet extrait du Tome I du Verbatim de Jacques Attali (ouvrage que je conseille de lire à l'ensemble de la gauche), cette remarque que l'auteur affirme avoir porté au Président Mitterrand. Cependant, une correction s'impose: Ernest Bersot est mort en 1880, et ne pouvait donc être directeur de l'Ecole normale supérieure en 1882, comme il est noté dans l'ouvrage. Ce propos a été rapporté par Edmond Scherer dans l'ouvrage cité ci-dessus.
Par ailleurs, et c'est l'instant cocorico local, Ernest Bersot (1816 - 1880), républicain du XIXème siècle, était natif de Surgères (17), le pays du bon beurre A.O.C. de Charentes-Poitou. Comme quoi, Surgères a aussi contribué à la construction de la République.
Enfin, sur le propos en lui-même, il est d'autant plus vrai en période d'élections présidentielles. Les retournements de situation, les coups bas et autres trahisons, les combats (bien que l'on sente davantage l'idée de la barricade dans ces mots, instrument typique de la lutte au XIXème siècle): tout est là, et l'année politique 2011, et même, oserai-je dire, l'ensemble du quinquennat du président-pas-encore-candidat (ou inversement).
Les médias raffolent de ce qu'aujourd'hui ils n'appellent plus que par le nom de "polémique", et au final, les Françaises et les Français sont de bons consommateurs de ces querelles permanentes.
Ce constat du début de la fin du XIXème siècle a, au début du XXIème siècle, de beaux jours devant lui.