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Spirit of the 1970's

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Articles, Photographies de Ludovic Bonneaud.
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Les Dossiers D'antan...

22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 08:51
Photo Dominique Bordier.

Photo Dominique Bordier.

Pour ou contre:

ébauche de dialogue entre étudiants?

 

Une dizaine de membres des jeunes populaires (UMP) et de l'UNI, ont donné une conférence de presse vendredi pour affirmer leur soutien au CPE et leur opposition au blocus des facs. Thomas Porchet, responsable départemental des jeunes populaires, déclarait: "Le CPE correspond aux attentes des jeunes. Je pense que cette mesure est positive pour l'emploi. De toute façon, il faut l'essayer avant de le juger. Pourquoi vouloir le tuer dans l'oeuf?" Quand au blocus, il précisait: "Nous comptons défendre notre droit d'étudier. Une minorité d'étudiants ne doit pas empêcher les autres de suivre les cours." Aussi les jeunes comptent t-ils lancer un référé liberté dans les jours qui viennent. La conférence a pris tournure de débat quand une quinzaine de membres du mouvement de grève sont arrivés. Tout le monde a pris place autour d'un café. Chacun a campé sur ses positions, avec amorce de dialogue pour certains, prises de parole plus enflammées pour d'autres. Les Jeunes populaires défendaient leur liberté d'étudier, les étudiants en grève leur proposaient de s'exprimer lors des assemblées. A 21h, ils y étaient encore. "Au moins le dialogue est instauré", a résumé Pierre-Antoine Laguna, de la coordination étudiante.

Vendredi 17 Mars 2006 : l'IUT bascule à son tour dans le blocus

La Nouvelle République, Samedi 18 Mars 2006.

Vendredi 17 Mars 2006 : l'IUT bascule à son tour dans le blocus

MOUVEMENT ETUDIANT - Les anti et pro CPE ont entammé le dialogue

 

Rabibochés autour d'un verre?

Vendredi 17 Mars 2006 : l'IUT bascule à son tour dans le blocus

HIER, place de la Liberté à Poitiers, les jeunes UMP tiennent conférence de presse. Soutien du CPE et dénonciation du blocus au programme. "Il nous est imposé par des étudiants qui ne tiennent pas compte du droit à l'éducation. C'est illégal et anti-démocratique", commente Thomas Porchet, leur chef de file. "Nous déposerons, lundi au plus tard, un référé-liberté devant le tribunal administratif", poursuit le jeune populaire.

Deuxième étape: défense et illustration du CPE. Thomas Porchet explique: "c'est un contrat qui correspond à nos attentes, mais nous ne sommes pas sourds à ce qui se passe. Il ne serait pas opportun que le gouvernement le retire, mais il faut bien se situer sur le terrain du dialogue".

Dialogue? Les jeunes UMP ne croient pas si bien dire. A quelques mètres d'eux, une dizaine d'étudiants grévistes. On s'observe du coin de l'oeil. "On aimerait bien un jour leur parler", soufle Tanguy, l'un des leaders du mouvement. Prise de contact hésitante, mais finalement tout le monde s'engouffre au Pilori, bar étudiant s'il en est. A peine assis, les bonnes habitudes prennent le dessus. "Bon on va essayer d'éviter au maximum les débats à la con qui mènent nulle part", prévient Tanguy. Les prises de parole, c'est chacun son tour et en levant la main s'il vous plaît.

Arguments, contre arguments, les propos sont déterminés, mais chacun arrondit les angles.

- Les UMP: "si les assemblées générales se passaient comme ça, on serait prêt à y participer".

- "Venez, des anti-blocus participent et on essaie d'avancer avec eux", encouragent les grévistes.

Convaincre l'autre camp reste illusoire, mais tous se donnent du mal. Seul point d'accord: la présidence de l'université aurait dû organiser une consultation des étudiants à bulletin secret. Il fallait bien un coupable...

Mathias Aggoun

Centre Presse, Samedi 18 Mars 2006.

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 09:04
Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

SOCIAL

MANIFESTATION - Plus de 6000 personnes ont défilé hier dans les rues de Poitiers pour demander le retrait du Contrat Première Embauche

 

Une journée sans occupation!

 

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

Ils étaient encore 6.000, peut-être plus, hier dans les rues de Poitiers à demander le retrait des CNE/CPE. C'est désormais rituel, le matin, les lycéens de la ville se rassemblent à la préfecture ou place Laclerc. 14h45: tout le monde est en place. Le cortège s'ébranle. Au cours de la manifestation, les étudiants vont superbement ignorer deux de leurs cibles jusqu'ici favorites: faculté de médecine et gare de Poitiers. Même les CRS n'en revenaient pas! Arrivé vers 17h à la préfecture, le cortège s'est doucement dispersé sous le soleil de mars. Prochain temps fort: l'assemblée générale étudiante de ce matin et surtout la manofestation de samedi.

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !
Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !
Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

DEBAT - Polémique autour des nouveaux contrats dits "précaires"

 

Et si le CPE était une bonne mesure?

 

Les nouveaux contrats CPE et CNE accroissent-ils l'insécurité sociale? Avec 70% des français de moins de 30 ans estimant que le CPE risque de marginaliser le CDI*, on peut le penser. Le CNE ou "contrat gagnant-gagnant", selon le site internet du ministère des Affaires sociales, et le projet de loi sur le CPE, suscitent une mobilisation chez les étudiants et les lycéens jamais constatée depuis le Smic jeunes de Balladur. Pourtant, avec un taux de chômage qui avoisine les 10% (8.6% dans la Vienne), difficile pour le gouvernement de rester les bras croisés. "L'intégration des jeunes est un vrai problème, autant en quantité qu'en qualité", constate Jean-Pierre Castelain le directeur de l'Ecole de commerce européenne post-bac de Poitiers, et ancien chef d'entreprise, interrogé par téléphone. "Cela justifie que l'on trouve des olsutions, quitte à marcher sur certaines plates-bandes. Mais avec déjà 270 formes d'aides à l'emploi, les CNE et CPE s'ajoutent à un droit du travail lourd et complexe." Le principal grief reste donc la manière. "Il n'y a pas eu de concertation, c'est cela qui ne passe pas", explique Benjamin Gennequin étudiant en Biologie. Néanmoins, entre un CPE et rien, le choix est vite fait. Et pour les jeunes non diplômés c'est encore plus vrai. "Les diplômes sont de plus en plus dévalorisés, précise Benjamin. Moi j'en appelle à une manifestation citoyene, pas uniquement contre le CPE. Salariés, chômeurs, citoyens, jeunes des quartiers, tout le monde doit se regrouper!" Et le débat de rebondir lorsqu'on constate ces deux n'on pas été expressement demandés par le patronnat. L'heure de la flexibilité à outrance, n'est peut-être pas encore arrivée. Il faut regarder pour cela vers le droit du travail. L'ordonnance du 2 août 2005 est-elle conforme à la convention n°158 de l'Organisation internationale du travail (OIT), ratifiée par la France? Non selon l'article 4 - qui interdit le licenciement sans motif et l'article 7- qui impose l'existence d'une procédure contradictoire en cas de licenciement pour des motifs liés à la conduite ou au travail du salarié - de la convention de l'OIT. Un recours judiciaire qui n'a pas encore été utilisé devant le conseil des prud'hommes du département, mais qui dénie l'existence d'une catégorie de salariés corvéables à merci.

A.V.

 

* sondage CSA réalisée entre le 17 et 18 janvier 2006

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

Centre Presse, Vendredi 17 Mars 2006.

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

La manifestation anti-CPE

fait le plein de lycéens

 

De 6.000 à 7.000 manifestants opposés au CPE ont défilé hier après-midi à Poitiers. Les lycéens ont très largement dominé ce cortège dans lequel avaient aussi pris des places des étudiants et des salariés bien moins nombreux.

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

Il y avait bien sûr plusieurs centaines d'étudiants et des salariés. Mais la grosse, la très grosse majorité des quelque 6.000 à 7.000 manifetsants anti-CPE présents hier après-midi sur la place d'Armes et dans les rues de Poitiers, était composée de lycéens parfois arrivés dès le matin de tout le département et même, pour certains d'entre eux, des Deux-Sèvres.

 

"Un régiment d'étudiants  et de lycéens déclare la guerre au ministère"

 

Une présence si massive que les étudiants chargés du service d'ordre, reconnaissables à leur nez rouge, ont rappelé à plusieurs reprises aux plus turbulents des potaches de fermes consignes. "Pas de bouteilles en verre, pas de pétard, pas d'alcool et pas de débordement. On n'est pas là pour casser!"

L'absence des principales figures du mouvement parties au petit matin pour manifester à Paris avec quatre cents autres étudiants poitevins n'est pas sans compliquer les choses. A 14h 45, le départ du cortège par l'arrière de l'hôtel de ville est d'ailleurs bien chaotique. A plusieurs reprises, les nez rouges préfèrent bloquer le défilé afin de ralentir le rythme et l'ardeur des lycéens. C'est le cas dès l'entrée de la rue Jean-Jaurès que le cortège a prévu de descendre jusqu'au Pont-Neuf. Mais que les lycéens abandonnent pour emprunter la rue Arsène-Orillard. "Un régiment d'étudiants et de lycéens déclare la guerre au ministère", reprend en choeur la colonne qui rejoint alors la fac de médecine puis le boulevard Chasseigne entièrement envahi. Une nouvelle fois, les nez rouges stoppent le défilé.

Parvenus porte de Paris, les lycéens font un sit-in géant. Une pose avec, au menu, de la bière, du vin rosé et des gâteaux. A l'arrière, les syndicats de salariés s'inquiètent d'un possible envahissement de la gare distante de quelques centaines de mètres. La CGT annonce au mégaphone qu'elle ne s'y associera pas. Pour éviter que ne se renouvelle le scénario de la semaine passée, des gendarmes mobiles sont déjà en position pour repousser d'éventuels assaillants. Le dispositif est dissuasif. Les lycéens remontent directement vers la préfecture. Une courte halte avant de retrouver la place d'Armes où les manifestants s'évaporent alors que le camion sono de FO s'offre un dernier tour. Quelques petits groupes de lycéens se forment. Assis en tailleur Lilya, 17 ans, lycéenne à Victor-Hugo, Céline, 17 ans, élève de première à Aliénor-d'Aquitaine, Simon, en bac pro au lycée Réaumur et Anthony, 16 ans, en première S à Aliénor-d'Aquitaine savourent leur manifestation. Les étudiants présents sont eux, bien plus amers. "Les lycéens sont trop festifs et pas assez militants!", soupire Guillaume Chiche, en première d'AES. Même sentiment pour David Audouit, étudiant en histoire: "Les lycéens, c'est comme un soufflé ça monte très vite et ça retombe aussi vite."

Jean-Jacques ALLEVI

Une manif au goût amer pour les étudiants

 

Les étudiants présents hier après-midi dans le cortège à très forte domination lycéenne ne cachaient pas leur déception. Ils regrettaient amèrement l'absecne de la plupart des leaders et des figures marquantes du mouvement poitevin qui, selon eux, auraient pu donner un autre ton la manif.

A quelques exceptions près, les étudiants les plus investis dans le uvement et ceux responsables de l'organisation avaient préféré partir le matin même pour prendre part à la manifestation parisienne. Au total, ce sont environ 400 étudiants qui ont rejoint en bus ou en voiture le pavé parisien. "La majorité voulait aller à Paris mais je pense que ce n'était pas une bonne idée. 400 étudiants de plus à Paris ça ne fait pas forcément la différence mais 400 de moins à Poitiers ça s'est ressenti aujourd'hui dans l'organisation", soupirait Valentine Dalançon.

"Les leaders pour un mouvement, c'est très important et aujourd'hui ils ne sont pas là, ils sont à Paris", déplorait de son côté Baptiste, étudiant en première année de droit.

"On avait prévu une action coup-de-poing pour s'inscrire dans la continuité de ce que l'on a fait jusqu'à présent. Mais on l'a annulé car il y a avait trop de lycéens et pas assez de nez rouges pour en assurer la réussite", confiait David Audouit, étudiant en histoire. Et le même de regretter la moindre mobilisation de ses camarades: "Après notre dernière action à l'aéroport l'info est assez mal passée. Lorsqu'il n'y a pas d'AG, la mobilisation est plus difficile."

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

Poitiers quitte la coordination nationale

 

La coordination de l'université de Poitiers, a décidé jeudi de quitter la coordination nationale, la jugeant "incapable de coordonner le mouvement".

"Nous avons décidé de ne pas participer à la prochaine coordination, le 19 mars à Dijon, et à toutes celles quisuivront. Ces coordinations sont une perte de temps, d'argent et d'énergie qui n'aboutissent à rien. Dès lors, il nous paraît inutile d'y participer", indique la coordination de Poitiers dans un commniqué.

"Cette décision prise par la coordination, pour être effective, devra être entérinée par l'assemblée générale de vendredi", a précisé à l'AFP Ludovic Bonneaud, l'un des porte-parole de la coordination de Poitiers. Lors de la dernière coordination nationale, qui s'est tenue le week-end dernier à Poitiers, "les syndicats d'étudiants ont essayé de s'approprier le mouvement. Nous ommes contre et voulons rester indépendants", a expliqué l'étudiant.

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !
Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

Julien Vialard a décliné l'invitation de France 2

 

Finalement l'étudiant en histoire Julien Vialard, l'une des figures de proue du mouvement étudiant poitevin, qui devait participer hier soir à "A vous de juger" l'émission d'Arlette Chabot consacrée au CPE, a décliné l'invitation de France 2. Fortement incité à la faire par ses camarades un peu marris de le voir prendre une place trop prépondérante dans les médias nationaux.

Julien Vialard qui, ces derniers jours avait enchaîné les passages en radio et en télévision, a subi mercredi les fourdre des autres membres de la coordination poitevine devant laquelle il a été sommé de s'expliquer et de faire machine arrière.

 

"La branlette intellectuelle à la télé"

"Nous avons considéré qu'il était inutile d'aller faire de la branlette intellectuelle sur un plateau de télé au milieu des politiques", a ainsi commenté Stéphane Séjourné, autre meMbre influent de la coordination.

J.-J. A.

Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !
Jeudi 16 Mars 2006 : la belle action du jour, une manifestation réussie !

La Nouvelle République, Vendredi 17 Mars 2006.

France 2, 20H, David Pujadas, Jeudi 16 Mars 2006. Où l'on voit des Poitevins à Paris

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18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 09:00
Mercredi 15 Mars 2006 : une pause pédagogique pour le mouvement

Poitiers : Julien Vialard, force tranquille du mouvement

Photo Patrick Lavaud.

Photo Patrick Lavaud.

De notre rédaction de Poitiers

 

Etudiant en master d'histoire, Julien Vialard est l'une des figures de proue du mouvement étudiant poitevin. Il sera ce soir sur le plateau de France 2 qui propose à 20h50 une émission consacrée au CPE. Devenu en quelques semaines l'une des icônes des étudiants poitevins, le jeune homme aux cheveux longs est sollicité de toutes parts. Avec une insolente aisance, il enchaîne les interviews. Au micro de France Inter comme devant les caméras de TF1, LCI et France 2. Avant d'être présent ce soir sur le plateau de l'émission d'Arlette Chabot consacrée au CPE. Une omniprésence qui irrite. "Il a été recadré, il faut qu'il passe moins de temps avec les médias" commente Stéphane Séjourné, autre figure de la coordination.

Jugé trop impulsif par certains de ses camarades, Julien Vialard, 23 ans, cultive une farouche indépendance. "Je plonge mes racines à gauche et à l'extrême gauche. Mais je ne partage pas tout avec elles. Tout n'est pas bon à gauche, tout n'est pas auvais à droite", clame celui qui refuse de limiter la démocratie au seul droit de vote.

Passionné d'histoire religieuse, l'étudiant refuse de s'enfermer dans une quelconque chapelle. "Je ne veux pas une direction qui me dise ce qu'il faut penser. Je ne veux pas me travestir. Les syndicats et les partis n'ont pas le monopole de l'engagement politique."

 

A la tribune des AG, Julien le non-syndiqué membre du conseil d'administration de l'université, ne pard jamais une occasion de taper à bras raccourcis sur les syndicats. "Le mouvement sans étiquette de Poitiers est un modèle par rapport aux mouvements récupérés par l'UNEF et la Confédération étudiante. Dans les villes contrôlées par les syndicats, les AG ne dépassent pas les cent personnes!"

Lors de la venue de la coordination nationale des étudiants, le week-end dernier à Poiters, il a soigneusement pris soin de rester à l'écart des luttes fratricides et a réussi le tour de force de tenir tête à ceux qui voulaient faire main basse sur la tribune pour en chasser la majorité non-syndiquée.

De la même manière, il y a trois semaines le médiéviste a poliment éconduit Ségolène Royal qui serait bien venue prendre un bain de foule au milieu d'une AG. "Si on avait accepté, le mouvement se serait décrédibilisé."

La personnalité de Julien intéresse bien au-delà du campus. "Tout le monde cherche à me récupérer. Mais je les emmerde! Les jeux de tendances, les intérêts bureaucratiques offrent une image tellement pitoyable du syndicalisme et de la politique!" Lui préfère, et de très loin, le réseau associatif dans lequel il évolue.

"Il sait trouver les mots justes. il a une influence positive. il nous représente bien", estime Baptiste, étudiant en première année de droit. Guillaume, inscrit en première année d'AES complète l'élogieux tableau: "Il met ses convictions de côté. il est impartial. il donne envie de se mobiliser."

Jean-Jacques ALLEVI

La Nouvelle République, Jeudi 16 Mars 2006.

Rubrique Monsieur Echo.

Rubrique Monsieur Echo.

Mercredi 15 Mars 2006 : une pause pédagogique pour le mouvement

Centre Presse, Jeudi 16 Mars 2006.

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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 08:25

UNIVERSITE

 

Les étudiants envahissent les pistes de l'aéroport

Photo Philippe Nominé

Photo Philippe Nominé

A l'issue d'une nouvelle AG qui a largement approuvé la poursuite du blocus de l'université, les étudiants poitevins ont mené hier après-midi sur la rocade une opération escargot. Avant d'envahir les postes de l'aéroport de Biard.

 

Le mouvement sans étiquette de Poitiers est un modèle par rapport aux mouvements récuérés par l'UNEF et par la Confédération étudiante. Dans les villes contrôlées par les syndicats, les assemblées générales ne dépassent pas 100 personnes!

Lorsqu'hier à la mi-journée, Julien Vialard, étudiant en histoire de 23 ans, devenu au fil des semaines la véritable figure de proue de la coordination étudinate poitevine, s'exprime à la tribune du stade Rebeilleau, ils sont 3.500 à 4.000 à l'écouter. Soit un étudiant poitevin sur six! Même retranché le renfort de 400 à 500 lycéens venus de Louis-Armand, Auguste-Perret et Victor-Hugo, le chiffre frise le record hexagonal.

 

Le blocus de nouveau voté

Un cas atypique de mobilisation contre le CPE qui attire désormais les médias nationaux accourus en force au stade. A la grande fierté des étudiants. Hier, le stade Rebeilleau, haut lieu de toutes les AG a, comme à l'habitude, fortement résonné de multiples interventions. Y compris de celles d'étudiants venus plaider au micro en totale liberté la levée du blocus qui touche l'université depuis quatre semaines. A l'issue de ce débat, les participants se sont prononcés sur la poursuite du blocus. Non par les acclamtions mais par un vote supervisé tant par des étudinats grévistes et que non grévistes.

15h45: le parvis de l'amphi J est comble. Tanguy Le Bolloc'h annonce les résultats du vote auquel ont pris part 2.115 étudiants. Sans surprise le blocus total est reconduit par 1.377 voix (315 voix pour le blocus partiel et 404 contre le blocus). Ovations et cornes de brune se déchaînent.

 

Sit-in sur le tarmac

Trente minutes plus tard, les étudiants envahissent la rocade pour une opération escargot. Symboliquement, sous le soleil presque estival, ils font mine de pousser péniblement leur voiture. "On est des précaires, on pousse nos voitures" ironisent-ils. A 17h10, la caravane estudiantine, forte d'une soixantaine de voitures, parvient au carrefour de La Pointe-à-Miteau. Encore vingt minutes et le cortège fait son apparition à l'aéroport, la destination finale de l'opération planifiée dans ses moindres détails depuis dimanche. Il s'agit de tenter de clouer au sol l'avion de 18h pour Londres. Sous les yeux eberlués des passagers présents, plusieurs étudiants franchissent les hautes barrières qui entourent les pistes. Les policiers arrivés sur place tentent de bloquer la gentille horde. Le ton monte un peu. L'avion aux couleurs de Ryanair s'envole quelques instants avant que les portes de l'aéroport laissent enfin pénétrer les flots d'étudiants. Raté! Qu'importe, le tarmac est le lieu idéal pour un sit-in. Sur le sol, 400 étudiants dessinnent en lettres humaines un "Non au CPE" qui fait la joie des caméras de télé. A 19h15, l'AG improvisée vote à la majorité le départ de l'aéroport.

Avant de partir, David Audouit, étudiant en histoire, membre de la coordination jubile: "C'est une de nos meilleures journées. Pour que les images remontent au plna national, nous sommes condamnés à ce genre d'action d'éclat."

Jean-Jacques ALLEVI

Photo Philippe Nominé

Photo Philippe Nominé

JOURNEE D'ACTION CONTRE LE CPE

 

La mobilisation monte d'un cran

et s'étend aux lycéens

La mobilisation des jeunes contre le contrat première embauche s'est encore élargie, avec les deux tiers des universités perturbées et l'entrée en scène des lycéens.

 

Cinquante-sept des 84 universités françaises étaient touchées hier par la mobilisation selon un comptage effectué par l'AFP, 46 selon le ministère, 59 selon l'UNEF. Lundi, l'AFP avait recensé 43 universités perturbées (51,2%) et le ministère 41.

Les lycéens, jusqu'alors peu mobilisés, sont vraiment entrés en scène. Ils ont organisé des dizaines d'assemblées générales, de blocages, de rassemblements et de pêtites manifestations ârtout en France.

Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont de leur côté redit leur refus de retirer le texte créant le CPE.

"Il va de soi que je soutiens totalement et sans réserve l'action conduite par le Premier ministre et par le gouvernement français" dans le dosier du CPE, a déclaré le Président de la République depuis Berlin.

"Le contrat première embauche marchera" et fera baisser le chômage, a assuré le Premier ministre à l'Assemblée nationale.

Des son côté, le ministre de l'Education Gilles de Robien a repris son leitmotiv depuis le début des blocages, début février: "on ne peut admettre qu'une minorité empêche de suivre les cours".

Dix-neuf organisations de l'Education leur ont rétorqué qu'elles soutenaient les manifestations de jeunes jeudi, et ont invité à participer à celles de samedi.

 

Sept présidents d'université demandent le retrait ou la suspension du CPE

 

Par ailleurs, deux nouveaux président d'université se sont prononcés pour le retrait du CPE, portant à sept le nombre de présidents contestant cette mesure.

Jean-Pierre Miossec, président de Montpellier III, a ainsi écrit au Premier ministre pour lui dire qu'il fallait "envisager un test" du CPE avant de l'appliquer. Jean-Michel Uhaldeborde, président de l'univeristé de Pau, a jugé "qu'une mesure d'apaisement serait de dire "je suspends l'application du CPE"".

Les opposants au CPE ont aussi reçu le soutien des présidents de LImoges, Jacques Fontanille, et de La Rochelle, Michel Pouyllau, qui n'ont toutefois pas demandé le retrait du CPE.

Les personnels enseignants et non-enseignants de Toulouse III ont de leur côté voté une grève reconductible contre le CPE, rejoignant ainsi ceux de Toulouse II-Le Mirail et de Paris-X Nanterre.

Plusieurs actions coups de poing ont émaillé la journée: blocage de trains à Brest et à Lannion, blocage de la circulation à Foix, occupation depuis lundi soir d'un amphi à Paris X-Nanterre fermée, "die-in" (s'allonger brièvement sur le sol) à Aix-en-Provence.

Des manifestations ont réuni jusqu'à 4.500 personnes à Rennes, où étudiants et lycéens ont lancé des oeufs sur des agences d'interim contre la précarité des jeunes, entre 2.000 et 5.000 à Limoges, de 2.000 à 4.000 à Lille, 1.000 à 2.000 au Havre, 1.500 à Clermont-Ferrand, 1.100 à Caen, quelques centaines à Montpellier et Amiens.

A Paris, une manifestation d'au moins un millier d'étudiants et lycéens a eu lieu aux abords de la Sorbonne, avant de descendre le boulevard Saint-Michel et de se disperser vers 18h au Châtelet.

Enfin, le rectorat de Paris a annoncé que les dégâts occasionnés par douze heures d'occupation et l'évacuation par les CRS de la Sorbonne samedi devraient coûter entre 500.000 et un million d'euros.

 

La Nouvelle République, Mercredi 15 Mars 2006.

Mardi 14 Mars 2006 : opération "escargot qui décolle" sous le soleil

UNIVERSITE

POITIERS - le mouvement étudiant continue de plus belle avec la reconduite du blocus hier à  Rébeilleau à une large majorité

 

Le jusqu'au-boutisme étudiant

Mardi 14 Mars 2006 : opération "escargot qui décolle" sous le soleil

Les étudiants poitevins semblent plus que jamais décidés à faire annulier la loi sur l'égalité des chances. Hier, près de 4000 d'entre eux se sont réunis en assemblée pour décider la poursuite du blocus total de l'université avant de procéder à une opération escargot sur le rocade et un envahissement de l'aéroport.

 

RIEN ne semble pouvoir arrêter le mouvement étudiant poitevin. Surtout pas la fermeté du chef de l'Etat -exprimée hier à l'occasion d'un vyage à Berlin- sur l'application du CPE. Hier, ils étaient près de 4000 réunis en assemblée générale au stade Rébeilleau de Poitiers, désormais QG improvisé de la coordination. Toujours au coeur des discussions, la poursuite ou non du blocus total. Résultat après une heure de débat et un vote en règle, les étudiants ont tranché. Ce sera oui (2115 votants, 1377 pour le blocus total, 315 pour le blocus partiel, contre 404, abstention 19).

Comme dans pareille situation, les étudiants ne se sont pas contentés d'une simple réunion. 15h, tous en voiture. Direction la rocade pour une opération escargot. Mais rien ne filtrait sur la destination finale du convoi d'une cinquantaine de voitures. Une petite pause au carrefour de la route d'Angoulême et tout le monde repart.

 

400 sur le tarmac

Et finalement, le cortège a décidé de se poser sur l'aéroport de Poitiers-Biard vers 17h. Malgré les barrières de sécurité et la présence des forces de l'ordre -en nombre réduit il est vrai-, 400 d'entre eux ont réussi à envahir le tarmac de façon bon enfant mais totalement désordonnée. "Nous avons choisi ce lieu pour montrer aux personnes qui partent vers Londres, la situation politique de la France et expliquer nos revndications", explique Loïc, membre de la coordination étudiante. Malheureusement pour eux, le dernier avion avait déjà décollé vers d'autres horizons. Qu'importe les étudiants ont de l'imagination.

Avec un terrain de jeu aussi grand, les idées n'ont pas manqué. NON CPE écrit sur le sol en lettres humaines, une course de chariots à bagages et une farandole ont permis de réchauffer les coeur et les corps.

Après cette nouvelle démonstration de force, les étudiants ont levé le camp vers 20h. Pour l'avenir les étudiants poitevins ont d'ores et déjà prévu une nouvelle action aujourd'hui avant de prendre le car en direction de Paris demain. Ils l'ont annoncé, ils iront jusqu'au bout.

Samy Magnant

Mardi 14 Mars 2006 : opération "escargot qui décolle" sous le soleil

Centre Presse, Mercredi 15 Mars 2006.

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 08:14

Le CA demande du bout des lèvres

l'abrogation du CPE

 

Réuni en séance ordinaire, le conseil d'administration de l'université de Poitiers a adopté hier après-midi une motion tarabiscotée qui "constate" que le retour à la normale dans les universités est lié au retrait du CPE.

Photo Dominique Bordier.

Photo Dominique Bordier.

Occupant très pacifiquement le hall d'entrée de la salle des séances du conseil d'administration de l'université de Poitiers réuni hier après-midi, les quelque cent étudiants grévistes présents sur place rêvaient que le CA se fende d'une déclaration aussi nettre que celle du président de l'université de Toulouse-Le-Mirail, qui avait réclamé en fin de semaine dernière le retrait pur et simple du contrat première embauche (CPE).

Au bout de deux heures de discussions, les mebres du CA soupesant mots et expressions pour ne pas froisser les susceptibilités des uns et les convictions politiques des autres, ont adopté par 27 voix contre 10 (plus une abstention et deux bulletins nuls) une motion tarabiscotée, conforme à l'image tempérée que souhaitait donner le président de l'université Jean-Pierre Gesson (lire ci-contre).

Sans le moindre risque, le CA exprime donc "sa très vive inquiétude face à la situation de tension créée depuis plusieurs semaines dans les universités". Puis plus loin, dans le même esprit et aussi diplomatiquement que possible le CA poursuit: "Force est de constater aujourd'hui que seuls le retrait du CPE et l'abrogation du CNE peuvent permettre un retour au fonctionnement serein de l'université". Formulation bien moins radicale que celle proposée par le personnel de l'université et soutenue par les étudiants: "Le conseil d'adminisration constate la volonté gouvernementale de ne pas donner d'avenir à le jeunesse et en particulier aux étudaints. Seuls le retrait du CPE et l'abrogation du CNE pourront permettre un retour au fonctionnement serein de l'université..."

Malgré l'écart sémantique, Julien Vialard, membre de la coordination, élu étudiant au sein du CA a immédiatement défendu auprès de ses camarades cette "position du CA".

 

"Il faut être pragmatique. Cette motion est un signe fort même si bien sûr on aurait pu aller plus loin"

 

Et l'étudiant en histoire de poursuivre: "Il faut être pragmatique et réaliste. Cette motion est un signe fort même si, bien sûr on aurait pu aller plus loin. Il faut utiliser cette motion comme un socle. Cette prise de position est un accompagnement, une légitimation de notre mouvement. C'est un signe fort qui ne condamne pas le blocus."

Dans le hall, d'autres étudiants ne sont pas de cet avis. Loin de là. Et quelques-uns iraient bien le dire aux membres du CA juste de l'autre côté de la porte. "Il n'est pas judicieux de bousiller la séance du CA", modère Jules Aimé, de la coordination. Tout comme Stéphane Séjourné, lui aussi membre de la coordination qui explique qu'"une démonstration de force serait inutile". Même discours chez plusieurs représentants du personnel de l'université. "Les luttes ne sont pas au CA", résume un agent de l'unité de formation et de recherche (UFR) de droit. C'est au bout de quelques dizaines de minutes la position qui prévaudra.

Les étudiants se retrouveront ce matin en assemblée générale au stade Rebeilleau pour voter sur la reconduction du blocus. Un stade que la ville de Poitiers a décidé hier matin de continuer à prêter aux étudiants de la coordination. "La ville apprécie cette coordination, respinsable, qui a évité les débordements et qui a exprimé sa grande maturité", a salué hier après-midi Catherine Coutelle, adjoint au maire de Poitiers à sa sortie du CA.

Jean-Jacques ALLEVI

 

Du dîner de l'UMP au plateau de France 2

 

La coordination s'invite au dîner de l'UMP

La coordination étudiante est fort bien renseignée. Ayant appris que les cadres de l'UMP dînaient hier soir à l'hôtel du Bois de la Marche à Ligugé, une soixantaine d'étudiants a décidé de rendre une petite visite aux membres du parti de Nicolas Sarkozy. Après avoir envahi la salle, les étudiants ont accepté de quitter les lieux. En échange de quoi une délégation de quatre d'entre eux a été reçue pendant 30 minutes par un groupe de quatre cadres de l'UMP. le député Jean-Yves Chamard, paront départemental de l'UMP "d'abord surpris négativement" par l'instrusion a reconnu que, par la suite, "les choses se sont bien passées", saluant même "un respect et une écoute mutuelle".

 

Quatre étudiants poitevins chez Arlette Chabot

Jeudi soir, sur France 2, Arlette Chabot proposera une émission spéciale consacrée au  CPE et au mouvement étudiant. Hier après-midi, la coordination poitevine a été invitée à participer à cette émission. Quatre étudiants devraient y participer.

 

"L'Huma" ausculte le mouvement

Tout au long de la semaine, le mouvement étudiant poitevin sera analysé et décortiqué dans les colonnes de quotidien "L'Humanité". Premier papier sous la plume du journaliste Thomas Landrieu dans l'édition de ce matin du quotidien commniste. Sous le titre "Nous étudiant à Poitiers".

Lundi 13 Mars 2006 : les étudiants s'invitent au CA de l'Université de Poitiers

La Nouvelle République, Mardi 14 Mars 2006.

UNIVERSITE

MOUVEMENT ETUDIANT - Le Conseil d'administration de l'université a voté hier après-midi une motion demandant implicitement le retrait du Contrat première embauche (CPE)

 

L'université demande sans conviction

le retrait du CPE

Lundi 13 Mars 2006 : les étudiants s'invitent au CA de l'Université de Poitiers

150 étudiants ont occupé hier la présidence de l'université alors que se tenait un conseil d'administration.

 

DENONCER le CPE sans avoir l'air de le faire, mais tout en le faisant quand même: telle étiat la problématique du Conseil d'administration de l'université de Poitiers qui s'est tenu hier. Dans un courrier adressé à Dominique de Villepin, le président de l'université de Nantes avait demandé la suspension du CPE. pas de ça à Poitiers. Dès le début de la séance, Jean-Pierre Gesson avait prévenu: "Je ne suis pas dans l'état d'esprit d'écrire au Premier minstre pour lui demander de retirer une loi".

Ni l'occupation de la présidence de l'université par 150 étudiants, ni les arguments de nombreux pourfendeurs du CNE au sein même du Conseil d'administration n'auront modifier d'un iota la position de Jean-Pierre Gesson. Au final: une motion votée par 27 voix contre 10 (une abstention, deux blancs) condamnant "la nouvelle diminution drastique des postes mis aux concours de recrutement de l'enseignement supérieur" et exprimant la "très vive inquiétude (du Conseil d'Administration) face à la situation de tension créée depuis plusieurs semaines dans les universités".

 

Les étudiants satisfaits

Mais le morceau de bravoure de la motion reste sans conteste cette critique un rien jésuite des contrats de Villepin: "Force est de constater aujourd'hui que seuls le retrait du CPE et l'abrogation du CNE peuvent permettre un retour au fonctionnement serein de l'université. Vu la composition de l'assemblée, c'est déjà bien", se persuadait Julien Vialard, l'un des leaders de la contestation étudiante. Et le même d'espérer dans la foulée: "Evidemment, c'est pas Nantes, la prise de position n'est pas assez forte, mais ce n'est qu'un début." Quant à "continuer le combat", les étudiants s'y emploient en prévoyant de nombreuses manifestations cette semaine.

 

Mathias Aggoun

avec Samy Magnant

Lundi 13 Mars 2006 : les étudiants s'invitent au CA de l'Université de Poitiers

Centre Presse, Mardi 14 Mars 2006.

 

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 08:51

UNIVERSITE

ASSEMBLEE GENERALE NATIONALE

La coordination étudiante était samedi en assises à Poitiers

 

Ils refusent le poids des mots

La proposition de faire participer les lycéens au vote a eu une large approbation.

La proposition de faire participer les lycéens au vote a eu une large approbation.

Les étudiants ont-ils peur des médias? Alors que ceux de Poitiers aiment l'exposition médiatique, la coordination nationale a d'abord refusé l'entrée des journalistes avant de leur ouvrir une petite fenêtre. L'épisode "Sorbonne" est passé par là.

 

Ils étaient tous là, les médias nationaux, de TF1 au JDD en passant par France 2, RTL, Europe 1, Libé ou le Monde. Et Paris-Match. Dont la représentante a cru un moment qu'elle serait privée, comme ses confrères, du poids des mots et du choc des photos.

A l'ordre du jour de l'assemblée générale de la coordination nationale (60 universités étaient représentées), amphi J au campus de Poitiers ce samedi, le deuxième point porte sur la présence des médias. Palabres et longues délibérations.

Finalement, c'est non! Pas de caméras ni de stylos! Au grand dam des représentants poitevins, un ambassadeur vient, gêné, dire à la pléthore de journalistes que les débats vont se tenir à huis clos dans cette AG dont on prévoit qu'elle va se poursuivre tard dans la nuit. Cet oukase, voté à une large majorité des 250 délégués (148 pour le black-out, 39 abstentions et 66 pro-médias) a pour le moins le don de défriser l'armada informatrice.

 

Hiatus démocratique

Déconfis, les délégués "hôtes" expliquent, gênés, que "contrairement à ce qui se passe à Poitiers, où les représentants laissent leur étiquette au vestiaire, ceux de beaucoup d'autres facs arrivent avec le mot d'ordre de leur syndicat". Mounir (Nancy) répond que "cette première grosse coordination de rentrée est sensible" et que " la mauvaise retranscription des évènements de la veille à la Sorbonne" conduisent à cette décision. Un autre, non sans grandiloquence, lâche un définitif "on est une AG légitime et souveraine qui décide qui entre et qui n'entre pas".

Devant les protestations de la gent journalistique arguant d'un sacré hiatus dans le processus démocratique dont se prévaut la coordination, un nouveau vote est soumis aux délégués. Qui font partiellement machine arrière en accordant aux médias une fenêtre de flashs: "Le temps de faire le tour des villes", a décidé le conclave. Entendez par là que les journalistes vont être tolérés pendant que chaque fac représentée présentera sa position. Ca durera deux bonnes heures...

 

Gare aux "nez rouges".

Bien sûr, et certains étudiants ne s'en cachant pas, la véritable raison de l'interdit tient aux dissensions prévisibles. Déjà, à Paris ou Rennes, les précédentes coordinations ont étalé les divergences. Pas question d'étaler au grand jour une désunion possible! On se rend rapidement compte que l'exercice démocratique va conduire les débats jusqu'au coeur de la nuit. Rien que pour savoir si les lycéens et les observateurs ont droit de vote, il faut évidemment passer...par le vote.

A chaque intervention, un peu tendancieuse, le président de séance menace de faire intervenir les "nez rouges", autrement dit les membres du service d'ordre qui se distinguent par un appendice nasal coloré. Non, l'amphi J de la fac de sciences n'avait rien d'un long fleuve tranquille l'autre soir...Il est vrai que l'enjeu était majeur.

René Paillat

 

 

POITIERS - Après l'assemblée de samedi

 

"On va taper un grand coup cette semaine"

Samedi 11 Mars 2006 : la coordination nationale étudiante se déroule à Poitiers

FATIGUES, peut-être, mais démotivés, sûrement pas. Au contraire. Hier après-midi, après quatorze heures de débat lors de l'assemblée générale de la coordination (voir ci-dessus) et seulement quelques heures de sommeil, les étudiants poitevins affichaient une farouche envie de continuer la lutte contre le CPE (Contrat première embauche).

"Il y a eu des moments de tension pendant les débats, mais ce qu'on a surtout montré, c'est la mobilisation des 60 universités représentées, parmi lesquelles 51 sont actuellement en grève, souligne Jules Aimé. Et cette mobilisation grandit: cette semaine, on va encore accélérer le mouvement: on va se battre un jour sur deux!" A commencer par une manifestation des lycéens et étudiants à Poitiers, mardi, puis une grande manifestation nationale à Paris jeudi, et enfin une nouvelle action samedi.

"On va taper un gros coup cette semaine, insistent Stéphane Séjourné et Hugo Roussafa. On va continuer à exiger le retrait du CPE et de la loi sur l'égalité des chances. On ne se contentera pas de renégociations avec les partenaires sociaux. Nous souhaitons être entendus en tant que mouvement de jeunesse unitaire et indépendant."

 

Samedi 11 Mars 2006 : la coordination nationale étudiante se déroule à Poitiers
Samedi 11 Mars 2006 : la coordination nationale étudiante se déroule à Poitiers

Centre Presse, Lundi 13 Mars 2006.

LE FAIT DU JOUR

 

La coordination nationale étudiante

veut continuer le mouvement

 

Photo Patrick Lavaud

Photo Patrick Lavaud

La réunion de la coordination nationale étudiante s'est déroulée samedi à Poitiers. Les participants hésitent entre enthousiasme juvénile et débats de vieux syndicalistes.

 

Sur le campus de Poitiers, samedi, on croisait des nez rouges et dans bandes noires. Il ne s'agit pas d'un nouveau jeu de pistes, mais du code qu'avaient adopté les étudiants poitevins lors de la coordination nationale étudiante. Celle-ci a voté la poursuite de la mobilisation contre le CPE.

Les nez rouges étaient chargés de la sécurité, ceux qui avaient des barres noires sur les joues les organisateurs. Le code résume assez bien l'esprit de la coordination, où la volonté d'organisation mature se mêle à une mentalité encore juvénile. Et à un fort appétit politique.

La dite coordination rassemble 340 personnes, arrivant de 48 villes différentes, dans le cours de la matinée. Les délégations devaient attendre d'être complètes pour se faire enregistrer. En attendant, les jeunes patientent, café à la main, choco BN sur la table. Certains lisent des journaux, "Libération" le plus souvent.

L'ambiance change dès l'ouverture de la coordination, vers 14 heures. Les jeunes se muent en vieux syndicalistes, syndicalistes qu'ils sont pour certains d'ailleurs. Les étudiants se veulent démocratiques au point que tout embryon de décision doit être voté. L'assemblée nationale et ses débats ne sont pas loin, comme le rappelle un intervenant. D'interminables préambules concernant le droit de parole puis de vote, des observateurs (facs mobilisées récemment) et des lycéens sont votés. Certain, comme Renaud, de Limoges s'indigne: "Je ne comprends pas ce qu'on est en train de faire depuis trois heures."

 

Blocus à Poitiers jusqu'à mardi

 

Les 71 délégation présentes présentent ensuite le bilan de leurs actions, facs bloquées, manifestations...Blocages qu'elles ont bien l'intention de poursuivre. Ainsi à la Sorbonne, où les jeunes comptent bien recommencer l'occupation des lieux. Le délégué de Poitiers, Tangui le Bolloc'h tient à rappeler "que le mouvement est totalement pacifique". A noter que le blocus à Poitiers est maintenu jusqu'à mardi. Avant de laisser à la parole à l'intersyndicale du personnel universitaire, Bertrand Geay, "la fédération des parents d'élèves", "Agir contre le chômage". Le moment des perspectives et des votes arrivent et des votes arrivent, les partis se marqent nettement. la plateforme de Toulouse est reconduite: le mouvement continuera tant que ne seront pas retirées la loi sur l'égalité des chances, le CNE ou la loi Fillon, et que ne seront pas rétablis les postes supprimés au CAPES. Les débats se sont terminés vers cinq heures du matin. Dans le hall de la gare, en attendant leur train, certains discutaient encore.

Agnès NOEL

 

 

Ma journée à l'amhi J

Dix heures du matin, la journaliste de la NR part à l'amphithéâtre J du campus de Poitiers pour assiter à la coordination nationale étudiante. Sur lace, on croise certes du monde mais personne ne semble vouloir rentrer. Il faut que toutes les délégations soient au complet pour que l'assemblée puisse commencer. Ce n'est pas le cas. il faut donc revenir après le déjeuner. Qu'importe, rendez-vous à 14 heures.

A 14 heures, surprise, défense d'entrer. "Les médias pour l'instant ne rentrent pas dans la salle". Pas d'explication supplémentaire. Des étudiants expliquent que l'assemblée doit se réunir pour voter démocratiquement de la présence ou non de la presse dans les tribunes. L'attente se prolonge. Un membre de la coordination vient annoncer que finalement, cette présence n'est pas souhaitée, au motif que "les médias risquent de manipuler l'information". Tollé général, les journalistes présents précisant qu'ils "veulent faire leur métier".

Face à cette réaction, proposition est faite que les médias se réunissent eux aussi en AG, fassent une demande commune qu'ils transmettront à l'assemblée étudiante qui siège de l'autre côté de la porte. Retollé et étonnement des journalistes qui n'avaient pas prévu de se réunir en assemblée ce jour-là mais plutôt de réaliser un reportage.

Nouvelle proposition pour rabibocher les choses: "On va déposer un amendement pour que les photographes puissent prendre des photos et les télés des images". Quand certains leur rappellent qu'"on employait ce type de méthode avec la presse sous Pompidou", le même émissaire soumet l'idée que des jeunes viennent faire régulièrement un point presse. le ton monte, un étudiant précise: "vous n'avez pas le droit d'êre dans l'enceinte de l'amphi, vous devriez sortir."

Vers 15h30, la décision tombe: la presse peut rester, mais durant une partie de l'assemblée seulement, jusqu'au tour d'horizon de l'action des villes. Pas question d'assiter aux conseils pour une mobilisation efficace. On rentre. A l'intérieur, un intervenant prononce son discours avec un panneau "médias menteurs". Un autre arbore un T-shirt: "médias sous contrôle". Quelques heures après, la journaliste de la NR décide démocratiquement de partir...Sans avoir voté.

A.N.

Samedi 11 Mars 2006 : la coordination nationale étudiante se déroule à Poitiers

La Nouvelle République, Lundi 13 Mars 2006.

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 07:55

Les étudiants gardent le mouvement

 

Le mouvement étudiant contre le CPE a des difficultés à trouver un lieu pour ses AG. Aujourd'hui, Poitiers accueillera la coordination nationale à l'amphi J.

Photo Patrick Desert.

Photo Patrick Desert.

Hier, la mairie leur avait monté deux petites estrades sur le parking du parc des expositions pour l'assemblée générale du mouvement contre le CPE. A l'évidence, ça n'a pas suffi. "On n'est pas des chiens!" C'était le coup de gueule en clin d'oeil aux canins dont c'est le Salon ce week end aux arènes.

Hier, du côté des manifestants, c'est la crise du logement. Les étudiants ont dû se rabattre sur un amphi trop exigu.

Force est de constater que le mouvement ne s'est pas essoufflé. "Mais il faut qu'on nous aide à trouver un lieu qui soit à la fois pratique, proche du campus et qui puisse accueillir beaucoup de monde à la fois, lance Julien Vialard, en voyant les étudiants arriver par vagues. On regrette les tribunes du stade Rebeilleau".

 

Les étudiants ont revoté le blocus jusqu'au 14 mars

Hier matin, lors de l'AG, les étudiants ont revoté le blocus jusqu'au mardi 14 mars. Aujourd'hui, la coordination nationale se réunit à Poitiers, amphi J, de 14h à minuit. 250 étudiants sont attendus. Ils représenteront les 47 universités bloqués ou en mouvement.

A noter: la coordination étudiante et la coordination lycéenne de Poitiers tiennent à dire qu'elles condamnent les débordements qui ont eu lieu à Aliénor d'Aquitaine.

 

Une semaine chargée

- Lundi 13 mars, 10h: AG étudiante. Lieu à définir; à 14h, CA des membres du personnel de l'université, Hôtel Pinet.

- Mardi 14 mars, 13h: AG et vote pour une autre reconduction du blocus.

- Jeudi 16 mars: appel à la grève générale, publique et privée.

- Samedi 18 mars: journée nationale de manifestation contre le CPE.

Catherine MELLIER

Vendredi 10 Mars 2006 : poursuite du blocus avant la coordination nationale de Poitiers
Vendredi 10 Mars 2006 : poursuite du blocus avant la coordination nationale de Poitiers

La Nouvelle République, Samedi 11 Mars 2006.

UNIVERSITE

MANIFESTATIONS

L'AG d'hier a voté très largement la poursuite du mouvement de protestation.

 

Le blocus est maintenu

Vendredi 10 Mars 2006 : poursuite du blocus avant la coordination nationale de Poitiers

Comme dans 47 facs en France - 11 selon le ministère, les étudiants continuent d'être majoritairement en faveur de la grève générale des cours. Hier, 674 d'entre eux se sont prononcés pour le maintien du blocus contre 329 qui sont d'avis contraire.

 

PAS question de se démobiliser au moment où, l'échelle national, le mouvement étudiant prend de l'ampleur au point d'installer le blocus des cours dans quarante-sept villes universitaires. Un chiffre, toutefois en total décalage avec celui du ministère qui n'en compte que onze. Hier, au cours de l'assemblée générale, les différents avis sur la question se sont exprimés tant à la tribune que dans la salle. Sans relents politico-syndicaux.

Contrairement à ce qui se passe par exemple à Paris (Jussieu, Tolbiac), les leaders veulent garder l'indépendance, laissant ostensiblement leur éventuelle étiquette au vestiaire.

 

"Je ne veux pas perdre un mois de salaire d'été"

Ce mouvement, traduisent les étudiants poitevins, est une action contre des choix de société et contre des des options vis-à-vis de l'enseignement. Clairement, ils disent non à la loi Fillon, non au projet de loi visant à instaurer le CPE et le CNE, non à la réduction des restrictions des postes mis en jeu aux concours de l'Education nationale.

"Pour la première fois depuis 2002, nous sommes capables de faire plier le gouvernement comme on le voit au travers des cafouillages qui se font jour dans la majorité." Le message aura été entendu à la sortie ou un large consensus s'est dessiné en faveur de la poursuite du blocus. Il faut dire que les leaders n'ont pas lésiné sur l'argumentation à la veille d'accueillir la coordination nationale "qui va peser d'un grand poids". "Mobilisez-vous et entraînez vos amis pour qu'on soit à la hauteur de l'évènement", ont enjoint Julien Vialard et ses pairs, ajoutant: "Soyez dignes de la réputation que nous font les médias, sachant que si nous laissons le soufflé retomber, ils ne se feront pas faute de nous épingler."

Cet excès de volontarisme s'explique par la tiédeur que les meneurs ont cru déceler la veille, laissant aux lycéens le leadership de l'opération Porte de Paris. "Où sont-ils les pro-blocus quand il s'agit de manifester sous la pluie devant la préfecture?", entend-on. "Moi, je n'ai pas les moyens de perdre un mois de salaire d'été si les examens ne sont organisés qu'en juillet", susurre une petite voix féminine dans le fond de la salle. Traduction: les moins nantis seront les plus pénalisés au final. On lui rétorque que "ça vaut quand même la peine de se sacrifier trois semaines quand une vie de merdre nous attend au vu de ce que prépare le gouvernement".

 

Les profs avec eux

Et puis il faut profiter du fait que "les profs sont avec nous", comme l'ont précisé deux enseignants montés à la tribune. "Ce n'est pas le moment de faire machine arrière", tonne un intervenant. Sur la brèche les premiers, les étudiants de la fac de sport (STAPS) en ont un peu assez, mais continuent le combat. Ils ne comprendraient pas que les nouveaux ralliés baissent si vite pavillon. Cet après-midi, la coordination nationale tiendra conclave à Poitiers. Hier, quatre délégués, dont trois de la fac d'histoire, ont été désignés pour prendre place à la tribune et sept représentants se sont manifestés pour parler d'une seule voix. La plupart ont l'expérience des coordinations (Paris, Rennes...)

René Paillat

Vendredi 10 Mars 2006 : poursuite du blocus avant la coordination nationale de Poitiers
Vendredi 10 Mars 2006 : poursuite du blocus avant la coordination nationale de Poitiers

Centre Presse, Samedi 11 Mars 2006.

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11 mars 2016 5 11 /03 /mars /2016 08:36

Lycéens et étudiants:

une manif mi-figue mi raisin

Jeudi 9 Mars 2006 : le mouvement poitevin à la recherche d'un second souffle

Hier à Poitiers, les lycéens se sont ralliés au cortège étudiant pour une autre journée de maniferstation contre le CPE et la suppression de postes au CAPES. Le mouvement s'est essoufflé au fur et à mesure de la journée.

 

Toute la matinée, des délégations de lycéens ont fait le tour des établissements du centre-ville, en commençant par Victor-Hugo, avant d'entamer un sit-in porte de Paris, vers 11h30. Selon la police, on dénombrait environ un millier de manifestants. Même chiffre pour le départ de la manifestation à 14h, depuis la place de l'hôtel de ville. le cortège a progressé dans l'hypercentre, faisant escale dans les lieux "stratégiques puisqu'économiques" note l'un des chefs de file du mouvement. Les étudiants ont investi le hall de la Trésorerie générale pendant un quart d'heure, sans faire de vague. Leur itinéraire les a emmené ensuite à la faculté de médecine puis à celle de droit. "On veut arriver à mobiliser les étudiants en droit et médecine, au moins pour défiler avec nous pendant deux ou trois heures", lance Elsa, une étudiante en sciences humaines.

Les manifestants ont investi la plce de la Préfecture pendant une petite demi-heure. Au moment de rebouger, ils étaient moitié moins à se lever "pour y retourner!"

Sorti de ça, direction porte de Paris. Même slogans et même soleil mais l'ambiance dégringole. "Je sais que ce n'est pas inutile ce qu'on fait là. Mais c'est loin d'être la meilleure journée", contate Hugo.

La manifestation s'est dispersée porte de Paris. Les lycéens étaient largement plus représentés que les étudiants. Ils ont improvisé des barrages payants aux différents feux de signalisation. La cagnotte qui circulait à ce moment-là, et dans les rangs tout l'après-midi, servira à fincancer le déplacement d'une délégation à Paris, lors de la prochaine journée nationale de grève du 16 mars.

Horaire de débauchage et sortie des classes obligent, les automobilistes arrivaient en nombre vers 16h30. Pour autant, ils ont affiché une relative patience. L'épreuve, elle, a eu raison du mouvement. Aux alentours de 17h, la centaine de manifestants qui restait s'est dispersée. Une assemblée générale est prévue aujourd'hui à 10 heures au parc des expositions.

Catherine MELLIER

Jeudi 9 Mars 2006 : le mouvement poitevin à la recherche d'un second souffle

La Nouvelle République, Vendredi 10 Mars 2006

SOCIAL

UNIVERSITE - Une grande partie des lycées de Poitiers était en grève hier matin. Les élèves ont, pour une grande part, rejoint le cortège étudiant qui démarrait à 14h place Leclerc.

 

Une p'tite pièce pour la manif

 

Plus d'un millier d'étudiants et de lycéens ont manifesté hier en centre-ville de Poitiers, contre le CPE.

Jeudi 9 Mars 2006 : le mouvement poitevin à la recherche d'un second souffle

7h30 - 17h: c'est la journée de grève d'un lycéen. Hier matin, le lycée Victor-Hugo de Poitiers a décidé d'aller chercher ses petits camarades. "Louis-Armand", "Auguste-Perret", "Aliénor d'Aquitaine" ont un à un débrayé. Au total 800 à 900 lycéens ont fait grève hier. Dès 14h, leurs aînés les rejoignaient Place Leclerc pour la manif' du jour. 1500 personnes en début d'après-midi. Occupation surprise de la Trésorie générale puis des facultés de médecine et de droit, sit-in devant la préfectire: que du classique.

Seule réelle innovation de la journée, une poignée d'étudiants - ils n'étaient plus que deux centaines en fin de journée - ont dressé, Porte de Paris, un barage filtrant...et payant. Les automobilistes poitevins ne se sont pas fait tirer l'oreille pour verser leur obole. Un moyen efficace de s'offrir le voyage pour manifester le 16 mars à Paris.

Jeudi 9 Mars 2006 : le mouvement poitevin à la recherche d'un second souffle

Mathias Aggoun

avec Philippe Bonnet, Bruno Delion

et Samy Magnant

LETTRES - Mercredi, le blocus a été reconduit à la majorité des quelques 2200 votants

 

C'est ça une fac bloquée

Jeudi 9 Mars 2006 : le mouvement poitevin à la recherche d'un second souffle

Hier matin à la fac de lettres et langues. Entrée verouillée. L'intérieur est pourtant habité. Voici à quoi ça ressemble une fac en sommeil.

 

EXCEPTIONNEL! Pour trouver une place sur le parking de la fac de lettres et langues, il ne faut pas endaire trois fois le tour. Sur la porte de l'entrée principale, les résultats de la veille sont affichés. Une assez nette majorité - plus de 1200 contre et un peu plus de 800 - s'est prononcée pour la reconduction du blocus. On se heurte donc à une porte fermée. Une tentative de contournement par la droite s'avère judicieuse. La caféteria fait le plein, et dans la foulée, on peut accéder au couloir...qui se révèle un cul-de-sac.

Au bout de ce couloir veillent trois cerbères. Ni méchants ni impressionnants physiquement. En cette fin de matinée, ce sont deux jeunes filles et un garçon qui interdisent l'accès aux salles de cours. Certes, la table à laquelle ils sont installés fait barrage, mais l'obstacle n'a rien d'incontournable pour qui voudrait faire le forcing.

 

Patte blanche

"On n'a pas eu à se gendarmer depuis ce matin", explique le trio. Sarah, Kevin et Marina la jouent cool sans oublier tout de même qu'ils sont là parce qu'ils croient aux vertus du blocus. Sans excès de zèle dans le discours, ils ont tôt fait de convaincre l'indécis. Les réductions de postes aux concours d'enseignement, le CPE, le CNE et la loi Fillon valent bien une neutralisation des cours.

On n'est prié de montrer patte blanche pour aller plus loin. Autrement dit de sortir la carte d'étudiant sur laquelle figure la nature des études. Car le mot d'ordre général souffre quelques exceptions. Les étudiants qui vont passer le CAPES la semaine prochaine - paradoxe car ce sont eux les plus concernés, mais nécessité fait loi - , ceux qui sont inscrits en "agreg", le "FLE" (Français et langues étrangères), les "Erasmus" qui ont une réunion...ça fait quand même beaucoup de dérogations!

 

A Paris en vélo!

Pendant ce temps, une séance de CPE-CNE appliquée se tient dans l'amphi 1 et l'AG de l'intersyndicale (tous personnels et étudiants) va commencer. Des estaffettes font la navette pour relayer les dernières nouvelles. Survient Angèle, inscrite en 4e anée de STAPS (fac de sport) et qui vient de passer le concours. Après deux mois d'action revendicative, elle en a assez mais elle tient. "Ce serait anormal de laisser tomber vis-à-vis des autres facs", explique la messagère. Elle annonce que pour la manif nationale, jeudi prochain à Paris, les inscriptions pour le bus vont bon train, précisant qu'une quinzaine d'étudiants du STAPS vont rallier Paris à vélo, s'intégrant à un peloton parti de Bordeaux et prenant au passage les Orléanais. Départ dimanche de Poitiers pour être au départ de la manif. Quatre jours dont un de repos à Orléans où ils se joindront à la manif mardi prochain.

 

Enjeu de taille

Pendant ce temps, Aurélie ne sait plus très bien où elle en est. Adepte du blocus partiel à raison d'une journée par semaine pour manifester, cette fille d'entrepreneur "entend les arguments parfois convaincants, des camarades". Elle se demande si le blocus n'est pas "un moyen de prendre un rab de vacances", ajoutant: "Moi, je suis ici mais je suis plutôt l'exception". Une amie à elle, "passionnée par ses études", se sent très pénalisée. Aurélie, elle, s'interroge. Elle se dit qu'après tout, "trois semaines de grève, ce n'est peut-être pas trop payer face à un tel enjeu."

René Paillat

Centre Presse, Vendredi 10 Mars 2006.

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POITIERS

Le 7 Janvier 2015,
PPP a reçu
depuis sa création
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Radio Old School

 RADIO OLD SCHOOL

Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
 

DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 
(1972)

 

 
Le prix du pétrole à New York: 108$13