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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 08:05
Le parcours de la manifestation du Mardi 28 Mars.

Le parcours de la manifestation du Mardi 28 Mars.

REGION - En visite dans les Bouches-du-Rhône

 

S. Royal: "les jeunes n'ont pas été respectés"

 

SEGOLENE ROYAL a accusé le gouvernement de "jouer la carte de l'affrontement pour mieux faire oublier son arrogance et son incompétence" dans le dossier du CPE, samedi à la mairie de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) où elle était en déplacement. La présidente de la Région Poitou-Charentes a déclaré comprendre l'attitude des étudiants et lycéens qui ont refusé de rencontrer le Premier ministre.

"On ne peut pas faire venir les jeunes pour dire qu'il n'y a rien à discuter", a-t-elle dit appelant une nouvelle fois au retrait du contrat première embauche (CPE) ou à sa "suspension si le gouvernement ne veut pas totalement perdre la face". ? "Les jeunes n'ont pas été respectés, a-t-elle ajouté, mettant encore en garde le gouvernement contre "la montée des violences et contre la tentation de monter les jeunes les uns contre les autres" après avoir rencontré une cinquantaine de lycéens venus manifester devant la mairie de Salon pour la liberté de se rendre en cours et contre le blocage de leur lycée.

Samedi 25 Mars 2006 : les appels à la manifestation du 28 mars
Samedi 25 Mars 2006 : les appels à la manifestation du 28 mars

Centre Presse, Lundi 27 Mars 2006.

Samedi 25 Mars 2006 : les appels à la manifestation du 28 mars

SOCIAL

CPE : la grande mobilisation

 

Après les premiers appels  à la mobilisation du côté des syndicats (CGT, CFDT, FO...), l'engagement des étudiants et lycéens, de nouveaux "appels" à la mobilisation continuent de tomber. Mardi, le cortège des manifestants devraient s'élancer du stade Rebeilleau à Poitiers, à partir de 14h. Appel à la grève au CHU. - Mardi, le syndicat CGT de la Milétrie "appelle l'ensemble du personnel à une journée de grève et d'actions". Les hospitaliers, dénoncent la "montée grandissante de la précarité" qui touche "également le CHU avec la mise en place de plus de 100 CAE (contrat accompagnement pour l'emploi)". LDH et CNT dans le mouvement - La Ligue des droits de l'homme de la Vienne appelle, comme la Confédération nationale du travail, à manifester, demain, pour "obtenir le retrait du CPE". Les questions du PS départemental. - "Pourquoi M. de Villepin refuse-t-il de retirer le CPE, alors que tout le monde, ou presque, considère que c'est la seule solution pour avancer?" Les socialistes de la Vienne se font "le relais des Français". Et "face à ce déni de démocratie", appellent "tous les citoyens à manifester massivement et pacifiquement, à Poitiers et à Châtellerault".

La Nouvelle République, Lundi 27 Mars 2006.

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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 07:54

POITIERS - Les étudiants ont envahi l'Inspection académique jeudi soir

 

Après les matraques, les plaintes

Vendredi 24 Mars 2006 : l'heure de compter les mauvais coups

A la suite des incidents qui ont émaillé la manifestation de jeudi, des membres de la Coordination du mouvement de Poitiers ont l'intention de porter plainte contre la Brigade anti-criminalité de Poitiers. Des étudiants motivés qui poursuivront leurs action ce week-end et la semaine prochaine.

 

LA Coordination du mouvement étudiant a tenu, hier après-midi, une nouvelle réunion à la fac de Lettres et Langues sur le campus de Poitiers. A l'ordre du jour: le bilan des opérations de la veille.

Et la veille, la manifestation a tourné court. A proximité du rectorat, certains étudiants membres du service d'ordre, appelés "nez rouges", ont reçu quelques coups de matraques (lire notre édition de vendredi). A la suite de ces incidents, les étudiants victime ont annoncé, à la réunion, qu'ils avaient l'intention de porter plainte "pour coups et blessures volontaires et menaces" contre la Brigade anti-criminalité (BAC) de Poitiers. Selon les dernières informations, ces plaintes devraient être déposées lundi matin.

 

Bonnes relations

A travers un communiqué, la Coordiantion, a tenu à préciser: "De ces faits, la coordination condamne les agissements de la BAC, tout en déplorant l'image néfaste qu'elle a donné de la Polide de Poitiers qui s'est distinguée depuis le début du mouvement par le dialogue et le pacifisme. Les membres de la coordination violentés et menacés porteront plainte tout en espérant la continuité des bonnes relations avec les forces de l'ordre."

Hier matin, trois étudiants ont rencontré pendant une heure et demie Patrick Courtade. "La discussion a été transparente et de bon niveau, dans un esprit d'écoute, précise le patron de la police. Ils sont contents de leur modèle poitevin par rapport à d'autres villes où les choses se sont ternies. Ils ont la même volonté que nous: que tout se poursuive de la meilleure façon possible. On va d'ailleurs se revoir lundi pour parler de la problématique de la circulation en prévision de la manifestation de mardi."

 

Et maintenant?

Si l'intervention musclée des forces de l'ordre a quelque peu troublé les étudiants, principalement ceux du service d'ordre, la motivation reste la même. "Je suis le premier étonné de voir que le mouvement reste aussi fort. Notre premier succès est d'avoir su instaurer le débat entre nous. Nous avons mis en place une démocratie participative sachant tirer des leçons de l'histoire et des grands mouvements sociaux", précise Jules Aimé.

Ce week-end, les étudiants vont distribuer des tracts pour mobiliser avant la grande manifestation de mardi. Le blocus se poursuit jusqu'à mardi au moins, date de la prochaine assemblée générale. A moins que la rencontre entre Dominique De Villepin et les représentants étudiants, initialement prévue ce matin, ne permettent de sortir de la crise. On en sait jamais.

Samy Magnant

 

 

L'Inspection académique envahie jeudi soir

Environ 150 étudiants ont envahi et occupé l'inspection académique, à Poitiers, dans la nuit de jeudi à vendredi. Un lieu symbolique pour protester contre la diminution de postes aux concours de l'enseignement. Entrés dans les lieux vers 23h30, ils se sont dirigés vers le dernier étage. vers 00h30, une quarantaine de gendarmes et de policiers ont délogé les occupants dans le calme. Aucune arrestation a signalé du côté de la police.

Michèle Contal, secrétaire générale de l'Inspection académique, précise "qu'ils ont mis du désordre, mais il n'y a pas de casse". Une plainte pourrait être déposée pour effraction.

Une appartée de PPP

Et pendant le blocus de l'Université, la démocratie étudiante s'est poursuivie sous des formes plus institutionnelles. Mais les élections du CROUS du Mardi 21 Mars semblent avoir fait les frais de cette période...agitée.

UNIVERSITE

POITIERS - Les élections du Crous validées malgré les incidents qui ont perturbé la journée du vote de mardi dernier

 

Vols d'urnes et de listes

Vendredi 24 Mars 2006 : l'heure de compter les mauvais coups

Mardi dernier, les étudiants poitevins étaient appelés à voter pour les oeuvres universitaires. Sept étudiants sont déclarés élus, mais des responsables étudiants crient au scandale après les vols d'urne et de listes d'émargement qui ont eu lieu durant la journée.

 

UNE course-poursuite en voiture, une attaque à la boule puante, une bousculade dans le sas de la faculté des Sciences de Poitiers pour sauver des listes d'émargement, une urne volée puis retrouvée dans une poubelle: la journée de mardi dernier est une longue liste d'incidents qui ont perturbé les élections des représentants étudiants aux oeuvres universitaires. "Un véritable comportement mafieux", selon Gilles Raby, le doyen de la faculté dont les locaux ont été le lieu d'un des incidents.

Fabien Buffeteau, vice-président étudiant de l'université, Sylvain Vaucher et Julien Vialard, élus au Conseil de l'université, sont encore sous le choc des évènements rapportés par leurs camarades lors de cette journée de vote.

"Nous avons des signalements de personnes, le numéro de la plaque d'immatriculation de la voiture avec laquelle ces personnes se sont échappées", annonce Fabien Buffeteau. Les étudiants demandent des poursuites pénales et administratives contre les étudiants qui, selon eux, ont été vus en train de s'emparer des listes d'émargement en sciences et à la cité universitaire Rabelais, et ont pris la fuite avec l'urne qui était installée au lycée Camille-Guérin (pour le vote des étudiants en classe prépa). Ils demandent que l'université prenne des sanctions disciplinaires pour trouble à l'ordre public, qui peuvent aller jusqu'à l'interdiction de s'inscrire dans une université. "Voler une urne, c'est grave!", s'indigne Fabien pour qui ce genre de comportement est du jamais vu à Poitiers. Consterné, Julien, un des porte-parole du mouvement étudiant qui se montre respectueux du vote de chacun, qualifie ces évènements de "bombe nucléaire": "ils pourissent notre combat. Nous n'avons aucun intérêt à bloquer les élections. Ce qui nous intéresse, c'est de bloquer les cours."

 

Plainte déposée

Selon les témoignages regroupés par Fabien, Sylvain et Julien, ces incidents sont les faits d'étudiants connus pour leur engagement en totale contradiction avec ces gestes. Catherine Miaux, la directrice du Crous, a décidé de porter plainte contre X pour tentative de vol de l'urne. Elle reconnaît qu'une petite bousculade a eu lieu avec un vaguemestre qui tenait le bureau de vote, mais affirme que le groupe d'individus qui est intervenu au bureau de vote de la faculté des Sciences n'était pas connu de son personnel.

 

Recours contre les élections

Joint au téléphone, un des étudiants incriminés nie totalement avoir participé à ces actions. Il affirme avoir prévenu que des incidents se produiraient car "nous ne sommes pas dans une situation de sérénité. Certaines assemblées générales du mouvement étudiant ont même voté le fait de créer des incidents dans les bureaux de vote".

Au final, "les urnes n'ont pas été bourrées, la sincérité du vote n'a pas été changée", se félicite Fabien. L'une dérobée au lycée Camille-Guérin vers midi a été rapidement retrouvée dans une poubelle à proximité avec un nombre d'enveloppes identique à celui de jeunes qui avaient déjà voté. Les élus ne souhaitent pas que les élections soient annulés et reprogrammées. "Cela coûte déjà très cher au Crous à organiser. le Crous a d'autres priorités, il gère les logements, les bourses et les restos U, il a d'autres choses à faire", reconnaît Sylvain.

L'Unef, organisation syndicale qui avait appelé au boycott des éléctions aux oeuvres universitaires, a annoncé son intention de déposer des recours contre ces élections.

 

Valérie Bridard

 

Sept élus

Officiellement, les élections, validées par le recteur hier matin, ont élu 3 jeunes de la liste Bouge ton Crous, 2 de l'Uni, 2 de l'Unef, avec un taux de participation de 8,3%, un peu moins élevé qu'il y a deux ans. A chaque fois, ces élections sont un enjeu pour les organisations étudiantes qui trouvent ressources financières et légitimité.

EDUCATION

POITIERS

Parents d'élèves

La PEEP veut de l'ordre

 

Dans un communiqué, Philippe Mahou, président de la PEEP de Poitiers, s'inquiète de voir les lycéens dans la rue et le mouvement contre le CPE se radicaliser. Au nom de l'association de parents, il dénonce le blocage des établissements scolaires, "inadmissible et nuisible au bon déroulement de l'année scolaire".

Le 14 mars, il a contacté les proviseurs des lycées de la ville pour leur demander "de mettre tout en oeuvre pour que les cours soient assurés et pour qu'il n'yait pas d'intrusion intempestive dans leurs établissements". Aujourd'hui, constatant que la situation se dégrade il en appelle au recteur et au préfet pour que l'ordre soit rétabli.

Les parents de la PEEP ne se positionnent pas pour ou contre le CPE et l'actuel mouvement social mais affirment être "très inquiets du chômage qui les touche". "Le nombre extrêmement important d'élèves et d'étudiants qui sortent du système scoalire sans formation ou avec une formation inadaptée à la réalité du monde du travail est insupportable". Les parents demandent une meilleure politique d'orientation des jeunes.

Centre Presse, Samedi 25 Mars 2006.

SYNDICATS

Les syndicats de salariés appellent demain à une manifestation

 

Fronde syndicale anti-CPE

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que syndicats et gouvernement ne sont pas sur la même longueur d'onde concernant les contrats CNE-CPE. Demain mardi, nouvelle journée d'action aux côtés des étudiants et lycéens. La grande manifestation demandera le retrait pur et simple du CPE avant de négocier quoi que ce soit.

Vendredi 24 Mars 2006 : l'heure de compter les mauvais coups

MARDI sera une journée exceptionnelle à en croire les représentants de l'intersyndicale public-privé (CGT, CFTC, CFE-CGC, CFDT-Sgen, FO, FSU, Unsa et Sud) réunie vendredi dernier dans les locaux de la FSU à Poitiers. L'itinéraire de la manifestation dans la capitale régionale ressemble à celui d'une grande randonnée pédestre: départ du stade Paul-Rébeilleau, à partir de 14h puis avenue du Faubourg du Pont-Neuf, boulevard Anatole-France, boulevard sous Blossac, boulevard Solférino, boulevard du Grand-Cerf, boulevard Solférino, boulevard de Verdun, place Aristide-Briand, rue Victor-Hugo, pour finir par un meeting sur la place du Maréchal-Leclerc. Plusieurs kilomètres en perspective pour une revendication unique: le retrait du CPE.

Unique ou presque, car si le contrat première embauche cristallise les passions, les manifetsants ont aussi dans le collimateur le contrat nouvelle embauche, la loi Fillon, la réduction des nombres de postes au Capes et des contre-propositions à faire. "Comment enseigner aux jeunes dont l'avenir est fait de précarité", se demande Myriam Lieby de la FSU, syndicat d'enseignants.

"La colonne vertébrale du mouvement, ce sont les étudiants et lycéens. Les adultes que nous sommes avons le devoir et la responsabilité d'organiser la riposte en respectant leur indépendance et leur propre organisation", précise Alain Barrault, secrétaire général du syndicat FO Vienne qui espère rassembler mardi autant de personnes qu'en mai 2003 au moment du temps fort des manifestations contre la réforme des retraites. Face à la remise en cause du droit du travail à travers ces deux contrats, FO est la seule centrale à brandir la menace de la grève générale.

L'épreuve de force a donc commencé dans un contexte de tension de plus en plus forte sur le terrain entre les jeunes et les forces de l'ordre. Les syndicats condamnent les violences d'où qu'elles vienent et en particulier policières. Le mouvement étudiant poitevin est jugé citoyen et démocratique par les militants syndicaux. "La jeunesse est beaucoup plus adulte et responsable qu'on veut bien le croire", affirme Alain Barrault. Les jeunes dans la rue ont des parents et des grands parents qui ont connu la précarité. "Au coude à coude, ce sera le déferlement de la jeunesse et des salariés de ce pays", promet Christophe Massé de la CGT.

Valérie Bridard

Centre Presse, Lundi 27 Mars 2006.

SOCIETE

 

L'intersyndicale prête pour une grève générale "interpro"

 

L'intersyndicale a rappelé son analyse sur la situation dans la perspective d'une grève unitaire le 28 mars.

Vendredi 24 Mars 2006 : l'heure de compter les mauvais coups

La colonne vertébrale du mouvement social, ce sont les étudiants et les lycéens. Sans eux, nous n'avons pas la capacité de faire reculer le Premier ministre. Les propos d'Alain Barreau, secréataire départemental de FO, ne laissent aucune place à l'ambiguïté. Ce syndicat (mais les autres aussi) soutient, sans réserve, le mouvement des jeunes: "Nous avons le devoir et la responsabilité, dit-il, d'organiser la risposte nécessaire auprès d'eux. Ils ont eu le mérite de créer les conditions..."

Lors d'une conférence de presse intersyndicale tenue, hier, dans les locaux de la FSU, avenue du Parc d'artillerie à Poitiers, chaque cellule syndicale s'est exprimée sur cette crise sociale qui va bien au-delà du retrait du CPE-CNE. Le mardi noir annoncé pourrait bien être une sale journée pour le gouvernement Villepin si celui-ci ne donne pas des signes d'apaisement. Dans le département de la Vienne, on parle de blocus jamais encore vu, d'une mobilisation exceptionnelle si le Premier ministre ne recule pas.

Pour les syndicats, le premier pas en arrière, avant même d'entamer la moindre négociation, est le retrait du contrat premier embauche (CPE). Rien ne pourra se construire sans cette condition sine qua non. La FSU parle "d'exemplarité de mouvement" et espère un "mardi pas comme les autres". La CFDT confesse sa "satisfaction" de la mobilisation, reconnaît une "vraie solidarité avec les jeunes". Le représentant du CFE-CGC s'interoge, lui, sur cette situation: "Pourquoi en sommes-nous là?" Parce que, analyse-t-il, "il y a une absence de concertation et de dialogue. C'est un constat d'échec."

La CFTC dénonce, elle, l'attaque "sournoise" du code du travail. Et défend le mouvement des étudiants à "150%". L'UNSA, qui s'inscrit dans l'intersyndicale locale et nationale, rappelle le retrait du CPE avant toute discussion, note que Villepin "joue la montre après avoir tenté le pourissement qui n'a pas marché". "La population, ajoute le syndicat, a mesuré le coup bas porté à la jeunesse avec le contrat premier embauche". L'UNSA annonce pour mardi une "journée exceptionnelle avec une mobilisation très forte". Quant au SGEN-CFDT, sa représentante a souligné "l'accélérateur de la prise de conscience politique par la crise".

Enfin la CGT, comme tous les autres syndicats, a condamné "toutes les formes de violences policières" qui ont été commises à l'encontre des manifestants.

Suites de la manifestation: des plaintes s'annoncent

Vendredi 24 Mars 2006 : l'heure de compter les mauvais coups

Après la manifestation de jeudi, au moins cinq étudiants devraient porter plainte lundi, certains pour coups et blessures, d'autres pour menaces. Presque tous font partie des "nez rouges", les organisateurs des manifestations, dont le rôle ets d'encadrer les participants pour éviter es débordements. Parmi eux, Romain Pathé. "J'étais en tête de cortège, en première ligne devant les gendarmes et la BAC (brigade anti-criminalité). Je disais aux manifestants de ne pas pousser, mais ils l'ont quand même fait. Sous l'effet du mouvement, j'ai franchi la ligne des gendarmes. Les policiers m'ont donné plusieurs coups de matraque. J'étais à terre, ils m'ont encore donné des coups de tonfa. Ils savaient très bien qui ils tapaient. Il y a 3 ou 4 personnes sur qui ils se sont acharnés. Je leur ai demandé s'ils étaient conscients qu'ils outrepassaient leurs droits, ils m'ont répondu oui. Ils voulaient casser de l'étudiant."

Les filles étaient placées en tête de manifestation pour freiner les ardeurs policières. La précaution n'a pas été suffisante pour Clémence Riffault, autre "nez rouge", qui a "reçu des coups de matraque. Je me suis fait aussi tirer les cheveux". "En tout, une dizaine de personnes se sont fait taper dessus, dont 7 "nez rouges"", s'indigne Gaetan Caillat, lui aussi organisateur, qui recense les bleus. Même tombé à terre, il a été "frappé. En plus, on avait tous les mains levées pour montrer qu'on étéait non-violent. Et qu'on n'a pas donné un seul coup en réplique."

Après cet épisode, les étudiants ont chargé deux personnes du mouvement de dialoguer à leur place, par peur de s'énerver. L'une d'entre elles, Julien Vialard a également été pris à parti et souhaite porter plainte (pour menace).

Les étudiants se sont donc donné rendez-vous pour porter une action en justice au motif "que les policiers ont enfreint le code de déontologie de la police et le code pénal". Tous tiennent à préciser que l'attitude de la gendarmerie et de la police a été correcte, et mettent uniquement en cause la BAC.

 

Mardi, nouvelle manif

Hier matin, Patrick Courtade, le directeur départemental de la sécurité publique, a reçu quelques étudiants pour faire le point sur les incidents de jeudi soir. "Je les ai écoutés et j'ai répété que je faisais un débriefing de mon côté, en interne, pour voir ce qui s'était passé. Pour le reste, on va essayer de continuer à oeuvrer pour que ça se passe bien entre nous." C'est ainsi que dès lundi, le patron des policiers poitevins et les étudiants sont convenus de se retrouver "pour parler de mardi", où une nouvelle grande manifestation anti-CPE est annoncée.

Toujours dans le même registre, l'inspection d'académie a porté plainte contre les étudiants qui ont investi les lieux dans la nuit de jeudi pour "intrusion avec effraction". Vendredi matin, la secrétaire génrélae recensait les dégâts. "Quand des bâtiments sont occupés par 150 jeunes cela laisse des traces, mais il n'y a pas eu de gros dégâts: des chaises bougées, des extincteurs déplacés."

Agnès NOËL

Vendredi 24 Mars 2006 : l'heure de compter les mauvais coups

La Nouvelle République, Samedi 25 Mars 2006.

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 08:21
Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

SOCIAL

POITIERS - Les étudiants anti-CPE ont joué hier après-midi à cache-cache avec les forces de l'ordre dans le centre-ville

 

Les manifestants expulsés de la gare par la police

 

 

En quête d'un bâtiment administratif symbolique à occuper, n'étant pas parvenus à pénétrer dans la préfecture ou le rectorat, les manifestants anti-CPE se sont finalement rués à la gare de Poitiers. Installés sur les rails pendant deux heures, ils en ont finalement été expulsés.

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers
Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

APRES une assemblée générale à 10h à Rebeilleau, plus de 3000 étudiants rejoints par des lycéens parfois mobilisés dès le midi se sont retrouvés hier à 14h, place du Maréchal-Leclerc, dans le centre-ville de Poitiers. Le défilé était essentiellement axé sur le retrait du CPE et contre la baisse des postes ouverts pour le CAPES par l'Education nationale, avec quelques syndicats.

 

Dans le centre-ville

Sous escorte policière, le cortège se rendait dans le centre piétonnier de Poitiers pour longer la place Notre-Dame et revenir devant la préfecture via le boulevar de Verdun. La présence des forces de l'ordre incitait les manifestants à continuer leur chemin pour prendre leurs jambes à leur coup en direction du rectorat de l'académie, objectif qu'ils souhaitaient occuper une nouvelle fois pour se faire entendre des autorités, mais partout les gendarmes mobiles et les policiers en tenue "verouillaient" les accès.

 

Le rectorat, puis la gare

Des tentatives de passages en force aux abords du rectorat s'achevaient en échauffourées. Ler calme revenu, malgré de nouvelles tentatives en direction du rectorat en escaladant des murs, le cortège se reformait pour revenir place du Maréchal-Leclerc via la rue Carnot.

Revenant devant la préfecture, le cortège empruntait en sens inverse le boulevard Verdun. Au nouveau théâtre, plusieurs centaines de manifestants prenaient par surprise leur escorte policière pour entrer dans la gare et se réunir sur les rails.

Pendant deux heures, les étudiants, sous les regards des voyageurs attendant leur train, ont bloqué le trafic. Vers 18h45, les forces de l'ordre adressaient les sommations: "Libérer les lieux ou nous utiliserons la force!"

Par étape, le cordon policier évacuait les quelques 600 manifestants, avec parfois des gestes de colère et des "coups de gueule" de la part des étudiants expulsés dans douceur. A 19h30, la gare était vide de tout manifestant mais ls responsables de la coordination étudiante se réunissaient en soirée pour prévoir d'autres actions.

 

Stéphane Delannoy

 

Pas de cours le dimanche

 

L'université de Poitiers tient à préciser que devant la situation, il y aura des cours le samedi, mais pas le dimanche (contrairement à ce que nous avions annoncé dans Centre Presse du 22 mars). En revanche, il est très probable que des examens se déroulent exceptionnellement le dimanche.

EDUCATION - Des lycéens anti-CPE ont empêché l'entrée dans les établissements hier matin

 

Le blocus des lycéens tôt le matin

 

Personne en cours, tout le monde dans la rue. Hier matin, l'entrée de la quasi-totalité des lycées de Poitiers était bloquée par des élèves anti-CPE. Objectif: empêcher les cours pour rameuter le plus de monde possible à la manif.

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à PoitiersJeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

IL ne faut pas grand chose pour bloquer l'accès au lycée Victor-Hugo à Poitiers, une demi-heure avant le début des cours, une quarantaine de lycéens s'est massée devant deux entrées principales de l'établissement. Dos à la porte, les grévistes ont gentiment repoussé les élèves qui venaient en cours, ne s'écartant que pour laisser entrer les professeurs. A la même heure, d'autres lycéens faisaient de même dans les autres établissements de la ville. Blocus total à Aliénor-d'Aquitaine, au Bois-d'Amour, à Louis-Armand, à Auguste-Perret: blocage partiel à Camille-Guérin et Réaumur. Seul le lycée du Dolmen était libre d'accès. Devant le lycée Victor-Hugo, à 8h, le proviseur Yves Debien et les conseillers principaux d'éducation font la circulation. Canaliser 6 à 700 lycéens sur un trottoir exigue, ce n'est pas une sinécure. Une voiture de police s'arrête devant le lycée, Yves Debien rassure les policiers, il gère le conflit tout seul..."Notre premier devoir, c'est d'assurer la sécurité des élèves", explique le proviseur. Son deuxième souci, c'est d'alerter le rectorat. Son troisième problème, c'est d'esayer d'entamer des négociations avec le piquet de grève. "Y a-t-il parmi vous des représentants qui veulent négocier?", demandent Yves Debien. Pas de réponse, juste des sourires. Regroupés dans la cour d'honneur, les lycéens sont ensuite harangués par un camarade muni d'un mégaphone. L'heure est à la démocratie. "On va voter pour ou contre le blocus", prévient le jeune homme. Dans un coin, un carton attend les bulletins de vote. En quelques minutes il est rempli. Le résultat du scrutin (525 pour, 100 contre, 14 blancs et 3 nuls), annoncé sur la place Leclerc, est accueilli par des clameurs. "Oui au blocus." La journée va être longue. 9h15, des rouleaux de papier hygiénique sont jetés sur les grilles de la préfecture. Plus tard, la rue Victor-Hugo est bloquée. Vers 10h, le lycée Réaumur arrive à son tour en centre-ville. Juchés sur des voitures, certains brandissent des panneaux anti-CPE. En fin de matinée, Rémi, Antonin, François et quelques autres "terminals" réaffirment leur positions. "Nous ne sommes pas seulement des suiveurs d'étudiants." Ils se disent "déterminés", tout en ajoutant que leur "intérêt n'est pas de sécher les cours".

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

LE service d'ordre étudiant, reconnaissable à leurs "nez-rouges", a été malmené hier en centre-ville de Poitiers, aux abords du rectorat, rue Aliénor-d'Aquitaine. certains ont reçu des coups de tonfa (matraque). Il est environ 16 heures, alors que le cortège de 3000 personnes emprunte la rue étroite Aliénor-d'Aquitaine, un mouvement de foule tasse les manifestants.

 

"On a reçu des coups"

Ce mouvement de foule va alors susciter une réaction de la part des policiers. "Tout d'un coup, ça a poussé fort. Certains policiers de la Bac (brigade anti-criminalité) ont mis en avant leurs matraques. Et à partir de ce moment-là, ils se sont fait plaisir. Une dizaine d'entre nous, les nez-rouges, avons reçu des coups. On était en première ligne. On avait les mains en l'air en criant qu'on était un mouvement pacifique. Résultat, je me suis pris deux coups à la tête et plusieurs dans le corps. J'ai mal à la tête et un gros bleu au coude", explique Romain Pathé, "nez rouge".

 

Réunion étudiants/police

Cet étudiant en Droit dit regretter ces incidents, d'autant qu'"avec la,plupart des policiers nous avons de bons rapports. Ils sont corrects. On les connaît, ils nous connaissent". Toutefois, il annonce qu'il a l'intention de se rendre ce matin au commissariat de police, muni d'un certificat médical, pour déposer plainte. Quatre de ses camarades envisagent de faire de même. Les étudiants qui se disent victimes de coups doivent être reçus ce matin, vers 11 heures, par le patron, en personne, de la police poitevine, le commissaire Patrick Courtade. Information confirmée par la direction de la police.

 

"Réponse adaptée"

Quelle est la version de la police? Le commissaire Benoît Desmartin, chef du service de sécurité et de proximité, parle d'un "non-évènement" et d'une réponse "adaptée et proportionnée". Il explique que si les policiers ont réagi ainsi, c'est en voyant des gendarmes mobiles tomber au sol à la suite du mouvement de foule et également par crainte de voir le rectorat investi. "On souhaite conserver de bons rapports avec les lycéens et étudiants, explique l'officer. Sur 32 jours de manifestation et une quinzaine d'évacuations, c'est facile de dire qu'un petit coup part. La situation n'est pas du tout conflictuelle. Et s'il y a des plaintes, on les prendra en compte."

 

Vers un apaisement

La consigne, on l'aura compris, est à l'apaisement. Police et étudiants ont fait hier, à l'issue de cette journée de manifestation, leur débriefing chacun de leur côté. Après environ un mois de tension et de mobilisation de part et d'autre ou tout le monde finit par être à cran, ces incidents peuvent apparaître comme "mineurs" si on les compare à ceux d'autres villes.

Centre Presse, Vendredi 24 Mars 2006.

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

Mobilisation

 

Rectorat, gare et académie:

journée d'actions à rebondissements

 

 

La nouvelle manifetsation des anti-CPE a attiré, hier après-midi, près de 5.000 lycéens et étudiants dans les rues de Poitiers. Débutée dans la bonne humeur, la démonstration pacifique s'est heurtée à la détermination policière avant de se poursuivre du côté de la gare puis de l'inspection académique.

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

Depuis bientôt cinq semaines, toutes les manifestations anti-CPE poitevines sont agrémentées de slogans mais aussi et surtout d'une pléaide chansons pârodiant de grands classiques de la variété. Etudiants et lycéens connaissent par coeur l'hymne "A la manif" ou "De Robien" ou "Un régilent d'étudiants". Hier après-midi, place d'Armes à Poitiers avant que ne commence la manifestation, le CD compilation de ces chansons s'est arraché dans une extrême bonne humeur

14h35: L'imposant cortège composé de très nombreux lycéens et étudiants mais aussi de quelques représentants syndicaux quitte la place d'Armes. En tête du cortège une immense banderole tonne "L'Education sacrifiée sur l'autel de la rentabilité". Une pancarte de fortune interroge. "Que seront les profs demain? Les flics?" Place du Marché, le défilé a nettement pris de l'ampleur. Ils sont sans doute désormais près de 5.000. L'ambiance est festive et très bon enfant.

15h35: Le défilé apparaît Place de la Préfecture. Quelques instants plus tard, les étudiants filent vers la rue Renaudot. Ils espèrent investir le rectorat solidement gardé par des gendarmes mobiles. Des incidents brefs et violents avec la police s'y déroulent (lire par ailleurs).

16h10: Les anti-CPE reprennent le chemin de la place d'Armes. Au n°52 de la rue Carnot, une centaine d'entre eux entre sous un porche espérant, en franchissant un mur latéral d'une résidence, atteindre le rectorat. En vain.

 

23h30: 150 étudiants envahissent l'inspection académique

 

16h45: Les manifestants se retrouvent place d'Armes. "La manif continue, nous allons nous diriger vers la préfecture", lance au micro un membre de la coordination. Bien des manifestants s'évaporent. "Ce n'est qu'un début continuons le combat", scandent les manifestants dans la rue Victor-Hugo.

16h55: Les étudiants quittent la place de la préfecture et empruntent le boulevard de Verdun vers la gare.

17h15: Un gendarme mobile rend compte par radio à sa hiérarchie de ce à quoi il insite impuissant: "300 étudiants sur les quais. Pour le moment, pacifiques. Actuellement, je ne tiens pas."

17h25: ce sont 5 à 600 étudiants et lycéens qui sont sur les voies. "Les policiers de la BAC nous insultent, nous provoquent, ce sont eux qui ont mis le feu, ce sont eux qui sont responsables de l'envahissement de la gare", justifie Grégory, membre de la coordination.

Au mégaphone, un autre membre de la coordination appelle au calme: "Pas de violence on ne se la joue pas 14-18!"

17h50: Les étudiants envoient un fax au ministre de l'Education pour exiger un RDV. "Nous ne partirons pas sans avoir eu gain de cause", jure Stéphane.

18h: Les policiers d'un côté et les gendarmes mobiles de l'autre entament le dégagement des voies.

18h40: Les derniers manifestants sont évacués des voies sans ménagement mais sans violence ni incident.

23h30: Un groupe d'étudiants est barricadé à l'intérieur de l'inspection académique. Ils seraient 150 à 200. En signant cette action, ils cherchent ainsi à symboliser leur lutte contre le manque de postes au CAPES. Ils promettent d'évacuer les lieux vers 0h30.

23h50: une dizaine de policiers pénètre dans les bâtiments pour en expulser les occupants.

Le premier dérapage

 

 

Un face à face tendu et des coups de matraque

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

Les premiers incidents depuis le début du mouvement anti-CPE se sont produits hier après-midi aux abord du rectorat de Poitiers lorsque des policiers appartenant à la brigade anti-criminalité (BAC) du commissariat ont fait usage de leurs matraques à l'encontre de plusieurs étudiants, parmi lesquels ceux appartenant au service d'ordre de la coordination.

Il était alors 15h40. Au sortir de place de la préfecture, dans la rue Victor-Hugo, un étudiant agite un drapeau blanc pour indiquer qu'une action d'éclat, comme aime à les mener la coordination, va se dérouler. A grandes enjambées, des centaines d'étudiants investissent la rue Renaudot. L'entrée du rectorat, cible des anti-CPE, est solidement protégée par des gendarmes mobiles. Les étudiants tentent de rejoindre une autre entrée du rectorat située plus loin. Dans la très étroite rue de la Cité-de-la-Traverse, rendue encore plus exiguë par des camions stationnés sur le côté, s'engouffrent des centaines d'étudiants et lycéens. A l'angle de la rue Aliénor d'Aquitaine et de la rue Cité-de-la-Traverse, le maigre cordon de huit gendarmes mobiles cède.

 

Le patron de la police prêt à recevoir les étudiants

 

Des policiers arborant sur leur blouson un macaron de la BAC font alors usage de leur matraque. Des étudiants au sol reçoivent des coups de pieds. L'incident est bref et très violent. Des coups pleuvent. Au sol des étudiants son frappés. Alors que les gendarmes repoussent sans porter de coups les étudiants, un policier s'appuie sur un militaire et asène un coup de matraque au hasard. Ulcérés, les étudiants, pas habitués à ces méthodes, réclament des comptes. Hier soir, Patrick Courtade, le directeur départemental de la sécurité publique, a réagi aux incidents. "Il n'y a pas de dérapage prouvé de la BAC. Je n'étais pas sur place. Je verrai en interne comment cela s'est passé. Il est trop tôt pour moi pour dire des choses sur le sujet", a-t-il expliqué à la NR. Le DDSP a par ailleurs indiqué: "Si des étudiants souhaitent me voir je les recevrai." Et le patron départemental de la police de poursuivre: "Cela s'est bien passé jusqu'à présent avec les étudiants qui ont salué l'efficacité de la police et son sens du discernement, j'espère que tout continuera de la même manière.

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers
Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

ECHOS DE GARE BLOQUEE

 

Retards indéterminés

Le hall de la gare de Poitiers, hier après-midi, avait des allures de salle des pas perdus. Des centaines de personnes, venues attendre leur train, ont dû prendre leur mal en patience. Dès 17h15, le grand panneau d'annonce des horaires de départ des TGV avait laissé tomber, en face chaque destination, un très informatif et définitif "retard indéterminé". Lorsque la fin de l'occupation a sonné, la gare attendait toujours 15 TGV.

 

Des naufragés patients

"Nous sommes des naufragés", plaisantait hier après-midi, dans la hall de la gare, Janine, une grand-mère qui attendait que la situation se débloque. "Je vais à Paris chez mes enfants. Ce n'est pas la fin du monde. Et puis, disait-elle, en recevant la bénédiction de ses deux voisines de patience, ces gamins ont raison de se battre pour leur avenir. En luttant pour eux, ils luttent aussi pour mes petits enfants." Du côté de la SNCF, on relevait que les "naufragés" étaient plutôt philosophes. "Hormis quelques coups de colère de personnes ayant des rendez-vous professionnels, nos usagers sont compréhensifs. Beaucoup plus que lorsque ce sont les cheminots qui font grève!"

 

C'est bon pour les affaires

Les boutiques de la gare de Poitiers n'ont pas chômé, hier. Les naufragés, perdus dans un hall de gare, deviennent des consommateurs effrénés. "Excellent pour mon chiffre d'affaires du jour", disait l'employé d'une de ces boutiques.

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

POINT DE VUE

 

Attention aux tensions gare aux débordements

 

Jusqu'à maintenant et à l'exception de quelques écarts sporadiques, le mouvement anti-CPE était parvenu à s'exprimer dans les deux principales villes de la Vienne sans notables débordements. Souvent jeunes, parfois mineurs, les opposants à la loi voule par Dominique de Villepin ont haussé le ton et multiplié les actions spectaculaires (aéroport, casting de la Star'Ac, McDo, blocus de Poitiers...) en faisant preuve le plus souvent d'un sens certain des responsabilités et de la mesure.

Face à eux, les forces de l'ordre dont l'un des rôles connus de tous est le maintien de la paix publique ont rempli leur mission en conservant leur sang-froid. Bien sûr, la situation demeure exceptionnellement et personne ne peut attendre d'une crise sociale qu'elle sécoule comme un long fleuve tranquille. La tension n'est plus latente. Elle s'exprime, s'amplifie, rebondit au risque d'échapper à ceux qui, de part et d'autre, veulent éviter les dérapages.

Hier à Poitiers et pour la première fois, des matraques se sont abattues sur les manifestants. La charge fut aussi brève qu'inutile. Peu après, à la gare SNCF cette fois, une journaliste de La NR qui, à son corps défendant, avait l'allure d'une étudiante, a été refoulée plus que séchement alors qu'elle souhaitait juste faire son travail. Ce "durcissement" de quelques fonctionnaires peut-être un peu trop zélés, restera, on l'espère une exception. Car rien ne serait pire qu'une escalade aux conséquences difficiles à maîtriser.

M.D.

Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers
Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers
Jeudi 23 Mars 2006 : pluie d'actions et de coups à Poitiers

De 17h15 à preque 19h, 5 à 600 anti-CPE ont occupé pacifiquement l'ensemble des voies de la gare SNCF de Poitiers.

"Eparpillez-vous le plus possible sur les voies pour empêcher les mobiles de vous dégager", conseille à tous au mégaphone un membre de la coordination étudiante.

A 18h, la première sommation est faite aux étudiants. Les policiers et les gendarmes mobiles évacuent les premiers anti-CPE. Qui instantanément se repositionnent plus loin. "Jusqu'à Paris", ironisent les manifestants. Policiers et gendarmes forment un infranchissable cordon à hauteur de la passerelle. "Attention aux débordements, il y a ici des gens de 15 ans", s'inquiète auprès des forces de l'ordre un autre responsable étudiant.

Les mains en l'air les anti-CPE affirment à plusieurs reprises leur non violence. Une demi-heure plus tard, les gendarmes mobiles plus rompus à ce genre d'opération que les policiers locaux encerclent petit à petit les derniers groupes. "Retrait du CPE" scandent encore les participants. Un à un, les derniers étudiants sont fermement délogés et ramenés sur les quais avant d'être vigoureusement invités à emprunter les escaliers de sortie de la passerelle.

18H55, le chef de la gare de Poitiers peut enfin annoncer aux voyageurs qu'un premier TGV va entrer en gare. Quartorze autres sont encore bloqués derrière. A l'extérieur de la gare, les étudiants se dispersent et reprennent le chemin du centre-ville.

 

Sit-in boulevard Solférino

Une soixantaine de jeunes, étudiants et lycéens confondus, ont fait un sit-in d'une vingtaine de minutes environ boulevard de Solférino vers 17 heures. But du jeu, bloquer la route au car de gendarmerie mobile et aux voitures de police qui suivaient la manifestation afin de permettre au gros du mouvement d'investir la gare. Les gendarmes, portant casque, ont anoncé: "On vous demande de dégager tranquillement". Les personnes assises ont été levées par les gendarmes sans qu'elles fassent de la résistance, levant les mains en signe de pacifisme.

Le sit-in s'est terminé quand les manifestants se sont rendus compte que le but était atteint, et que la gare étiat occupée, trop tard pour que les forces de l'ordre interviennent.

La Nouvelle République, Vendredi 24 Mars 2006.

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 07:31
Le modèle poitevin

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

Photo Dominique Bordier, La Nouvelle République, 8 Mars 2006.

Photo Dominique Bordier, La Nouvelle République, 8 Mars 2006.

Lorsqu'ils sont arrivés à hauteur de la préfecture de la Vienne, samedi 18 mars, les étudiants de Poitiers ont entonné l'un des airs préférés de leur répertoire - un couplet gnangnan à souhait, inventé par l'un d'eux, qui dit à peu près : "On est très méchants, on mange des enfants/On est très vilains, on mange des doyens/On est immatures, on bloque des voitures..." Les quelques fonctionnaires de police présents derrière les grilles ont souri de manière un peu lasse, avant de regarder le cortège poursuivre tranquillement son chemin vers le centre-ville. L'humour potache plutôt que la rengaine syndicale ; l'ironie plutôt que la provocation : voilà à quoi ressemble le mouvement anti-CPE à Poitiers, paisible ville de province devenue, en un mois, un des hauts lieux de la contestation estudiantine.
 

Entre 7 000 et 10 000 manifestants ont défilé, ce 18 mars, dans les rues de la capitale du Poitou. Ils étaient entre 6 000 et 8 000 deux jours plus tôt, lors du précédent rassemblement. Du jamais-vu dans cette agglomération de 100 000 habitants, peu habituée à faire parler d'elle sur le plan social. Du jamais-vu, non plus, ces assemblées générales d'étudiants réunissant jusqu'à 4 000 personnes. Comme aucun amphithéâtre ne peut accueillir autant de monde, un stade de rugby a été réquisitionné pour organiser les débats, chaque orateur devant prendre son tour pour parler au micro dans la cabine de sonorisation.

Utilisé à environ dix reprises depuis le début du mouvement, l'équipement a été rendu à la mairie en parfait état, à chaque fois. Aucune dégradation n'a par ailleurs été enregistrée dans les locaux universitaires malgré quatre semaines et demie de blocus (exceptions faites de quelques portes et fenêtres endommagées par des lycéens de passage ayant un peu trop bu). "Je reconnais, admet Jean-Pierre Gesson, le président de l'université, que les étudiants ont su gérer le mouvement de façon propre."

Est-elle si surprenante que cela, cette forte mobilisation poitevine ? Avec ses 25 000 étudiants (dont 4 000 étrangers), Poitiers n'est-elle pas, comme le rappelle Catherine Coutelle (PS), adjointe au maire chargée de la vie universitaire, "la ville la plus étudiante de France par rapport au nombre de ses habitants, devant Aix-en-Provence" ? Créée en 1432 par Charles VII, l'université est aujourd'hui le métronome de l'agglomération. C'est elle qui donne le tempo à la vie associative et culturelle locale. Elle qui remplit les cafés et anime les week-ends, toute l'année ou presque. L'été, quand ferme le campus, la ville sombre dans "un ennui mortel", de l'avis de nombreux Poitevins.

Cela n'explique pas pourquoi la mobilisation anti-CPE est ici plus importante que dans des grandes villes comptant autant d'étudiants, si ce n'est plus, comme Strasbourg, Dijon ou Tours. L'épiphénomène poitevin serait-il aussi l'expression d'un mal-être local ? "Nous sommes dans une région qui n'a pas un poids économique fort, répond Jean-Pierre Gesson, sous les ors de son bureau de la présidence de l'université. Poitiers a toujours été privée d'entreprises importantes. Il s'agit d'une ville du secteur tertiaire située au milieu d'une zone très rurale. Beaucoup de jeunes vont devoir quitter la région après leurs études pour aller travailler ailleurs. Cette angoisse s'ajoute-t-elle à celles que fait naître le CPE ? C'est possible."

L'angoisse de la recherche d'emploi, Tangui Le Bolloc'h l'a déjà endurée, malgré ses 22 ans. Un BTS de production animale en poche, ce grand barbu de 1,96 m s'était lancé il y a deux ans sur le marché du travail. Après une série de stages et de jobs sous-payés (animation dans un centre social, distribution de journaux, intérim dans un élevage intensif de poulets...), Tangui a décidé de reprendre ses études. L'étudiant en lettres modernes fait aujourd'hui partie des chefs de file du mouvement poitevin. Le CPE ? "Une aberration, dit-il. La précarisation existe déjà dans le monde du travail, j'en ai fait l'expérience. Le gouvernement ferait mieux de régler ce problème plutôt que de rajouter une couche de précarité à la précarité. Cette période de deux ans n'est pas défendable. On est en train de passer à un modèle du travail à l'anglo-saxonne par un procédé de copier-coller."

Tangui n'est pourtant pas contre la notion de flexibilité du travail, qui apparaît en filigrane derrière le CPE. "Je suis d'accord pour changer quatre ou cinq fois de métier dans ma vie, dit-il, mais à condition qu'on ne sacrifie pas la sécurité du travail. Le problème, c'est que, lors des entretiens d'embauche, d'un côté, on nous demande d'être flexibles et, de l'autre, on nous reproche d'être instables, parce qu'on a accumulé les expériences." Le jeune homme a hésité avant de rejoindre le mouvement anti-CPE de Poitiers. Ce qui l'a convaincu ? Un principe érigé en règle d'or : le non-affichage des sensibilités politiques et syndicales.

La coordination poitevine ressemble en fait à une petite "tribu" d'une cinquantaine d'étudiants au look similaire : cheveux longs, queue de cheval, pull et barbe pour les garçons (majoritaires). "Toutes les composantes de la gauche y sont représentées, du Parti socialiste aux anarchistes, en passant par les Verts et les altermondialistes, souligne le sociologue Bertrand Geay, qui accompagne et observe le mouvement depuis ses débuts. Mais personne ne met en avant son étiquette, ni ne prononce de discours qui ressemblerait de près ou de loin à ceux des appareils. Il y a comme une espèce d'interdit à s'afficher. A l'arrivée, on se retrouve avec un type de pratique oecuménique où tout le monde s'aligne. C'est la démocratie à tous les étages. Même les anti-blocus ont le droit de s'exprimer pendant les débats."

Au cours de ces débats, les applaudissements et les huées sont proscrits et remplacés par des gestes silencieux empruntés aux forums altermondialistes : rotation des mains tournées vers le haut en signe de satisfaction, pouces vers le bas pour montrer son désaccord. "Cela permet d'écouter tout le monde. Notre mot d'ordre, c'est de respecter le mouvement que nous avons créé", souligne Tangui Le Bolloc'h.

"Nous servons tous une même cause qui est la nôtre et non celle d'un syndicat ou d'un parti politique", abonde Stéphane Séjourné, 20 ans, en expliquant avoir mis entre parenthèses son activité de militant au sein du Mouvement des jeunes socialistes. "Il faut bien faire des concessions si on veut être cohérent", ajoute cet élève de première année d'AES (administration économique et sociale).

Cette peur de la récupération, les étudiants poitevins l'ont chevillée au corps. Au début de la contestation, Ségolène Royal a fait savoir aux représentants du mouvement qu'elle aimerait bien participer à l'une des AG organisées au stade Paul-Rebeilleau. La coordination l'a poliment éconduite, invitant la présidente socialiste du conseil régional région Poitou-Charentes à envoyer un communiqué de soutien. "Ils n'ont pas envie de nous voir, nous les politiques, mais alors pas du tout !", confie en souriant Catherine Coutelle, dans son bureau de la mairie de Poitiers.

"Le système syndical et politique français est totalement sclérosé et vieillissant, à l'image de notre président, qui est l'un des plus âgés du monde occidental, déplore le "grand" Tangui. Nos représentants n'ont pas grandi dans le monde où nous vivons. Il faut trouver d'autres solutions. Nous avons une carte à jouer."

Plus récemment, la coordination poitevine a fait une autre démonstration de son indépendance en décidant de quitter la coordination nationale, la jugeant "incapable de coordonner le mouvement". Absents de la dernière réunion nationale du mouvement anti-CPE, à Dijon, le 19 mars, les délégués poitevins ont estimé, dans un communiqué, que "ces coordinations sont une perte de temps, d'argent et d'énergie qui n'aboutit à rien". Ils avaient pu s'en rendre compte, le 11 mars, lorsque Poitiers avait accueilli le précédent rassemblement national des étudiants en colère.

Derrière cette scission se cache surtout une méfiance profonde à l'encontre des centrales syndicales, soupçonnées de manipuler les masses de leurs bureaux parisiens. Hasard ou pas, les syndicats sont quasi inexistants sur le campus poitevin. "Cela fait dix ans qu'il n'y a plus de pratique syndicale militante ici. A la place s'est constituée une forme d'engagement associatif. Si le mouvement anti-CPE a pris si facilement à Poitiers, c'est parce qu'il s'est appuyé sur quelques associations, comme celles des étudiants d'histoire et de sociologie. Cette spécificité a permis aux leaders du mouvement de convaincre les autres qu'ils ne roulaient pas pour eux", indique Bertrand Geay, le sociologue, en décrivant "un mouvement groupal, générationnel, fusionnel".

"Si on a rassemblé 4 000 personnes en AG, c'est que les étudiants ont confiance en nous, appuie Julien Vialard, vice-président de Volumen, l'association des étudiants d'histoire. Les syndicats n'ont pas le monopole de l'engagement politique. Nous, on est d'abord des associatifs." Fin janvier, Julien s'est fait élire au conseil d'administration de deux UFR (unités de formation et de recherche) en créant un "Collectif alternatif universitaire", tout droit sorti de son imagination. Son slogan paraphrasait la formule célèbre de Clemenceau sur la guerre : "La bureaucratie est une chose trop sérieuse pour la laisser aux seuls bureaucrates."

Railler l'ordre établi, se distinguer des appareils nationaux, inventer une nouvelle forme de contestation : tels sont les trois piliers du mouvement. En témoignent ces nez rouges de clown dont s'affublent les membres du service d'ordre lors des manifs. Ou ces débats au long cours sur l'avenir de l'éducation, organisés par les grévistes, dans les amphis, en lieu et place des cours annulés. Pas question de se mettre en vacances pendant le blocus.

Des films sont également projetés, comme le documentaire de Canal+ Facs : carton rouge, ou Pas vu pas pris, un reportage du journaliste Pierre Carles dénonçant la connivence entre le pouvoir et les médias. "Il n'est pas question de faire le blocus pour faire le blocus, explique Julien Vialard. L'information est tout aussi importante que l'action. On sait bien qu'à chaque fois que se crée un mouvement comme celui-ci, beaucoup d'étudiants ne savent pas toujours pourquoi ils luttent."

C'est une question que se pose aussi Catherine Coutelle. "On peut se demander si tous ces jeunes ont une réelle conscience politique, dit l'élue socialiste. Ils sont capables d'organiser un vote à bulletin secret avec utilisation de la carte d'étudiant comme une carte d'électeur pour décider ou non de la poursuite du blocus, ce qui est très bien, et de négliger, en même temps, d'élire leurs représentants à l'université. Il n'y a eu que 79 votants aux élections pour le conseil de l'UFR de sciences qui ont eu lieu récemment, ce qui est très peu."

L'apprentissage de la démocratie passe également par la question de la représentativité médiatique. Quelques remous ont secoué la coordination de Poitiers après l'invitation lancée par "A vous de juger", l'émission d'Arlette Chabot sur France 2. Pour son direct du 16 mars, celle-ci souhaitait absolument que Julien Vialard soit invité en raison de sa facilité à s'exprimer devant les caméras.

Branle-bas de combat au sein de la coordination, pour qui le mouvement ne doit pas être représenté par le même individu. Le mot "leader" est d'ailleurs banni du langage interne, qui préfère que soit utilisé le terme de "référent", bien plus consensuel.

Un autre étudiant - Tangui Le Bolloc'h, en l'occurrence - fut finalement désigné par le collectif pour parler à la télévision. Colère d'Arlette Chabot..., "qui m'a traité de gauchiste", s'amuse aujourd'hui Tangui. Il aimerait bien, plus tard, devenir journaliste ou travailler dans l'édition. Aucun étudiant de Poitiers n'était finalement présent sur le plateau de France 2 ce soir-là. "Tant pis ! dit Julien. On n'aurait eu droit qu'à cinq minutes."

Comme lui, tous aimeraient que leur "modèle" s'exporte ailleurs, sur d'autres campus. Le 16 mars, Tangui Le Bolloc'h est "monté" à Paris avec 400 autres Poitevins pour participer à la grande manifestation nationale organisée dans la capitale. Les slogans "décalés" et les gestes silencieux de la délégation poitevine ont quelque peu étonné, ce jour-là, au sein du long cortège polyphonique de 100 000 personnes. "Vous êtes qui, vous ? De quel syndicat ?", s'entendit demander Tangui. "Ben, on est de Poitiers", répondit-il.

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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 07:32
Photo Patrick Lavaud

Photo Patrick Lavaud

Poitiers paralysée par le blocus

 

Bloquant la ville en sept points névralgiques, un millier d'étudiants anti-CPE a totalement désorganisé hier la vie matinale de Poitiers.

Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée

Alors que le campus universitaire est bloqué depuis près de cinq semaines, les étudiants mobilisés contre la loi Fillon, contre la réduction des postes au CAPES et naturellement contre le CPE, n'en finissent pas de surprendre par l'exceptionnelle, et totalement inédite jusqu'alors, vitalité du mouvement. Comme annoncé la veille au cours d'une assemblée générale tenue au stade Rebeilleau, sept des accès principaux de la ville de Poitiers ont été totalement paralysées une bonne partie de la matinée par 800 à 1.000 étudiants.

L'opération, très minutieusement préparée depuis plusieurs jours par les cinq membres de la commission action de la coordination étudiante, a amplement désorganisé la vie matinale de la capitale régionale. L'hypercentre avait des allures de ville fantôme. Sans circulation automobile, sans autobus et avec une présence humaine digne d'un dimanche matin de long week end. Contraignant les salariés à abandonner leur voiture dans des parkings de fortune et à finir, pour les plus courageux, le trajet à pieds, les manifestants ont perturbé l'activité et le fonctionnement normal des services publics et des entreprises privées.

Les étudiants avaient entamé leur action au petit matin sur le campus et sur la place d'Armes. 6h45, devant l'amphi J, ils sont 200 les traits tirés par le manque de sommeil à écouter les ultimes consignes pour le blocage. Une cinquantaine gagne à pied le stade Rebeilleau tout priche. Les autres partent en covoiturage vers la Pointe-à-Miteau et la porte de Paris. Au même moment le scénario est identique sur la place d'Armes où 300 étudiants se répartissent les entrées à occuper: Pont Saint-Cyprien, Pont-Neuf, et encore Porte de Ville. Il est à peine 7h30, des barrières métalliques rapprochées durant la nuit font leur apparition au carrefour Pineau-Kenedy.

 

"Comment fait-on maintenant pour aller bosser, vous pourriez laisser une voie libre!"

 

Instantanément la circulation est stoppée. Ce qui n'empêche pas certains automobilistes comme les chauffeurs de deux bus de tenter deangereusement de forcer le passage. "Comment fait-on maintenant pour aller bosser, vous pourriez laisser une voie libre", s'énerve un autre automobiliste. A Saint-Cyprien, des palettes, des grilles, des rubans de chantier empêchent toute circulation. Rue Jean-Jaurès, dix bus sont à la queue-leu-leu.

Un peu plus de 8h: la rue du Faubourg-du-Pont-Neuf et les rues adjacentes sont totalement embouteillées et bloquées en amont par la police. Seuls les piétons et les cylcistes peuvent circuler.

A la porte de Paris, les étudiants quadrillent le carrefour. Dans le chantier tout proche, ils ont pris des sacs de ciment, des gros tuyaux plastiques rouge et des parpaings. Ils ne tardent pas à être rejoints par des escouades de lycéens d'Aliénor d'Aquitaine et d'Auguste-Perret. La pluie commence à tomber sur le barrage. A 10h20, alors que les autres barrages ont cédé un à un devant les gendarmes mobiles, les militaires font leur apparition. "Dispersez-vous!," tonne un officier. "Laissez-nous le temps de tout ranger si non on vous laisse tout en bordel", réplique un étudiant pendant que d'autres rapportent dans l'enceinte du chantier le matériel emprunté. "Dernière sommation, on va faire usage de la force". Les étudiants reculent dans le calme avant de reformer un cordon sur le pont de Rochereuil. Au même rythme, ils reculent sur le boulevard de Chasseigne. A 11h25, arrivé sur le Pont-Neuf le cortège des anti-CPE se disperse. "C'est formidable d'avoir passé le cap des 10h", lance radieux Gregory Hamed, étudiant en lettres. La plus grosse action revendicative jamais organisée par des étudiants à Poitiers vient de se terminer sans incident.

Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée

Echos de manif

 

Bienveillance, interpellation, débrouille, reproche et analyse

 

Sans doute pas de PV

Les automobilistes contraints d'abandonner leur véhicule un peu n'importe où hier, ne devraient pas avoir de mauvaise surprise. La mairie a donné consigne à sa police d'observer avec "bienveillance les voitures mal garées".

 

Trois étudiants interpellés durant la nuit

Trois étudiants qui étaient en train de préarer le blocus de la ville ont été interpellés dans a nuit de mardi à mercredi aux abords du stade Rebeilleau alors qu'ils manipulaient des barrières métalliques. Menottés sur place et emmenés au commissariat de police de Poitiers ils ont été entendus pendant près de trois heures avant d'être relâchés aux alentours de 3h du matin.

 

L'étudiant prête son vélo au journaliste

Empêché par deux policiers postés sur le pont Saint-Cyprien de se rendre à bord d'une voiture de son journal sur les barrages étudiants, un rédacteur de la NR a pu néanmoins rejoindre les points de blocage grâce à un étudiant en lettres qui a mis à sa disposition son vélo une bonne partie de la matinée.

 

Mal informée

"C'est un comble: je travaille à la préfecture et je suppose qu'il y avait chez nous des gens au courant des projets de blocus. Nos responsables auraient pu au moins nous avertir ce mardi soir au lieu de nous laisser arriver sur Poitiers sans rien nous dire", rouspétait une fonctionnaire qui a terminé son trajet à pied.

 

L'UMP et la négociation

"Je condamne avec fermeté le blocage de Poitiers organisé ce mercredi matin par les étudiants en grève. Chacun est libre de manifester mais il est inadmissible d'empêcher toute une ville de rendre normalement au travail", analyse Jean-Yves Chamard dans un communiqué. A propos de la période de consolidation du CPE et de la motivation du licenciement, le très sarkozyste député UMP appelle toutefois "les partenaires sociaux à négocier et à proposer aux politiques des solutions raisonnables".

 

Témoignages sur le pont

Grosse affluence vers 9h sur la passerelle surplombant la gare. "Bien sûr qu'ils n'ont rien dit les étudiants. Ils ne voulaient pas voir les policiers venir les déloger ou même les empêcher de faire leur barrage ce matin", analyse en expert un collégien. "Moi, j'ai appris ce qui se passait en écoutant de bonne heure France Bleu Poitou", confie plus loin une maman.

 

NdPPP: si ce collégien était un lecteur fidèle de la presse locale, il aurait su que "les étudiants menaçaient de bloquer Poitiers", avec notamment, dans la Nouvelle République, un plan de Poitiers à l'appui.

Opération "Poitiers portes closes"

Photo Patrick Lavaud.

Photo Patrick Lavaud.

De notre rédaction de Poitiers

 

C'est à une véritable opération "portes closes" qu'ont procédé les étudiants de Poitiers hier matin, en bloquant tous les accès à la ville.

Depuis cinq semaines, le campus universitaire de Poitiers est bloqué par les étudiants mobilisés contre le CPE, bien sûr, mais aussi contre la loi Fillon et la réduction des postes au CAPES. Cinq semaines ponctuées régulièrement par des actions spectaculaires. La plus importante fut certainement celle menée à bien hier, et pensée déjà depuis plusieurs jours. Les étudiants ont en effet réussi à transformer la capitale de la région Poitou-Cahrentes en ville fantôme une matinée durant. Dès 6h45, les traites tirés par le manque de sommeil, des équipes ont été formées sur le campus universitaire de Poitiers pour bloquer sept points névralgiques de la ville, dont le carrefour de Rebeilleau, la Pointe-à-Miteau ou la très emblématique porte de Paris.

Voitures et bus se sont entassés derrière les barrages, provoquant des embouteillages monstres, tandis que que l'hypercentre de Poitiers affichait un calme très dominical.

A la porte de Paris, les étudiants, rejoints par les lycéens d'Aliénor d'Aquitiane et d'Auguste-Perret, ont été les derniers à être délogés par les gendarmes mobiles. Une dispersion qui s'est effectuée dans le calme aux alentours de 11h30.

Textes

Jean-Jacques ALLEVI, Agnès NOEL

Photos

Patrick LAVAUD, Agnès NOEL

 

La Nouvelle République, Jeudi 23 Mars 2006.

Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée

SOCIAL

POITIERS

Un millier d'étudiants anti-CPE ont procédé, hier matin, à une action coup de poing

 

Les étudiants bloquent la ville

Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée

Ils l'avaient annoncé, ils l'ont fait. Hier matin, un millier d'étudiants anti-CPE -et quelques lycéens- ont installé des barrages  sur les principales voies d'accès au centre-ville. Les forces de l'ordre ont rétabli la circulation en fin de matinée.

 

LE bazar....pour ne pas dire plus. Hier matin, le centre-ville de Poitiers semblait plongé dans le chaos le plus profond. Pratiquement aucune voiture, pas un bus. Seule une fourmilière de piétons entretenait un semblant de vie. La faute à qui? Aux étudiants anti-CPE;

Comme ils l'avaient annoncé la veille en assemblée générale, les étudiants poitevins sont donc passés à l'action hier à l'aube. Objectif: bloquer sept artères de circulation autour de Poitiers. Et ainsi toucher le coeur économique de la ville. De l'Etat. "On nous a longtemps reproché de ne pas prévenir de nos actions. C'est pour cela que, ce matin, nous jouons la transparence. C'est également une question de sécurité pour nous et les automobilistes. Nous sommes là pour faire passer un message, pas pour le plaisir", explique Mathieu, étudiant en Archéologie et membre de la coordination "comme les autres".

 

7h place à l'action

L'organisation commence à être rôdée à l'exercice du rassemblement. Dès 6h45, les étudiants affluent vers les deux poins de rendez-vous. Amphi J sur le campus. Place Leclerc en centre-ville. Comme convenu, ils sont environ un millier matinaux et motivés. 7h, l'heure des consignes. "Comme depuis le début, nous sommes là pour une opération pacifique. Nous bloquons la circulation mais nous laissons passer les urgences et les professionnels de santé. Nous devons à tout prix éviter les altercations avec les automobilistes. Nous ne sommes pas là pour bloquer ls gens mais l'économie", explique Stéphane. Dix minutes plus tard, le coup d'envoi de l'opération est donné.

7h30, les premiers barrages sont dressés. Pont-Neuf tout d'abord puis stade de la Madelain, Pont-Achard, Porte-de-Paris, Pont Saint-Cyprien, Pointe-à-Miteau et carrefour Kennedy. Les files de voitures s'allongent. Certains automobilistes tentent de forcer les barrages. Les forces de l'ordre interviennent et évitent les débordements. La seule solution pour atteindre le centre-ville: la marche. Les bus Vitalis rentrent au dépôt. 8h30, le centre-ville de Poitiers est bloqué.

 

10h40 : place aux gendarmes

Après plus d'une heure de blocus et de distribution de tracts, le temps est aux premiers bilans. "Je ne sais pas comment se sont déroulés ls autres barrages mais ici (Porte-de-Paris), j'ai l'impression que nous avons réussi notre coup. Les manifestations et les blocus ne suffisent pas pour nous faire entendre. Nous avons besoin d'opération comme celle-ci pour faire passer notre message. Même si certains automobilistes se sont énervés, beaucoup nous comprennent mais d'avantage sur le fond que sur la forme", analyse Annie, étudiante en Arts du spectacle. Autour d'elle, les sourires s'affichent sur les visages étudiants.

Mais il fallait bien une fin à cette histoire. 9h30, les gendarmes mobiles venus en renfort dans la nuit, ont procédé aux premiers débloquages. D'abord au stade de la Madeleine, puis à Pont-Achard vers 10h20. 20 minutes plus tard, c'est au tour de la Porte-de-Paris d'être évacuée. Dans tous les cas, aucun affrontement. Le mouvement étudiant de Poiiters est-et restera- un mouvement pacifique.

Une manif Boulevard Chasseigne et le coup de siffet final retentit. 11h, Poitiers est libérée.

Samy Magnant

Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée
Mercredi 22 Mars 2006 : Poitiers, ville bloquée...le temps d'une matinée

M. Echo...

...n'a jamais vu autant de véhicules Vitalis à un arrêt de bus à Poitiers. Hier, pas loin d'une dizaine étaient soigneusement rangés, rue Jean-Jaurès, à l'arrêt Baptistère Saint-Jean en raison du blocage du Pont-Neuf par les étudiants anti-CPE. Les manifestants avaient ainsi une possibilité idéale de rentrer au campus.

 

...s'est branché sur 87.6 et a écouté hier matin à Poitiers son confrère France Bleu Poitou. La radio était bien utile pour suivre minute après minute le blocus de la ville par les étudiants en lutte contre le CPE. Un point d'information complet toutes les 5 à 7 minutes, deux reporters en permanence sur le terrain, des témoignages à chaud (un chauffeur de taxi, un pompier, un étudiant...): pas de doute, France Bleu Poitou a été au coeur de l'évènement jusqu'à 10h30.

 

...a noté le commentaire ironique d'un étudiant présent aux barrages, dès 7h20 hier matin, aux entrées du centre-ville de Poitiers: "On a montré que tous les étudiants ne font pas la grasse matinée!

 

...se demande si le 4e Forum international de la mobilité urbain et les transports avancés (les 5 et 6 avril au Futuroscope) travaillera aussi sur la question du blocage de l'accès des centres-villes par des étudiants qui généralement se déplacent...à pied.

 

... a écouté les excuses présentées hier au tribunal administratif de Poitiers par une avocate qui a plaidé sans avoir son dossier sous les yeux. La faute aux..."étudiants poitevins qui ne m'ont pas laissé passer pour rejoindre mon cabinet ce matin et récupérer mon dossier".

Centre Presse, Jeudi 23 Mars 2006.

 

En bonus, un lien vers le blog de Jules sur ce premier blocus de ville.

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25 mars 2016 5 25 /03 /mars /2016 09:22
Mardi 21 Mars 2006 : menace de blocus de la ville de Poitiers

UNIVERSITE

POITIERS

Après cinq semaines de grève contre le CPE, le président de l'université de Poitiers le bilan

 

"Un geste est nécessaire"

Mardi 21 Mars 2006 : menace de blocus de la ville de Poitiers

JEAN-PIERRE GESSON est un peu énervé.Dans les mains, il tient un article de notre confrère Libération. Son titre: "Universités, usines à précarité". Le président de l'université constate que "Poitiers est très médiatisée", mais cette médiatisation "conduit à des exagérations".

Face à ce constat, Jean-Pierre Gesson a tenu à faire le point. Avec lui, les doyens des facultés de Sciences Humaines, de Sciences, de Lettres et langues, de Sciences économiques, de Droit, de STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) et le directeur de l'IUT de Poitiers.

 

Ne pas brader les diplômes

"On tombe dans la caricature" s'insurge Jean-Pierre Gesson, "l'université n'est pas responsable de la tenue de l'emploi en France". Et d'ajouter: "Nous avons des formations généralistes qui préparent à des emplois. Chaque année, l'université de Poitiers envoie 6000 étudiants en stages dans les entreprises!"

La colère passée, le président de l'université a souhaité faire le point sur le mouvement de grève à Poitiers et répondre à l'inquiétude de certains étudiants pour les cours et les examens. "L'université de Poitiers ne va pas brader ses diplômes. Et que ceux qui disent que nous traiterons nos étudiants différement ont tort."

 

Assurer les heures

Le premier objectif des responsables des facultés est d'assurer toutes les heures. Partant de l'hypothèse que le mouvement de grève s'arrête dans quelques jours, ils affirmentque le programme peut-être bouclé. Mais pour rattraper le retard, les étudiants devront faire des concessions: rogner une semaine de vacances à Pâques, décaler des sessions, travailler ou passer des examens le samedi et le dimanche....

 

Vers plus de sérénité

"Ils vont avoir une année plus longue"- confirme Jean-Pierre Gesson, "mais la situation est différente d'une UFR (Unité de formation et de recherche) à l'autre, d'un diplôme à l'autre" (lire ci-dessous). Plutôt proche des préoccupations des étudiants, mais défavorable au blocus, le président de l'université veut tout faire pour que les étudiants passent, malgré tout, leurs examens dans de bonnes conditions. Il pense aussi aux "problèmes de jobs d'été" et aux "problèmes de locations de studio". Bref, pas question de donner des cours en pleine été. Question de logistique.

En revanche, si le mouvement se poursuit trop longtemps, la situation deviendra très problématique. Pour Jean-Pierre Gesson, "un geste est nécessaire (ndlr: du gouvernement) pour que la sérénité revienne et pour que la fin de l'année se déroule correctement".

Bruno Delion

 

EXAMEN- Les facultés de Poitiers s'adaptent et changent le calendrier des cours

 

Des cours le samedi et peut-être le dimanche

Faculté des Sciences Humaines: Pour Jean-Michel Passerault, le doyen, le "message est clair: toutes les heures seront assurées mais ça va être assez compliqué". Des cours seront certainement décalés. J-M Passerault promet "d'accompagner les étudiants pour que les diplômes de 2006 soient les mêmes que 2005".

Faculté des Sciences: "Toutes les heures prévues seront effectuées" affrime Gilles Raby, le doyen. Selon lui, si les cours reprennent la semaine prochaine, "c'est jouable". Durant cette conférence de presse, il a affirmé que "le Futuroscope est un îlot de traquillité". Dans l'après-midi, les grévistes étaient sur le site pour rendre visite aux étudiants en sciences physique, mathématique, mécanique et informatique (SP2MI).

Lettres et langues: Jean-Louis Duchet, le doyen, a fait des calculs. "Il nous faut 19 demi-journées pour les examens. Avec 14 demi-journées, ça passe". La deuxième session est prévue début juillet pour ne "pas trop mordre sur les vacances d'été". En revanche, Jean-Louis Duchet estime "envisageable de passer les examens le samedi ou le dimanche".

Sciences économiques: Christian Aubin, le doyen, s'est fixé deux objectifs: "assurer l'intégralité des programmes et essayer de terminer la première session d'examen au 31 mai". En sciences-éco, il reste cinq semaines d'enseignements. Si le mouvement prend fin mardi, les vacances de Pâques seront amputées d'une semaine. Si le mouvement se poursuit...

Droit: "Nous ne toucherons pas aux vacances d'avril, ni à juillet et août" a affirmé le doyen Eric Gojosso. Les mois de mai et juin seront dédiés au rattrapage des cours et à l'organistation des examens.

STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives): Pour François Le Minor, le doyen des STAPS, "le choix a été fait de déplacer les trois ou quatre séances d'activités physiques sur le mois de mai", soit après les examens qui sont maintenus, ainsi que la 2e session de juin".

IUT: les étudiants sont entrés en grève ce lundi. Alain Texier, le directeur de l'institut prévient: "Avec 37h par semaine, les étudiants ont des semaines denses. Ils ne pourront pas être en grève trop longtemps, car il y aura trop de décalage".

Mardi 21 Mars 2006 : menace de blocus de la ville de Poitiers

SOCIAL

VIENNE

Forum social

 

Collectif pour le retrait du CPE

 

REUNI lundi soir à la Maison du peuple à Poitiers, le Collectif 86 pour le retrait du CPE s'est félicité du développement de,la mobilisation les 16 et 18 mars, de la détermination du mouvement étudiant et lycéen et de l'entrée dans l'action des étudiants de l'IUT et de nombreux établissements secondaires.

Il dénonce "les occasions manquées par l'intersyndicale interprofessionnelle nationale. Le 23 mars aurait dû constituer la prochaine échéance commune aux salériés et à la jeunesse", tout en prenant acte des deux grands rendez-vous fixés pour les jours à venir, notamment les 23 et 28 mars. Il appelle l'ensemble des organisations départementales et l'ensemble de la population à en faire des outils pour le développement de la mobilisation.

Le mardi 28 mars, le collectif appelle l'ensemble des structures syndicales à développer des grèves et des arrêts de travail dans tous les secteurs professionnels "pour assurer un "Tous ensemble", privé-public, salariés-étudiants-lycéens-chômeurs-précaires, qui permette au mouvement de franchir une nouvelle étape".

Centre Presse, Mercredi 22 Mars 2006.

MANIFESTATIONS ANTI-CPE

 

Les étudiants lancent ce matin

une opération "blocus" de Poitiers

Mardi 21 Mars 2006 : menace de blocus de la ville de Poitiers

Les étudiants anti-CPE ont décidé de bloquer dès ce matin sept des entrées de la ville de Poitiers. A moins d'une semaine de la nouvelle journée nationale d'action à laquelle appellent pour mardi prochain toutes les centrales syndicales, le ton monte sur le campus.

 

En décidant de bloquer dès 7 heures ce matin sept des principales entrées de Poitiers, la coordination étudiante anti-CPE a choisi, à moins d'une semaine de la journée nationale d'action de mardi prochain, de montrer une nouvelle facette de sa détermination. Cette nouvelle action, qui illustre un durcissement de ton, attribué dans les rangs à la surdité du Premier ministre, a été annoncée hier à la mi-journée à l'occasion d'une nouvelle assemblée générale qui a réuni près de 3.000 étudiants dans les deux tribunes du stade Rebeilleau.

"Nous avons décidé de changer de mode d'action. Nous allons opter pour des actions plus radicales mais toujours pacifiques? nous avons décidé de bloquer le centre économique de Poitiers. Seuls pourront passer les ambulances et les véhicules de pompiers. Le blocus ne durera pas toute la journée mais seulement le temps d'empêcher les gens d'aller travailler", a détaillé Stéphane Nicolas, l'un des étudiants en charge des actions au sein de la coordination.

 

"Les étudiants en ont marre d'être en blocus et de ne rien obtenir"

 

"Les étudiants en ont marre d'être en blocus et de ne rien obtenir. Nous avons décidé de montrer que nous n'étions plus de gentils étudiants. Nous sommes des étudiants motivés et notre but est de gagner, quelle que soit la manière", a poursuivi l'étudiant en histoire.

Toujours aussi suivie l'assemblée générale, qui a laissé, selon une règle toujours strictement observée, les antiblocages développer leur point de vue, a très largement reconduit le blocus: 1.395 voix pour le blocus total, 269 pour le blocus partiel; 545 contre tout blocus et 31 abstentions sur un total de 2.240 votants.

A l'issue de l'annonce des résultats proclamés sur le parvis de l'amphi J, une centaine d'étudiants a rejoint le site universitaire du Futuroscope pour tenter de rallier les étudiants de SP2MI (sciences, physique, mathématiques, mécanique et informatique), le seul établissement universitaire de Poitiers pas encore touché par le mouvement. Après avoir investi pacifiquement l'établissement sous les yeux de quelques gendarmes, puis pénétré dans les salles de cours, les étudiants ont improvisé une réunion d'information dans le hall. "On est venu pour vous expliquer pourquoi on se mobilise et pourquoi il faut que, vous aussi, vous vous mobilisiez, enchaîne Jules Aimé, de la coordination étudiante.

Le spectre du blocus est au couer de toutes les interventions. "Le blocus va réduire mes chances d'avoir mon concours", s'émeut un élève. Egalement membre de la coordination Tanguy le Bolloc'h tente de mobiliser: "Le blocus est un mal nécessaire. plus vite on sera dans la rue, plus vite on obtiendra ce que l'on veut et plus vite on pourra retourner en cours." Les étudiants venus du campus sont repartis vers 17h sans avoir réellement convaincu ni entraîné leurs camarades du SP2MI.

Jean-Jacques ALLEVI

Mardi 21 Mars 2006 : menace de blocus de la ville de Poitiers
Mardi 21 Mars 2006 : menace de blocus de la ville de Poitiers

La Nouvelle République, Mercredi 22 Mars 2006.

 

Sur le blog de Jules, la journée du Mardi 21 Mars 2006.

7 Février 2006 : 3000 personnes dans les rues de Poitiers.

13 Février 2006, avis de blocus sur le campus de Poitiers.

14 Février 2006, une Saint-Valentin dans la rue à Poitiers.

15 Février 2006: la fac de droit tombe sous la charme du blocus.

16 Février 2006: les étudiants à l'assaut de la CCI et du Rectorat.

17 Février 2006: un dernier blocus avant les vacances

27 Février 2006 :le blocus étudiant fait sa rentrée.

28 Février 2006: le carnaval de la précarité

1er Mars 2006, la difficile préparation du grand vote du blocus.

2 Mars 2006: dans les urnes, la victoire du blocus

3 Mars 2006: divergences chez les étudiants à Poitiers

7 Mars 2006: la grande mobilisation de Poitiers et l'invasion de la gare.

8 Mars 2006: le stade Rebeilleau à guichets fermés

9 Mars 2006: le mouvement étudiant à la recherche d'un second souffle

10 Mars 2006: avant la coordination nationale de Poitiers, le blocus est revoté

11 Mars 2006: la coordination nationale étudiante se déroule à Poitiers

13 Mars 2006: les étudiants s'invitent au CA de l'université

14 Mars 2006: opération "escargot qui décolle", sous le soleil

15 Mars 2006 : une pause pédagogique pour le mouvement

16 Mars 2006: la belle action du jour, une manifestation réussie

17 Mars 2006: l'IUT de Poitiers rejoint à son tour le blocus

18 Mars 2006: pas de répit contre la politique du gouvernement

La veille:  20 Mars 2006: McDo paye l'addition de la colère étudiante

Le lendemain : 22 Mars 2006: Poitiers bloquée le temps...d'une matinée

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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 09:00
Photo Dominique Bordier.

Photo Dominique Bordier.

Les étudiants se font un Mco

 

Avant leur nouvelle AG aujourd'hui au stade Rebeilleau, les étudiants anti-CPE ont rendu visite hier matin au casting de la Star Academy. L'après-midi, ils ont bombardé d'oeufs et de papier toilette un restaurant McDonald's proche du campus de Poitiers.

Photo Dominique Bordier.

Photo Dominique Bordier.

Après les actions et les manifestations qui ont rythmé la semine dernière, et avant la nouvelle assemblée générale qui se déoulera aujourd'hui à 13h au stade Rebeilleau les étudiants poitevins opposés au CPE se sont offerts hier deux visites symboliques.

Le matin, une vingtaine d'entre eux s'est ainsi invitée quelques instants au casting de la Star Academy qui se déroulait sur le site du Futuroscope. Puis l'après-midi, 200 à 250 étudiants se sont retrouvés sur le parvis de l'amphi J, au coeur du campus, prêts à ejoindre à pied le restaurant McDonald's distant de quelques dizaines de mètres.

Pour cette nouvelle opération, les anti-CPE avaient fait le plein de sacs de farine, de barquettes d'oeufs, de papier hygiénique et de sirop de grenadine.

 

"C'est le symbole de la main d'oeuvre jetable et consommable à merci!"

 

De quoi confectionner des munitions en prévision d'un pilonnage en règle de l'établissement.

A 15h15, la tête de la cohorte arrive en vue de l'objectif. Donnant le signal de l'offensive Julien Vialard, l'une des figues marquantes de la cordination, déploie une banderole de fortune: "McDo et CPE: futures bons amis". Le bombardement du McDo peut débuter. Feu à volonté sur Ronaldland. Les sacs de farines et les oeufs pleuvent sur les vitrines. Les rouleaux de papier toilette gorgés de sirop sucré prennent le relais et s'abattent sur le bâtiment. Durant une quinzaine de minutes, le fast-food subit la mitraille de l'armada estudiantine. Une enseigne dédiée au nouveau jeu McDo fait les frais de l'offensive. Sa maigre capacité de plastique n'a pas résisté à deux des obus.

"Les étudiants, c'est du pain béni pour McDo. McDo c'est le symbole de la main d'oeuvre jetable et consommable à merci! Si demain le CPE n'est pas retiré McDo sera le premier utilisateur du CPE", explique Julien Vialard à l'issue de cette "petite dédicace".

"Je ne comprends pas pourquoi les étudiants s'en sont pris à nous alors que les trois quarts de nos employés sont des étudiants en CDI", commente de son côté José Gomes, le patron du restaurant. "C'est sans doute leur façon à eux de montrer leur désarroi", poursuit le "superviseur" à son retour du commissariat de police de Poitiers où il vient de déposer une plainte.

Après l'AG qui se prononcera aujourd'hui sur la poursuite du blocus de l'université, les étudiants mèneront sans nul doute une nouvelle action symbolique. lors que les IUT de Poitiers viennent de rejoindre le mouvement de blocus Julien Vialard estime que "ce n'est pas le moment de relâcher l'effort car on sent que le gouvernement commence à fléchir et cherche une porte de sortie". Un sentiment largement partagé chez les anti-CPE.

Jean-Jacques ALLEVI

L'IUT installé dans le blocus

 

Réunis en assemblée générale dans deux amphithéâtres archibondés, les étudiants de l'institut universitaire de technologie (IUT) de Poitiers ont confirmé hier matin leur entrée dans le mouvement anti-CPE. Adopté vendredi matin en AG, le principe du blocus de l'IUT a été massivement reconduit hier en fin de matinée: 319 étudiants se sont ainsi prononcés pour le blocus total; 42 pour le blocus partiel; 94 contre le blocus alors que 9 des 464 votants se sont abstenus.

Auparavant, durant une bonne heure, les "iutiens" avaient débattu de l'opportunité du blocage. Une question d'autant plus aiguë que le régime des IUT est, à la différence de celui des unités de formations et de recherches (UFR) essentiellement fondé sur un très scolaire contrôle continu. "A l'IUT, on n'a le droit de redoubler qu'une fois. Qu'est-ce qui va se passer si le blocus dure", s'inquiète un étudiant. Réponse d'un membre de la coordination: "Avec le mouvement actuel, vous croyez qu'ils vont faire redoubler tout le monde?"

Inscrit en 1ère année de génie mécanique, David Guignon qui, du bas l'amphi anime l'une des deux AG, se démène pour convaincre. "Ce n'est pas maitenant qu'il faut se démobiliser. on fera tout pour vous pénaliser le moins possible. Le gouvernement va finir par lâcher. Le blocus ne durera pas longtemps". Présent depuis le matin, Thomas Regdosz, un des membres de la coordination étudiante exhorte à son tour les "iutiens": "Ca vaut le coup de se battre pour notre avenir proche, pour celui de nos enfants et pour celui de nos petits enfants". Peu avant l'organisation du vote, David Guignon rassure encore: "le blocus sera filtrant pour les 2èmes années pour aller en TP et en partiels."

Le blocus voté hier matin sera à nouveau discuté en AG mercredi matin.

 

J-J. A.

Photo Dominique Bordier.

Photo Dominique Bordier.

La Nouvelle République, Mardi 21 Mars 2006.

Lundi 20 Mars 2006 : McDo Poitiers paye l'addition de la colère étudiante

SOCIAL

POITIERS

Nouvelle action des étudiants anti-CPE

 

Le McDo pris pour cible

Lundi 20 Mars 2006 : McDo Poitiers paye l'addition de la colère étudiante

Les étudiants hostiles au CPE ne décolèrent pas. Un McDo a été bombardé hier d'oeufs et de farine.

PLUSIEURS centaines de rouleaux de papiers toilette, une cinquantaine de paquets de farine, une centaine d'oeufs, une dizaine de bouteille de sirop et un dizaine de bouteilles d'eau.

Non, les 250 étudiants n'ont pas l'intention d'inscrire leurs noms au livre des records du plus grand nombre de crêpes jamais réalisées. L'objectif est tout autre: bombarder le McDo, avenue du 11-Novembre à Poitiers, devenu au fil des manifestations hexagonales le symbole des récriminations et du travail précaire pour les étudiants.

Partis depuis le campus à coups de solgans ("Partage des richesses, partage du temps de travail, sinon ça va péter!"), le cortège descend l'avenue du Recteur-Pineau puis se positionnent devant le fast-food. Deux étudiants déroulent une banderole: "McDo et CPE, futurs bons amis." S'en suit un bombardement en rangs serrés. A 15h15, le fast-food est littéralement mitraillé d'oeufs, arrosée de mélange d'eau et de sirop de grenadine et recouvert de farine.

Cinq motards de la police, postés à proximité depuis la route, observent sans intervenir. Des consignes? Les tuiles du toit sont maculées de poudre blanche et de jaunes d'oeufs, le sol est jonché de dizaines de rouleaux et les vitres sont souillées de papiers toilette mouillés avec lesquels il a été écrit: "Non à la loi Fillon et à la réduction des postes au CAPES". Une étudiante s'exclame au téléphone: "Tu devrais voir ça, c'est énorme!"

Tellement énorme qu'un responsable du fast-food vient à la rencontre des jeunes assaillants sous les jets incessants de projectiles: "Ce que vous faites là, n'est ni plus ni moins que de la dégradation, peste-il. McDo n'est pas concerné par le CPE. Nous sommes une grosse entreprise qui avons plus de vingt salariés." En aparté, un porte-parole du mouvement explique cette action symbolique: "Nous ne sommes pas là pour dégrader. Nous ne sommes pas des casseurs. Le McDo est un symbole de la précarité. Si le gouvernement persiste, la France pourrait alors plonger dans une crise grave."

Denys Frétier

 

Le fast-food porte plaine

 

La direction de McDo a annoncé déposer plainte: "S'il n'y avait pas eu de casse, nous n'aurions pas porté plaine. Mais l'enseigne "Ronaldland" (figurine) a reçu trois impacts et a été trouée", explique une responsable. Le fast-food a fait appel à une entreprise privée pour nettoyer ce qui a été souillé.

 

 

POITIERS- Pour la reprise des cours

 

Lettre ouverte au président de l'université

 

"LE mouvement étudiant pour la reprise des cours" a rédugé hier une lettre ouverte au président de l'université de Poitiers.

Ce mouvement, qui jusqu'à présent n'a pas été reçu par le président Gesson, regroupe des étudiants excédés par le blocus de leurs facultés "liberticide et inacceptable". Fort de près de 700 signatures pour la reprise des cours, ce collectif s'adresse à Jean-Pierre Gesson: "Nous vous demandons de prendre vos responsabilités et de déclarer l'urgence de la reprise des cours". Reprise des cours et du dialogue car ces étudiants ne sont pas contre le CPE pour autant. "En tant qu'étudiants, nous comprenons leurs revendications et respectons leur droit de faire la grève, mais nous n'acceptions pas qu'ils nous empêchent d'étudier dans des conditions sereines".

Ce mouvement né en droit touche plusieurs autres facultés. Indépendant et apolitique, "nous n'avons rien à voir avec l'UNI," se défend Maxime Rolland, un des porte-parole. Une assemblée générale des anti-blocus est même prévue en faculté de géographie ce matin, et pas question d'y participer explique-t-il si elle est noyautée par un parti ou un syndicat pro-CPE. "Nous dénonçons également le nombre dérisoire de participants aux AG par rapport à la totalité des étudiants inscrits à l'université."

Beaucoup d'étudiants privés de cours sont rentrés chez eux et craignent que ce mois de grève les pénalise gravement. Si les examens de fin d'année sont reportés en juin et le rattrapge fin août, la poursuite de la grève posera des problèmes à ceux qui ont des contrats de travail pour financer leurs études, ceux qui ont résilié leur bail. Sans oublier, les concours de la fonction publique, les dossiers d'étude pour l'étranger et les étudiants étrangers venus dans le cadre d'Erasmus.

Les étudiants contre le blocus refusent le recours à la violence et l'appel aux forces de l'ordre pour régler le conflit.

 

Nouvelle AG à Rébeilleau

Aujourd'hui à 13 heures aura lieu une nouvelle assemblée générale du mouvement étudiant au stade Rébeilleau. Les débats devraient être suivi d'un vote pour ou contre le blocus des cours.

 

 

Lundi 20 Mars 2006 : McDo Poitiers paye l'addition de la colère étudiante

Centre Presse, Mardi 21 Mars 2006.

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 08:44
La Une de La Nouvelle République, Lundi 20 Mars 2006.

La Une de La Nouvelle République, Lundi 20 Mars 2006.

Photo Dominique Bordier.

Photo Dominique Bordier.

Poitiers s'est retrouvée, samedi matin, envahie par plusieurs milliers de personnes, appartenant à des milieux socioprofessionnels très différents, pour un dernier avertissement....

 

Dominique de Villepin vient de faire la démonstration qu'il est capable de mobiliser. Contre lui. Samedi matin, à Poitiers, près de 10.000 manifestants ont battu le pavé pour que le chef du gouvernment retire le contrat premier embauche (CPE) et le contrat nouvelle embauche (CNE) sous peine de sanctions immédiates. Economiques, d'abord, avec la menace d'une grève générale sur l'ensemble du pays; électorales ensuite avec l'échéance de 2007.

Dans ce long cortège parti de la porte de Paris à destination de la place Leclerc, via la préfecture, on pouvait lire la détermination sur les visages des manifestants qui sont restés cependant calmes. Sans un regard pour la quarantaine (visible) de fonctionnaires de police en faction en tenue de combat, devant la gare. Sans une halte devant le symbole du pouvoir concentré que représente la préfecture.

 

Le message que Villepin doit entendre

 

Qu'ils soient avocats, médecins, ouvriers, fonctionnaires, étudiants - ce sont d'ailleurs eux (environ un millier) qui ont conduit la manifestation - , ils sont venus, le plus souvent en famille, défendre l'avenir de leurs enfants: "C'est pour eux que nous sommes là, et aussi pour tous les autres, témoigne Gloria, enseignante, c'est un sentiment de solidarité."

La force de la rue, la force des masses: c'est le message que Villepin "doit entendre", lance un syndicaliste. Remontés jusqu'au prochain rendez-vous, les manifestants de samedi ne "lâcheront pas", assure ce père de quatre enfants. A Poitiers, la machine à mobiliser s'est mise en route pour défendre "un choix de société".

Sans désordre, sans casse et avec dignité les milliers de citoyens qui ont répondu, samedi au mot d'ordre de l'intersyndicale (1), viennent de rappeler que la "rue peut décider ce qui est bien pour le peuple".

Didier MONTEIL

 

(1) FO, CFDT, CFTC, CGT, CNT, FSU, Solidaires, UNSA, UNEF, le syndicat des avocats de France.

La Nouvelle République, Lundi 20 Mars 2006.

Samedi 18 Mars 2006 : pas de répit contre la politique du gouvernement

SOCIAL

MOUVEMENT ANTI-CPE - Nouvelle démonstration de force samedi matin où plusieurs milliers de personnes ont défilé de la Porte de Paris à la place Leclerc à Poitiers.

 

8000 à 10000 samedi !

Samedi 18 Mars 2006 : pas de répit contre la politique du gouvernement
Samedi 18 Mars 2006 : pas de répit contre la politique du gouvernement

SOCIAL

Retrait du CPE: réunion publique

 

Le collectif 86 pour le retrait du CPE invite dans un communiqué, tous les citoyens intéressés, les syndicats, associations et partis politiques à une réunion publique ce lundi soir à la Maison du Peuple, salle Timbaud (rue Saint-Paul) à 20h30 à Poitiers, "pour renforcer la mobilisation pour le retrait du CPE, pour la restitution des postes aux concours de l'enseignement et contre le loi Fillon". Engagé depuis plusieurs semaines aux côtés de la coordination étudiante et lycéenne et des syndicats de salariés, le collectif entend contribuer "à l'amplification de la dynamique unitaire qui s'est progressivement mise en place et offrir aux personnes isolées la possibilité d'apporter leur propre contribution. Au démarrage d'une semaine décisive pour la réussite du mouvement, il s'agit de mettre partout en débat la question d'une grève interprofessionnelle associant étudiants, lycéens et salariés".

 

Parti socialiste: "Retirer le CPE-CNE"

Dans un communiqué, les socialistes de la Vienne se félicitent de l'ampleur de la manifestation de samedi, à laquelle ils ont été nombreux à prendre part. "Des milliers d'habitants de la Vienne, salariés, professions libérales, parents d'élèves, ont rejoint les jeunes dans leur mouvement contre le CPE et le CNE" souligne son 1er secrétaire fédéral Jean-François Macaire. "L'immense majorité des Français souhaite ce retrait. Face au mépris gouvernemental, la résistance opposée par les jeunes Poitevins est remarquable. Il appartient aux organisations syndicales et aux coordinations étudiantes, qui ont montré leur maturité, de décider des modalités de la poursuite du mouvement." Le PS met en garde "la droite contre la tentation de laisser les tensions s'exacerber, au risque de susciter des violences. Si cétait le cas, le gouvernement porterait là une lourde responsabilité. La seule solution est de retirer immédiatement le CPE et le CNE et d'ouvrir un débat sur les questions de l'emploi, notament celui des jeunes, de la lutte contre la précarité et de la juste redistribution des richesses dans le pays".

 

Centre Presse, Lundi 20 Mars 2006.

France 2, 20H, Béatrice Schonberg, Samedi 18 Mars 2006.

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Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
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DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 
(1972)

 

 
Le prix du pétrole à New York: 108$13

Pétrol Pop, Jean Yanne & Michel Magne, B.O. de Moi Y'en A Vouloir Des Sous (1972)

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