Les Toulousains et le disparition de Nougaro
France 3, Jeudi 4 Mars 2004
La chanson "Toulouse":
vues de Toulouse et interview de Nougaro
TF1, Samedi 1er Décembre 1979.
Chanson "Cécile"
ORTF, Mardi 30 Janvier 1973.
En Pro A comme en Pro B, PPP soutient eul' PB86!
Les Toulousains et le disparition de Nougaro
France 3, Jeudi 4 Mars 2004
La chanson "Toulouse":
vues de Toulouse et interview de Nougaro
TF1, Samedi 1er Décembre 1979.
Chanson "Cécile"
ORTF, Mardi 30 Janvier 1973.
Des membres d'une milice populaire examinent un char des forces régulières détruit au cours des affrontements entre les forces loyalistes et les rebelles de l'armée de l'air, soutenus par les émeutiers de Khomeiny.
UN BOULEVERSEMENT DE LA STRATEGIE MONDIALE
Avec deux gouvernements et une armée coupée en deux, l'Iran ne pouvait que sombrer dans le désordre et la violence. Entre samedi et dimanche, le pays aura-t-il choisi son destin? En ce cas, l'ayatollah Khomeiny aurait eu ses "trois glorieuses". Il sort victorieux de l'épreuve.
Le Premier ministre Bakhtiar est éliminé, le Parlement dissous, l'armée impériale vaincue, la police rallié. Il ne reste apparemment plus rien du pouvoir du chah ni des institutions mises en place avec la bienveillance des U.S.A. Ce ne fut pas une émeute mais une révolution, pour reprendre un mot célèbre.
Les foules en délire et désormais puissamment armées vont-elles s'apaiser? C'est le problème pour l'Iran. Les autorités religieuses ont paru débordées. Il leur faudra beaucoup d'autorité pour prendre en main les destinées du pays, dont l'économie est présentement exsangue. Le pétrole ne coule plus, les travaux d'équipement sont arrêtés, les contrats d'investissement sont annulés.
Même si la "République islamique" réussit à se garder de l'emprise communiste, on peut croire que c'en est fait pour longtemps d'un Iran moderne et puissant, bastion avancé de l'Occident. La stratégie mondiale en est bouleversée. Pour assurer leurs approvisionnements en pétrole et leur défense, les pays industrialisés doivent en hâte se réorganiser. leur position dont les détroits et au Proche-Orient n'en prennent que plus d'importance. Ils devront compter avec l'Islam triomphant.
M.G.
INSURRECTION A TEHERAN : L'IRAN BASCULE
L'ayatollah Khomeiny a remporté hier une grande victoire, surprenante par sa rapidité, mais a-t-il levé toutes les hypothèques tragiques qui pèsent sur l'Iran?
Quel que soit, en effet, l'angle sous lequel on examine la crise iranienne, l'avenir semble encore difficile, incertain, peut-être cruel comme le fut la longue année de combats menés par la grande masse des partisans de l'ayatollah contre le régime du chah. C'est avec des rébellions de soldats à Téhéran, des distributions d'armes et des attaques lancées contre des casernes que l'opposition a pu renverser M. Chapour Bakthiar. La perspective d'un désordre généralisé, d'une insurrection que l'on ne pouvait mater que dans le sang avec l'armée, a contraint M. Bakhtiar à démissionner. Homme venu de la gauche, démocrate, le Premier ministre ne pouvait se résoudre à la solution autoritaire avec l'armée après avoir constaté qu'il était impossible de peser sur l'opinion pour résister à ce qu'il a appelé "les forces de l'obscurantisme". Téhéran est tombé en deux jours, à la suite d'une formidable poussée populaire, mais d'innombrables facteurs de désordre et de troubles existent et l'ayatollah et ses partisans pourront-ils rapidement les juguler? Les armes circulent librement dans la ville. Les barricades sont encore érigées, à des centaines de carrefours. Les armes seront-elles restituées?
Ralliement de l'armée
L'armée de son côté, a été débordée dans la capitale par l'innombrables désertions puis attaques contre ses casernes. Mais ses chefs ont dû finalement se résoudre à accepter le verdict massif du peuple en faveur de la fin du régime contre la monarchie, ses cruautés, abus policiers et affairistes.
Cette armée est-elle cependant définitivement résolue à observer la "neutralité politique"? M. Bazargan, Premier ministre du "gouvernement provisoire", a quant à lui, annoncé que le général Abbas Ghalabari a accepté de coopérer avec le gouvernement islamique, mais le Premier ministre, en lançant un appel " à tous les officiers de se rallier au peuple" laissait planer un doute sur l'unité de cette armée.
En soulignant aussi que "l'anarchie devait être résorbée", il a montré quelles étaient les conditions du succès définitif des religieux. Au-delà de l'institution de la République islamique, se pose encore la question de la reprise du travail et du redémarrage de l'économie.
Où est Bakhtiar?
Quant à M. Bakhtiar, personne ne savait officiellement, hier soir, où il se trouvait. Il n'a plus donné de signe de vie depuis 15 heures locales. Son bureau à la présidence du conseil est aux mains des partisans de l'ayatollah Khomeiny qui l'ont investi. Sa maison aurait été également attaquée.
Certaines rumeurs ont fait état de son suicide éventuel après sa démission. Rien n'a pu être confirmé.
La Nouvelle République, Lundi 12 Février 1979.
La victoire des partisans de Khomeiny
Antenne 2, Patrick Poivre d'Arvor, Lundi 12 Février 1979.
Histoire de Comprendre:
6 Février 1934 , le fascisme pouvait-il gagner?
10 ans après:
le 6 Février 1934 vu par la propagande de l'Etat Français
Quelques Unes de journaux au lendemain et surlendemain des évènements
La Une du journal Le Matin, Mercredi 7 Février 1934.
La Une de l'Action Française, Mercredi 7 Février 1934.
La Une de Le Populaire, Mercredi 7 Février 1934.
La Une de l'Avenir de la Vienne et de l'Ouest, Jeudi 8 Février 1934.
Malgré un rendez-vous incommode - entre midi et treize heures -près de cinq mille Poitevins se trouvaient réunis devant l'Hôtel de ville de Poitiers où M. Georges Pompidou a prononcé un très important discours tant au plan national qu'au plan international. Malgré les chahuts de trois cent ou quatre cent perturbateurs, les paroles du chef de l'Etat, retransmises par haut-parleur ont été entendues par la foule. A sa sortie de l'Hôtel de ville, M. Pompidou a longuement salué (ci-dessus), les nombreux partisans venus l'applaudir et l'encourager.
(Photo Guy MEINGAULT)
Centre Presse, Vendredi 25 Janvier 1974, et dernière image, Samedi 26 Janvier 1974.
-Jean-Paul II qui rencontre et pardonne en prison Ali Agca
-Rebondissment dans l'affaire des "Avions rénifleurs"
-Conflit dans l'usine Talbot de Poissy menacée de fermeture
-Géopolitique mondiale de l'année 1983
Bernard Rapp, Antenne 2 20H.
Le 14 Décembre 1963, c'est l'effervescence à la Maison de la Radio, cette grosse tour circulaire qui réfugia sur différentes époques la RTF, puis l'ORTF, puis la Maison Radio-France.
Homme de radio par excellence depuis Juin 1940, le Général de Gaulle semble très à son aise dans cette structure nouvelle. Par ailleurs, j'ai trouvé, mais vous vous ferez votre propre opinion, mais je trouve le film d'arrivée très moderne pour l'époque, avec plusieurs caméras disposées le long du parcours présidentiel, ainsi que les perches qui permettent de tout entendre, notamment et surtout le concert de louages envers "Mongénéral".
L'arrivée du Président et la présentation aux officiels
La Marseillaise jouée à la Maison de la Radio
Un extrait du discours inaugural de la Maison de la Radio
Le journal radiophonique de 20h du 14 Décembre 1963 en présence du Président de la République
Le Monde.fr | 24.11.2013 à 12h47• Mis à jour le 24.11.2013 à 13h05|
Leq Tontons Flingueurs: la bande-annonce
Cet article a été publié originellement en 2001
C'est la plus célèbre cuisine du cinéma français. Une cuisine des années 1960, meublée de placards en formica et d'une table en bois. Quatre Tontons flingueurs y sont assis : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Jean Lefebvre. Ils tartinent des toasts au pâté en désespérant de la jeunesse qui danse le twist dans la pièce voisine. L'idée leur vient alors de boire un verre. Mais, comme le "tout-venant" (champagne, whisky) a été "piraté par les mômes", ils doivent se risquer sur le "bizarre", une gnôle de contrebande cachée sous l'évier. Blier ose une gorgée : "Faut reconnaître c'est du brutal!" Ventura fanfaronne – "J'ai connu une Polonaise qu'en buvait au petit déjeuner !" – avant de s'incliner, la gorge nouée : " Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme !" Lefebvre, les larmes aux yeux, s'interroge : " J'y trouve un goût de pomme." Blanche confirme : "Y en a !" Y avait-il seulement de la "pomme", voire de la "betterave", comme le suggérera ensuite l'impassible Jean Lefebvre?
UNE FRAÎCHEUR DE VIN NOUVEAU
Aujourd'hui encore, cet autre "bizarre" du cinéma d'autrefois garde en partie son secret. Le film aussi, d'ailleurs : trente-sept ans d'âge et une fraîcheur de vin nouveau ! Les chaînes de télévision le diffusent à des heures raisonnables. Les comédiens amateurs le jouent pour le seul plaisir des mots d'Audiard. Des internautes, bien trop jeunes pour avoir fréquenté Lulu la Nantaise ou Suzanne Beau-Sourire, lui dédient des sites. Les inconditionnels connaissent les dialogues par cœur, et il s'en trouve toujours un, à l'heure du pousse-café, prêt à jurer, mais oui, qu'il a "connu une Polonaise". Eternels Tontons flingueurs, dont l'humour très masculin, un rien machiste, a traversé les époques et imposé ses vérités. Celle de Lino Ventura, par exemple : "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !"
Un film culte ? Sans doute, bien que les acteurs et techniciens encore vivants en soient les premiers surpris. "Des gamins de quinze ans m'appellent Antoine et me citent des passages entiers !", s'étonne Claude Rich, parfait dans le rôle du jeune emmerdeur exaspérant un Ventura impulsif. "On n'avait pourtant pas le sentiment de faire un chef-d'œuvre !", s'amusent Claude Vital, assistant réalisateur, et Maurice Fellous, directeur de la photo. Georges Lautner lui-même, le réalisateur aux quarante-deux longs métrages, s'interroge sur ce phénomène : "Pourquoi ce film et pas un autre ? Quand nous avons tourné, nous avions tous envie de rigoler. Finalement, c'est peut-être ça, l'explication : la déconnante vieillit mieux que le tragique !"
UN POLAR, NON UNE FARCE
L'histoire originale n'avait pourtant rien de comique. Le roman d'Albert Simonin, Grisbi or not grisbi ("Série noire", Gallimard, 1955), dont le producteur Alain Poiré (Gaumont) confie l'adaptation, en 1963, au trio Lautner-Audiard-Simonin, est un polar, non une farce. Qu'importe : les trois compères en feront une parodie, noire mais drôle. Le texte, ciselé au plus juste pour chaque acteur, contrastera avec la grisaille du décor ; tout comme la musique de Michel Magne, tirée d'une sonate de Corelli et déclinée sur tous les tons (baroque, yé-yé). Quant au scénario, il s'éloignera du livre pour aboutir à un film décalé et loufoque, bâti sur une intrigue somme toute classique.
Un truand à l'agonie, le Mexicain, supplie son copain Fernand (Ventura) de gérer ses affaires et de veiller sur sa fille Patricia. L'ami Fernand, bien que reconverti dans "l'honnête", délaisse son paisible Sud-Ouest ("On ne devrait jamais quitter Montauban !") et s'attelle à la tâche. Les embûches ne manquent pas, à commencer par les frères Volfoni (Blier et Lefebvre), deux ambitieux, hostiles au "gu- gusse de Montauban". Celui-ci, piètre diplomate, s'imposera par la force, entouré d'un notaire à bretelles (Francis Blanche) et d'un ancien monte-en-l'air, Robert Dalban, promu majordome à l'anglaise.
Gaumont, maison de prestige peu habituée à verser dans la comédie, s'est associée pour l'occasion à des producteurs italiens et allemands. D'où la présence, dans la distribution, de vedettes étrangères. Pascal, l'élégant "porte-flingues" de Ventura, sera le Romain Venantino Venantini, artiste peintre de formation. Mac Ronay, comédien et magicien, célèbre en Italie et dans les cabarets parisiens, jouera le rôle de Bastien, "première gâchette" chez les Volfoni. Quant à Patricia, l'insouciante héritière, ce sera Sabine Sinjen, une Allemande de vingt et un ans, très populaire dans son pays. Son compatriote Horst Frank interprétera le patron de la distillerie clandestine, un homme de complots qui aura cette phrase définitive sur ses rivaux : "La bave de crapaud n'empêche pas la caravane de passer !".
LA SCÈNE DE LA CUISINE
Le tournage débute le 8 avril 1963, en région parisienne. Si plusieurs scènes sont filmées en studio, à Epinay, l'essentiel de l'action a pour cadre un hôtel particulier, proche du château de Rueil-Malmaison. La cuisine est à peine assez grande pour accueillir une caméra, mais Lautner tient par-dessus tout à la scène de la beuverie au cours de laquelle les quatre hommes, nostalgiques, évoquent le milieu d'antan. "Je voulais faire référence à un passage de Key Largo, de John Huston", précise le réalisateur, qui a d'ailleurs choisi une photo de cette scène des Tontons pour illustrer la couverture de son livre de souvenirs, Foutu fourbi (Editions Source, La Sirène).
Acteurs et techniciens tournent pendant quarante jours dans cet hôtel particulier aujourd'hui remplacé par un parking. Le budget est serré, le temps leur est compté, et la Gaumont, à l'exception d'Alain Poiré, doute de ce projet farfelu. Heureusement, l'ambiance est excellente, à la fois studieuse et détendue. "Il y avait une forme d'émulation entre les vedettes, confie Georges Lautner. Tout en bossant sérieusement, on s'est vraiment marré !".
Lino Ventura, la star, a d'abord hésité à rompre avec son image d'acteur sérieux, voire sombre, mais il se sent vite à l'aise dans la peau du "gugusse de Montauban". D'autant qu'il sympathise avec Venantini, son "porte-flingues" attitré. "Lino était de Parme, moi de Rome, se souvient ce dernier. On discutait du pays, de la bonne bouffe. Son accent m'amusait, il parlait comme les gens de chez lui, avec des "ch" dans la voix !"
Chaque midi, l'équipe déjeune au bistrot du coin. Un moment sacré. Surtout pour Ventura, fine gueule et cordon bleu, dans le scénario comme dans la vie. "Lino adorait cuisiner, confirme Venantini. Quand le menu ne lui convenait pas, il apportait sa gamelle, à la manière d'un ouvrier de la Fiat !". Francis Blanche, beaucoup moins réservé, raconte des histoires drôles, verse toutes sortes de substances dans les verres des copains. L'homme est drôle, généreux, imprévisible. "Francis avait des moments de folie, de démesure, explique Claude Rich. On le voit lorsqu'il agrippe le poignet d'une jeune fille qui veut prendre des billets sur la table. Il crie "Touche pas au grisbi, salope !" et un reflet de mort passe dans ses yeux !".
Bernard Blier, également "porté sur la déconnante", selon Georges Lautner, a d'autres soucis en tête. Notamment celui de croiser le poing de Ventura. Mac Ronay, "première gâchette" chez Volfoni : "Un jour, en début de tournage, Blier est venu me voir. Il avait l'air préoccupé et m'a confié : "Dis, donc, Mac, je le sens pas ce film Lino est très nerveux. J'ai la trouille qu'il me file une vraie châtaigne ! Il l'a déjà fait deux fois, tu sais ! Je l'ai rassuré : "Te bile pas, il a dû répéter !", mais cela ne l'a pas empêché d'aller voir Lino et de lui lancer en plaisantant : "J'te préviens, j'me laisserai pas faire !" ".
TIRADE EXPLOSIVE
Des "châtaignes", Bernard Blier, alias Raoul Volfoni, en prendra trois. Fausses, bien sûr, mais dignes du meilleur comique de répétition. A chaque fois, il se trouve dans sa péniche-tripot. On frappe à la porte Il ouvre. Ventura cogne. Volfoni s'écroule. Musique! Au troisième coup de poing, Blier aura cette tirade explosive, peut-être la plus belle jamais écrite pour lui par Audiard : "Non mais, t'as déjà vu ça ? En pleine paix, il chante et puis clac, un bourre-pif ! Mais il est complètement fou ce mec ! Mais moi, les dingues, j'les soigne ! J'vais lui faire une ordonnance et une sévère ! J'vais lui montrer qui c'est Raoul ! Aux quatre coins de Paris, qu'on va l'retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle ! Moi, quand on m'en fait trop, j'correctionne plus : j'dynamite, j'disperse, j'ventile !".
Evidemment, de si vertes sorties échappent quelque peu aux acteurs étrangers. Venantino Venantini peine à saisir toutes ces finesses linguistiques : " En arrivant, ils me parlaient tous de "flingues", de "flingues" Alors, j'ai fini par leur demander, avec mon plus bel accent, "Ma quezquécé oune flingue ?" Enfin, j'ai compris". L'acteur romain comprend d'autant mieux qu'il doit le sortir souvent, ce "flingue" ! Et toujours avec un silencieux. D'où ce fameux bruit, le délicat mais légendaire "doum, doum" des balles des Tontons. "Nous avions fait divers essais pour trouver un son particulier, se souvient Georges Lautner. Avec la bouche, ou encore un pistolet à bouchon. Puis, grâce à un copain qui faisait de la plongée, on a trouvé la solution, dans ma baignoire en déformant un bruit d'air comprimé." Le réalisateur a confié l'orchestration des bagarres à Henri Cogan, cascadeur et comédien. C'est un ami de Ventura. Ils ont combattu sur les rings de catch, jusqu'au jour où le Français a involontairement brisé la jambe de l'Italien, mettant ainsi un terme à sa carrière.
Leur amitié a survécu à l'accident mais, quand ils se croisent à nouveau, pour se battre dans la distillerie, Cogan sait que le copain Lino, à la différence d'autres acteurs plus douillets, ne sera pas doublé : "A un moment, raconte le cascadeur, il a failli m'en mettre une. Sans faire exprès, il m'a touché le menton ! On ne le voit pas à l'écran mais j'ai dis : "Oh ! Elle est arrivée, la belle bleue !", et Lino m'a répondu en souriant : "C'est pour ma jambe !" Ensuite, je suis passé à travers le mur ".
LE TERMINUS DES PRÉTENTIEUX
Bien que le titre ne satisfasse ni Audiard ni Lautner – ils ont un moment envisagé Le Terminus des prétentieux –, la presse apprécie le film. Quand il sort sur les écrans, le 27 novembre 1963, Le Monde écrit ainsi : "Tout cela ne nous entraîne évidemment pas sur les sommets de l'art. Mais on ne se nourrit pas tous les jours d'ortolans. Et le bœuf gros sel a du bon." Le public aussi aime la cuisine traditionnelle : 453 000 spectateurs parisiens en six mois. En revanche – mais est-ce vraiment une surprise ? – les versions allemande (Mein Onkel der Gangster) et italienne (In Famiglia si spara) résisteront mal à l'épreuve de la traduction.
En France, en tout cas, les Tontons flingueurs vont bien vieillir, ignorer les modes et devenir une référence. Des joueurs du XV de France y feront allusion dans leurs commentaires d'après-match. Gaumont en sortira une version colorisée et envisagera – projet sans suite – d'en tirer une série. Des publicitaires l'utiliseront – suprême pied de nez – pour vanter les mérites d'une banque. Par-delà les générations, les dialogues gagneront de nouveaux adeptes, prêts à imiter Blier plaçant une bombe dans la voiture de Ventura et lançant : "Alors, il dort, le gros con ? Il dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule. Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban ! Je vais le renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux !".
Plus de trente-sept ans après la sortie, les rescapés se font rares. Audiard, Ventura, Blanche, Blier sont morts, de même que le très stylé Robert Dalban ("Yes Sir !"). Sabine Sinjen est décédée d'un cancer en mai 1995, à cinquante-trois ans, au terme d'une brillante carrière théâtrale en Allemagne. Le film, lui, continue son parcours, laissant ses fidèles s'interroger au sujet de la scène de la cuisine : qu'y avait-il donc dans ces grosses bouteilles achetées chez un épicier des environs et faussement étiquetées "The Three Kings, scotch whisky" ? "Nous y avions probablement mis du thé, c'était l'usage", assurent, au risque de décevoir, d'anciens membres de l'équipe de tournage.
Un seul "tonton" peut encore témoigner : Jean Lefebvre, qui lui trouvait jadis "un goût de pomme", voire de "betterave". Il nous reçoit dans son salon, entouré de drôles d'oiseaux : un perroquet gris, plutôt discret ; et Léon, un mainate du genre bavard, qui demande sans cesse "On va danser ?", avant d'éclater de rire, "Ah ! Ah ! Ah !". Alors, du thé ou de l'alcool ? L'acteur est formel : "De l'alcool, j'en suis sûr ! Je ne sais pas ce qu'avaient les autres dans leurs verres, mais ce n'était pas un truc aussi fort que moi ! Et comme on a refait la scène plusieurs fois, à la fin, je n'en pouvais plus." Léon le mainate intervient : "On va danser ? Ah ! Ah ! Ah !". Jean Lefebvre sourit puis conclut : "A mon avis, ça devait être du genièvre. Vous savez, je suis du Nord, et le genièvre, c'est ce qu'on donnait aux mineurs avant de descendre dans les puits. Croyez-moi, ça vous tortille les boyaux !".
Philippe Broussard
En Une de la Nouvelle République, Jeudi 18 Novembre 1993.
C'était trop loin...l'Amérique
Les Tricolores sont tombés de haut hier soir, au Parc des Princes. Et tout le football avec!
De notre envoyé spécial
Elle ne découvrira pas l'Amérique. Pour avoir loupé la dernière marche et cette dixième manche, l'équipe de France restera à la maison. Comme en 1990 où elle avait regardé de loin la campagne italienne.
La grande désillusion pour les Tricolores après cet ultime suspense pour une fin d'horreur et la sinistrose pour tout notre football absent de la bataille finale, du 17 juin au 17 juillet prochain aux Etats-Unis.
Ainsi, hier soir, les "Bleus" ont ponctué ces éliminatoires de la Coupe du monde comme ils les avaient commencées voici un peu plus de quatorze mois: par une défaite contre la Bulgarie (2-1), laquelle a donc fait l'affaire du siècle.
Grâce à Kostadinov qui a tout flanqué par terre avec son doublé, et ce but à la 88ème minute, le but qui tue, le but du malheur, à la barbe d'une défense française...qui avait déjà sérieusement donné de la bande en fin de match devant l'Israël le 13 octobre dernier, on s'en souvient. Et c'est plus ce soir-là qu'elle passa à côté de ses chances de figurer parmi les vingt-quatre qualifiés pour la phase finale de la "World Cup".
Cela dit, il restait tout de même une session de rattrapage. Ratée, hélas! La faute à qui, à quoi? Peut-être pas au dispositif tactique adapté à ces circonstances exceptionnelles, en tenant compte aussi de la qualité des individualités bulgares tels que les Stoïchkov, Kostadinov, Penev, Balakov, mais tout simplement de joueurs se montrant trop friables pour l'appliquer rigoureusement et en permanence, oubliant parfois des "détails" de taille...comme le marquage jusqu'au bout.
Certes, l'équipe de France a souqué dur, mais insuffisamement pour éviter quelques voies d'eau. Résultat final: la galère, le naufrage, sans fleurs ni couronnes. Mais que de pleurs!
Kostadinov répond à Cantona
Après avoir fait des mystères en ce qui concerne le quatrième milieu de terrain, aux côtés de Sauzée, Deschamps et Le Guen, Gérard Houllier avait finalement opté pour la formule Pedros. Le jeune Nantais, revenu au top niveau après une baisse de régime, était particulièrement chargé des manoeuvres de piston, de débordements, de centres sur la gauche.
Cela dit, ce match fut comme on le prévoyait, c'est-à-dire très tactique, dans sa phase initiale...et même baucoup plus loin encore. Dame, les Français se méfiaient tellement des pièges des Bulgares, ayant par ailleurs la réputation d'être des empoisonneurs. A l'instar des deux joueurs de pointe, Stoïchkov (surveillé par Desailly) et Kostadinov (marqué par Petit), alors que Ivanov serrait de près Papin, avec des petits coups au passage. Et puis, l'enjeu était tel que la méfiance l'emportait sur tout le reste.
Aussi, la première période ne fut-elle pas, à vrai dire, très enthousiasmante. A part les deux buts. Le premier inscrit par la France à la 32ème minute par Cantona (son sixième dans ces éliminatoires et son 19ème en 36 sélections), sur une remise de Papin après une récupération de Desailly, suivi d'un centre de Deschamps. Un but presque...marseillais!
Et on pensait qu'avec ce but, si important dans une rencontre de cette importance, les Tricolores auraient, dès lors, les choses en mains. Sans excès de confiance, sans excès de prudence. Mais la réplique allait être immédiate, cinglante, deux minutes plus tard. Letchkov tirait de la gauche un corner concédé par Blanc et Kostadinov plaçait sa tête "d'or".
Un coup de massue sur le Parc où l'on tremblait. Pas seulement de froid, mais pour les Bleus.Bien décidés toutefois à reprendre les affaires à leur compte en deuxième mi-temps devant des Bulgares aggressifs...alors qu'une partie du public scandait le nom de Ginola.
Lequel Ginola allait d'ailleurs rentrer à la place de...Papin (souffrant de crampes, semble-t-il) et s'illustrer presque aussitôt sur la gauche, avec un crochet et un tir croisé sur le petit filet. Bref, ce nul, l'équipe de France (dans laquelle Sauzée cédait son poste à Guérin à dix minutes de la fin) le tenait et y tenait, encore que tout pouvait très bien basculer avec des Bulgares poussant des pointes, portant la menace sur une défense tricolore, où seul Desailly faisait véritablement autorité.
C'était insuffisant et le coup mortel devait être porté in extremis par Kostadinov, d'une frappe puissante de la droite. Satanée soirée...
A votre avis, à quoi les tricolores ont-ils rêvé le nuit dernière?
Paul TRUCHON
L'examen raté du prof Houllier
Une soirée particulière (aussi) pour le sélectionneur national.
PARIS (de notre envoyé spécial) - Pour lui aussi, c'était un soir de quitte ou double. Le match du "maintien" ou de la porte de sortie, l'heure du renouvellement ou du "licenciement". D'ailleurs, même Michel Platini qui n'a pas l'habitude de pratiquer la langue de bois en convenait: "Si la France se qualifie pour la phase finale de la Coupe du monde, il restera. Sinon, il n'aura plus qu'à partir."
Aussi comprenait-o, mieux dans ces conditions, le visage de Gérard Houllier avant ce match de tension, pas tout à fait comme les autres. Un visage sans regard lui donnant l'air d'un handicapé de la joie de vivre, le teint blême, les traits aussi tendus que les cordes d'un violon. Il y avait de quoi...
Arrivé à la tête de la sélection française le 1er juillet 1992, soit au lendemain d'un euro raté, Gérard Houllier a assuré l'après-Platini étapes par étapes, en essayent de reconstruire une nouvelle identité, en bâtissant un autre groupe, associant l'expérience et les talents naissants au niveau international, tels, notamment, les Desailly, Pedros, Lizarazu, Guérin, Lama, Martins et Ginola...le rebelle. Cette jeunesse montante aux côtés des "grognards", les "anciens" et les "modernes"...pas toujours sur la même longueur d'ondes, témoin les derniers évènements durant le stage de Clairefontaine le mettant également en cause. Avec des cjoix très discutés. Mais Gérard Houllier n'aime pas les remplaçants qui boudent, lézardant l'union nationale, sinon, dit-il, "l'ambiance générale en souffre".
Des reproches
Il n'en reste pas moins que, malgré son sens du dialogue, son approche psychologique, sa pédagogie, Gérard Houllier a pris une secousse dans sa tête, ces temps-ci. Depuis même le 3-2 contre Israël, qu'il ne considéra que comme un "accident".
Au vrai, on reproche à l'ancien professeur d'anglais à l'Ecole supérieure de commerce de Lille, d'avoir plus appris le football dans les livres, de n'être qu'un théoricien du ballon, de ne pas sentir les "coups", les situations de match, de favoriser les "physiques" au détriment des "techniques", de n'avoir d'yeux que pour la doublette Papin-Cantona, de n'être pas un homme de terrain, lui qui ne joua jamais au plus haut niveau. "On enseigne pas ce que l'on sait, mais ce que l'on est", a dit Jaurès. Ou ce que l'on a été...
Bref, hier soir, au moment de son arrivée près du banc de touche, Gérard Houllier donnait l'impression d'avoir la tête sur le billot, le derrière sur un siège éjectable. On avait pourtant annoncé qu'il était confirmé dans ses fonctions jusqu'en 1998. "En fait, on en parlera après ce match contre la Bulgarie", se contentait de répondre le sélectionneur de l'équipe de France dont l'avenir se jouait sur ces quatre-vingt dix minutes. L'examen du prof...
P. TR.
La Nouvelle République, Jeudi 18 Novembre 1993.
La réaction d'après match de Gérard Houllier
France 2, Journal de la Nuit, 18 Novembre 1993.
Pour les passionné(e)s par le sujet, je vous invite à consulter le très bon webdocumentaire réalisé par Sport24.
RADIO OLD SCHOOL
Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres
perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 (1972)