En Pro A comme en Pro B, PPP soutient eul' PB86!
Pierre Bérégovoy 1925 -1993
La Nouvelle République, Octobre 1989.
La réaction de quelques Nivernais au lendemain de son décès
Allocution prononcée par François Mitterrand
Président de la République,
lors des obsèques de Pierre Bérégovoy
Nevers, mardi 4 mai 1993
Madame, Mesdames, Messieurs,
Je parle au nom de la France, lorsque j'exprime ici le chagrin que nous cause la mort d'un homme dont chacun savait ou percevait la qualité rare faite de courage, de désintéressement, de dévouement au bien public,
Je parle au nom de la France, lorsque je dis devant son cercueil qu’avec Pierre Bérégovoy elle a perdu l'un de ses meilleurs serviteurs et qu'elle en prend conscience sous le choc d’un drame où se mêlent grandeur et désespoir, la grandeur de celui qui choisit son destin, le désespoir de celui qui souffre d'injustice à n'en pouvoir se plaindre, à n'en pouvoir crier.
Et je parle au nom de ses amis pour dire qu'ils pleurent un homme intègre et bon, pétri de tendresse et de fidélité, à la fois préparé à subir les épreuves que réserve le combat politique, et fragile quand ce combat dérive, change de nature et vise au cœur.
Sa tradition à lui était celle d'un enfant pauvre, fils d'un père émigré, devenu ouvrier d'usine, et d'une mère ouvrière aussi qui tint ensuite un petit commerce dans un quartier populaire. Il a connu la chance irremplaçable d'une famille unie, auprès de ses parents d'abord, dans son propre foyer ensuite où l'on pratiquait la simple vertu d'une vie qui se gagne à force de travail, de constance et d'études, où rien n'est jamais donné.
Il a suivi l'itinéraire qui va du certificat d'études au CAP d'ajusteur technique, des cours du soir aux examens professionnels, aussi bien à la SNCF qu'à Gaz de France. Il a franchi de degré en degré, en passant par la Résistance, le syndicalisme et l'action politique, les étapes qui l'ont conduit à cette maîtrise du savoir et du style qui lui ont permis d'exercer les plus hautes charges du pays, dont il était justement fier.
Nombreux ont été les hommages rendus à Pierre Bérégovoy par ceux de ses adversaires politiques qui respectaient sa personne et mesuraient l'importance de son oeuvre. Qu'ils en soient remerciés, et remerciée également leur présence parmi nous. Mais si l'ont s'éloigne de nos débats intérieurs, cela fait du bien que d'entendre aussi, ou de lire ces appréciations venues de l'étranger et qui disent que «Pierre Bérégovoy mérite l'admiration pour avoir (je cite ici le New York Times) accompli quelque chose d'extraordinaire, renforcé, réouvert l'économie française au point que les comptes de la Nation apparaissent en meilleure santé que ceux de l'Allemagne par exemple». Thème repris par le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung qui ne ménage pas son admiration, je cite encore « pour cet homme qui n'ayant pas fréquenté les écoles d'élite a réussi à s'imposer comme une autorité dans le monde ». Ce à quoi le Directeur Général du Fonds Monétaire International ajoute : « Monsieur Bérégovoy comptait parmi le petit nombre pouvant prétendre avoir réussi à gagner le respect international et la crédibilité pour la monnaie de son pays ». Et c'est l'OCDE qui parlait à son propos «d'une performance exceptionnelle de la France », le Wall Street Journal qui consacrait une publication entière à ce qu'il appelait « ses succès ».
Il semblait à Pierre Bérégovoy avoir accompli tout ce qui dépendait de lui, tout ce qui relevait des moyens de la France pour restaurer les équilibres nécessaires à notre économie. Mais il ne pouvait empêcher que ce qui ne dépendait pas de lui au fort de la crise qui secoue le monde occidental continuât de frapper les Français et il ne se résignait pas au chômage, à la pauvreté, à la peine des gens simples. Se souvenant de sa propre jeunesse, il en souffrait durement. Mais toujours et partout, il est resté fidèle à ses choix.
Ses origines, son milieu l'avaient naturellement porté à militer au sein du mouvement socialiste. Son expérience des luttes sociales, le mûrissement de sa propre pensée l'ont ancré dans la conviction que là était sa voie, là était son devoir. Il n'en a plus bougé, soucieux de concilier les obligations du réel aux aspirations de l'idéal qui l'animait et que partagent tant des nôtres.
Formé à l'école de Pierre Mendès France, il m'a prêté son grand talent. Plus de vingt ans de travail en commun à la direction du Parti Socialiste d'abord, Secrétaire Général à la Présidence de la République, puis membre du gouvernement, Ministre des Affaires Sociales, Ministre de l'Economie et des Finances, enfin Premier Ministre. Son action m'autorise à redire aujourd'hui la capacité de l'homme d'Etat, l'honnêteté du citoyen qui a préféré mourir, plutôt que de subir l'affront du doute.
Toutes les explications du monde ne justifieront pas que l'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d'entre nous.
L'émotion, la tristesse, la douleur qui vont loin dans la conscience populaire depuis l'annonce de ce qui s'est passé samedi, en fin de journée, près de Nevers, sa ville, notre ville, au bord d'un canal où il était souvent venu goûter la paix et la beauté des choses, lanceront-elles le signal à partir duquel de nouvelles façons de s’affronter tout en se respectant donneront un autre sens à la vie politique ? Je le souhaite, je le demande et je rends juges les Français du grave avertissement que porte en elle la mort voulue de Pierre Bérégovoy.
Nous sommes autour de vous Madame, autour de vos enfants, de votre cercle de famille, avec le sentiment déchirant de ne pouvoir que vous accompagner sur le chemin qui reste à faire. Un signe, un regard, une certaine façon de se taire pour penser ou prier, le culte du souvenir et l'honneur d'être vos amis, voilà tout ce que nous possédons pour vous aider à vivre l'absence, l'insupportable, l'incompréhensible absence. Mais avec nous voyez cette foule, avant-garde des millions de Français qui dans tout le pays partagent notre douleur. Voyez Nevers, voyez la Nièvre, toutes opinions confondues, qui viennent à vous, qui vous retrouvent et qui vous aiment. J'ai moi-même tant et tant parcouru ces chemins que je reconnais la vieille terre fidèle où il va reposer, et je pense à ces derniers mots du grand savant Jacques Monod que chacun répète en soi-même jusqu'à la fin : «Je cherche à comprendre.»
Pris sur le site beregovoy.org
Retrouvez par ailleurs le documentaire "La double-mort de Pierre Bérégovoy".
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Françaises, Français de métropole et d'outre-mer,
- Je vous souhaite une bonne année et je souhaite, en votre nom, bonne année à la France |
- Seule l'histoire pourra dire, avec le recul du temps, la trace laissée par l'année qui s'achève ; mais chacun sait déjà que 1981 aura été l'année du changement que la France a voulu et que son peuple, le 10 mai, m'a chargé de conduire, avec le -concours du gouvernement de la République et de l'Assemblée nationale issue des dernières élections.
- Je vous avais promis d'entreprendre aussitôt les réformes qui permettraient ce changement. Nous l'avons fait. Le gouvernement a proposé et le Parlement a voté les nationalisations dont le pays avait besoin pour mener à bien sa politique économique.
- Je vous avais promis de réduire la domination de l'Etat sur les individus, sur les collectivités locales, communes, départements, régions. Dans le respect de l'unité de la nation, vous disposerez du pouvoir et du droit à la différence, à la responsabilité, vous gèrerez plus largement vos propres affaires et vous ne verrez plus l'administration régenter de Paris votre vie quotidienne.
- J'avais promis aux plus pauvres et aux plus démunis d'entre vous le moyen de vivre un peu mieux, tout en relançant la consommation populaire, si nécessaire à la croissance de notre économie. Nous l'avons fait, en attendant de pouvoir le faire davantage.| L'augmentation des bas salaires, du minimum vieillesse, des allocations pour les handicapés, de l'allocation logement, des allocations familiales, les aides apportées aux petits et moyens exploitants agricoles accablés pendant huit années successives par la baisse de leur pouvoir d'achat, les mesures de rattrapage prises pour certaines catégories comme les anciens combattants ou les rapatriés, tout cela sans oublier l'impôt sur les grandes fortunes, n'est encore que l'esquisse d'une société plus juste qu'il nous faudra bâtir.
Je vous avais promis d'étendre le champ des libertés publiques. Nous l'avons fait. Notre droit pénal est en voie d'être débarrassé des lois inutilement répressives. Mais, nous avons en même temps renforcé votre sécurité : 5 à 6 000 gardiens de la paix, 2 500 gendarmes actuellement recrutés iront grossir les rangs de la force publique et veiller à la tranquilité des villes et des campagnes.
- Je vous avais promis des réformes sociales. Ce sera fait dans le courant du trimestre prochain et dès le mois de janvier, avec la réduction du temps de travail hebdomadaire, la cinquième semaine de congés, la retraite facultative à 60 ans, l'interdicion de certains cumuls d'emploi et de retraite, la formation professionnelle des jeunes de 16 à 18 ans.
- Déjà, nous avons garanti le droit des travailleurs immigrés. Nous voulons étendre, dans la réalité, le droit des femmes à l'égalité de condition et de salaire qui leur est reconnu par la loi. Nous voulons enfin réaliser les droits nouveaux des travailleurs dans l'entreprise, en généralisant les conventions collectives auxquelles échappent encore près de trois millions de salariés et en faisant de la politique contractuelle - information, négociation - la pierre angulaire de notre vie sociale.
Mais 1982 ne répondra à nos espoirs que si nous faisons reculer et le chômage et l'inflation.
- Pour gagner la bataille de l'emploi, j'attends de tous les Français qu'ils mobilisent leurs facultés d'énergie d'initiative et d'-entreprise et j'attends du gouvernement qu'il leur en donne les moyens.
- Produire plus, produire mieux, c'est une nécessité. Il y faudra l'effort de tous, de la constance, de la confiance en soi : il y faudra encore et toujours des réformes.
- Réforme de la Sécurité sociale, qui doit cesser de peser sur les seules entreprises et sur les salariés.
- Réforme de la fiscalité, qui doit cesser de freiner la volonté d'agir.
- Réforme de nos structures industrielles, afin que nous soyons capables de reconquérir notre marché intérieur et de distancer sur leur propre terrain nos concurrents étrangers.
- Réforme de la distribution. Ce sera aussi, croyez-moi, la meilleure façon de vaincre l'inflation.
- En tout cas, la reprise est là. C'est la première réponse à nos efforts communs.
Au dehors, les périls s'accumulent. Un pays comme la France sait depuis plus de mille ans que l'histoire appartient aux peuples courageux et qu'habite l'amour sacré de la patrie. C'est pourquoi, dans-le-cadre de notre alliance, nous devons assurer nous-même notre défense.
- C'est ce que j'ai fait en ordonnant la construction d'un septième sous-marin nucléaire et en fixant la stratégie de nos armées.
- Mais la choix qui est le nôtre, c'est la paix, c'est le désarmement, c'est la sécurité collective. Pour que la paix l'emporte, et elle doit l'emporter, il faut que se maintienne l'équilire des forces entre les deux puissances qui dominent le monde. Cependant, il est également dangereux que les deux puissances dont je parle puissent coexister sur la base du partage de l'Europe d'il y aura bientot quarante ans.
- Tout ce qui permettra de sortir de Yalta sera bon, à la condition de ne jamais confondre le désir que nous en avons et la réalité d'aujourd'hui.
- Le drame polonais s'inscrit dans cette contradiction. Il n'est pas de plus grande solidarité que celle qui nous unit au peuple de Pologne. Prouvons-le en refusant le système qui l'opprime et la domination qu'il engendre, en défendant son droit, ses libertés, sa juste aspiration à vivre indépendant, et sachons mesurer les lenteurs de l'histoire.
Pour 1982, nos autres objectifs seront principalement de donner à la Communauté européenne des Dix une volonté politique et de faire entendre la voix de la France parmi les peuples du tiers monde. A cet égard, on doit dire que s'il est des pays plus forts et plus riches que le nôtre, il n'en est pas de plus écouté, tout simplement parce que nous n'avons pas cessé de répéter que la lutte contre la misère et la faim passe par un nouvel ordre monétaire mondial et par le soutien des cours des matières premières dont dépend le sort des pays les plus pauvres. J'étais heureux de compter à Paris, à la fin de l'année, trente-trois pays africains venus discuter en confiance avec nous, et de constater que la parole de la France s'identifiait à celle de la liberté.
- Françaises, français, avant de vous quitter, je pense à celles et à ceux d'entre vous qui connaissent le deuil, les chagrins, le poids de la maladie et de la solitude, qui souffrent du chômage. Je pense, bien entendu, aussi à celles et à ceux qui vont fêter joyeusement le Nouvel An en cercle de famille.
- Tous ensemble, vous êtes la France, et je vous redis bonne année. Que l'espoir et la volonté inspirent notre action |
- Vive la République |
- Vive la France |
Pris sur vie-publique.fr
C'est la vision qu'offrait hier la rue de St-Savin à Chauvigny, la rue la plus commerçante de la cité où les sinistrés se comptaient par dizaines. Les magasins où avaient été entreposés les marchandises pour les fêtes de fin d'année ont été dévastés par le torrent tumultueux de deux ruisseaux, le Talbart et le Montauban. Les dégâts sont considérables à St-Julienl'Ars, on a connu la même situation.
Inondations: le pire n'est peut-être pas encore arrivé
Le centre de Chauvigny dévasté, celui de St-Julien l'Ars également, tous les quartiers bas de Montmorillon une nouvelle fois envahis par les eaux (la troisième fois depuis janvier dernier), des milliers de personnes sinistrées, avec, en certains endroits à Chauvigny et Saint-Julien l'Ars, des tableaux apocalyptiques, ce cri des centaines et des centaines de fois répété hier "C'est la catastrophe", et puis les eaux qui continuent à monter, celles de la Vienne, du Clain, de la Charente, de la Gartempe, de la Boivre, de l'Auxance, du Miosson. Les côtes d'alerte partout dépassées. Ue nuit infernale pour ceux dont les demeures ont été envahies et dévastées par les eaux, et l'on peut ainsi multiplier les images tragiques. Les dégâts qui ne peuvent être chiffrés sont considérables. On n'avait pas connu, depuis des décennies un tel cataclysme. Les plaies seront lourdes à panser. Le président du Conseil Général a demandé au représentant de l'Etat que les secteurs les plus touchés par les inondations Montmorillon, Chauvigny, St-Julien l'Ars, soient déclarés sinistrés.
Inondations: des dégâts considérables
43 mm en 24 h
A Poitiers, fort heureusement, on n'a pas battu le record des précipitations du 13 juin 1970 qui était de 67,6mm. En un peu plus de 24 h, il est cependant tombé 43 mm d'eau, ce qui est déjà beaucoup lorsque l'on sait que la moyenne mensuelle en décembre est de 69mm (actuellement les précipitations pour trois semaines atteignent 129 mm).
Le département voisin des Deux-Sèvres a, lui, vraisemblablement battu le record de 1970 puisqu'en 24 h, il était tombé à Niort 66 mm!
Saint Julien l'Ars sous les eaux
Centre Presse, Mardi 21 Décembre 1982.
19 Décembre 1982: la côte du Clain s'élève à 3m 90!
A Poitiers (notre photo), le Clain aussi a largement débordé dans les quartiers bas. Hier sur le front des inondations, une accalmie se produisait et une décrue était amorcée un peu partout. Mais le mauvais temps n'inivitait pas à l'optimisme pour les prochaines 48 heures. (Photo CP Jacques PASQUIER).
En Une de Centre Presse, Lundi 20 Décembre 1982.
RIVIERES EN CRUE ET INONDATIONS DANS TOUTE LA VIENNE
Dégâts considérables provoqués par la montée des eaux
Après une décrue hier, le mauvais temps ne prête pas à l'optimisme
Rivières en crue et inondations dans toute la Vienne. La montée brutale des eaux a provoqué des dégâts considérables, notamment dans la ville basse de Montmorillon, mais aussi à Civray avec la Charente, à Chauvigny avec le ruisseau le Talbart, tandis que la Vienne atteignait encore samedi la cote de 4,40 m. On lira dans chacune de nos chroniques locales, ce qui a constitué l'évènement de ce week end d'avant Noël, dont à coup sûr, on se saurait bien passé. Et puis si une décrue générale sest amorcée hier après-midi, le mauvais temps qu'on connaît et qui a sévi hier, ne prête guère à l'optimisme. La Gartempe à Montmorillon et la Charente à Civray avaient donné dans la soirée de vendredi, et plus encore dans la nuit de vendredi à samedi, le coup d'envoi de ces nouvelles inondations. Les pluies diluviennes, qui au cours des jours précédents s'étaient abattues, en étaient responsables. Mais non seulement, les principales rivières qui traversent notre département ont vu leur cours démesurément grossi, mais également tous les ruisseaux ont débordé. Aujourd'hui, ce sont des centaines de milliers d'hectares, qui sont sous les eaux.
Centre Presse, Lundi 20 Décembre 1982.
Léonid Brejnev, chef de l'Etat du P.C. soviétique est mort mercredi 10 novembre, à 8H30, à l'âge de 76 ans, a annoncé hier radio Moscou.
Ainsi, la mort subite a été tenue secrète pendant 24 heures par le Kremlin favorisant ainsi les rumeurs les plus diverses.
Cette mort a causé une certaine surprise dans les milieux diplomatiques: dimanche encore le numéro un soviétique avait assisté à l'intégralité des cérémonies de la Place Rouge pour la Révolution d'octobre.
Léonid Illytch Brejnev était né dans une famille ouvrière de Kamenskoye (actuel Dnieprodjerzinski), en Ukraine, le 19 décembre 1906. Il adhéra au Parti en 1931.
En 1960, il est élu président du Praesidium du Soviet Suprême, poste qu'il cédera à Mikoyanle 15 juillet 1964. Le 14 octobre 1964, il remplace Nikita Krouchtchev comme 1er secrétaire du Comité central, titre qui deviendra "secrétaire général" en 1968.
Ses premières années à la direction du Parti sont marquées en août 1968, par l'intervention militairedu Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie - ce fut l'occasion pour lui de définir la "doctrine de la souveraineté limitée des pays socialistes" dire "doctrine Brejnev" - ainsi que par l'aggravation du conflit sino-soviétique. Celui-ci aboutira aux sanglants incidents frontaliers sur les rives du fleuve Amour en 1969.
La détente avec l'Occident a occupé une place prépondérante dans sa politique étrangère.
L'intervention soviétique en Afghanistan (décembre 1979) puis la crise polonaise, ouverte depuis l'été 1980, ont remis en cause cette politique de la détente.
"Maréchal de l'URSS", depuis 1976 le "numéro 1" soviétique a accédé en 1977 à la présidence du Praesidium du Soviet Suprême, cumulant pour la première fois en URSS la direction du parti et celle de l'Etat.
Brejnev a eu deux enfants, une fille, Galina et un fils Youri (49 ans) qui a été vice-ministre du Commerce Extérieur de 1979 à 1982. (AFP)
En Une de Centre Presse, Vendredi 12 Novembre 1982.
Une biographie (9 minutes) de Léonid Brejnev
Le 18 Octobre 1982, ce dirigeant exemplaire mourrait à l'âge de 76 ans
HOMMAGE A PIERRE MENDES-FRANCE
Le prestige qui entourait Pierre Mendès-France de son vivant témoigne que celui-ci tenait sa place dans le Panthéon de la gauche française avant même de mourir, le 18 octobre 1982, à l'âge de soixante-seize ans. Cette déférence était aussi à la mesure de son éloignement des affaires. En le paralysant pour l'action, ses adversaires n'avaient sans doute pas mesuré à quel point ils libéraient du même coup sa légende.
Rares sont les hommes politiques qui ont, en effet, suscité autant d'admiration et autant de cris hostiles. Au reste, certains détracteurs de Pierre Mendès-France étaient incontestablement mus par l'antisémitisme. "Arrestation du député juif Mendès France", titrait en août 1940 un journal de la France occupée: l''ancien sous-secrétaire d'Etat au Trésor du gouvernement Léon Blum et député radical-socialiste de l'Eure, refusant la défaite et qui voulut rejoindre à Rabat, l'armée du Levant, apprit qu'aux yeux de ceux qui tenaient, en France, le haut du pavé, il n'était pas un Français comme les autres.
Pierre Mendès-France devait faire cette expérience à plusieurs reprises. Ainsi, lors de l'étape décisive de sa vie entre le 19 juin 1954 et le 5 février 1955. Président du Conseil pendant sept mois et dix-sept jours, il entreprit de dénouer les trois crises qui empoisonnaient la politique et la diplomatie: le conflit tunisien, la guerre d'Indochine et la communauté européenne de défense. Il y réussit en restant fidèle à sa devise: "Gouverner, c'est choisir".
En 1956, après la victoire du Front Républicain aux élections législatives, René Coty, alors président de la République, fit appel à Guy Mollet plutôt qu'à Pierre Mendès-France: on ne pouvait confier le règlement de l'affaire algérienne à un juif...qui était accusé d'avoir "bradé" la Tunisie et l'Indochine...
Président "l'hommage solennel" qui lui fut rendu dans la cour du Palais-Bourbon le 27 octobre, François Mitterrand dut de Pierre Mendès-France qu'il laissait "une foi, une méthode, un exemple".
Sa foi, ce fut la République. Son antigaullisme, ou plutôt son opposition à Charles de Gaulle à partir de 1959, s'explique essentiellement par son attachement à une forme de République battue en brèche, selon lui, par les conditions du retour au pouvoir du chef de la France Libre, puis en 1962, plus sûrement, par l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct. Au fond de lui-même, Pierre Mendès-France est toujours resté un élu de 1932 (date de sa première élection comme député de l'Eure), fidèle au scrutin d'arrondissement que Charles de Gaulle a restauré, mai fidèle aussi au parlementarisme, auquel le même Charles de Gaulle a mis fin. L'entreprise de Pierre Mendès-France restera, dans l'histoire, comme une tentative de rénovation de la gauche non communiste s'appuyant sur une version rénovée "moderne", de la République radicale. Il croyait, comme d'autres après lui, que cette modernité devait prendre devait prendre pour point de départ une gestion économique rigoureuse, faute de quoi le "socialisme" resterait une chimère. Au fond, il voulait concilier humanisme et technocratie.
Il mit, au service de cette ambition, une méthode: la vérité. De fait, ce qui a distingué sa politique étrangère de celle des dirigeants de la IVème République, ce fut la clarté. Alors que la France de l'été 1954 était prise à la gorge par la guerre d'Indochine (Diên Biên Phu était tombé), Pierre Mendès-France s'adressa directement au Viêtminh avec qui il signa l'accord du 20 juillet. cette même France voyait le feu de la rébellion s'étendre en Afrique du Nord. Sans mesurer parfaitement l'étendue du péril, Pierre Mendès-France indiqua néanmoins que le temps de la domination était révolu; enfin il mit fin aux atermoiements français à l'égard du réarmement allemand et soumit le traité de la C.E.D. au Parlement, qui le repoussa.
Dans l'ordre intérieur, il attacha son nom à la rigueur économique. Ce souci lui valut de quitter le Général de Gaulle en août 1945: refusant l'inflation, il remit sa démission en expliquant qu'en préférant les solutions prônées par M. René Pleven, on l'empêchait "de mener à bien l'assainissement monétaire".
Huit ans plus tard, il donna à la politique économique une impulsion décisive et s'illustra surtout dans la lutte qu'il engagea contre les bouilleurs de cru, mais sans emporter une victoire décisive. Sans doute le délai qui lui avait été consenti fut-il trop court. Force aussi est de reconnaître que ses craintes à l'égard de l'entrée de la France dans le Marché commun ne furent guère confirmées: contrairement à ce qu'il pensait, c'est en grande partie grâce à la construction européenne que la France a pu asseoir sa prospérité économique.
Pour mieux faire passer son message, Pierre Mendès-France prit l'habitude de s'adresser directement à la population par la radio nationale. Ce furent "les causeries du samedi soir" sur les ondes de Paris Inter. Elles lui furent vivement reprochées par une classe politique agacée par cette recherche d'un rapport direct, au-dessus des partis, entre le chef de gouvernement et l'opinion.
Cette même classe politique, qui s'était mal résignée à son arrivée au pouvoir, l'en chassa promptement, le plus dur, le "sale travail" en quelque sorte (la paix en Indochine) ayant été accomplie.
Devenu "ancien" président du Conseil, Pierre Mendès-France se contenta d'être, face au gaullisme, le défenseur d'un système parlementaire qu'il avait tenté d'obliger à se dépasser et qui pourtant avait eu raison de lui.Devenu la conscience de la gauche, il fut dès lors "un exemple". Ce rôle peut surprendre tant fut rapide l'échec du mendésisme. Tout fut, en fait, fini au mois de mai 1957 lorsque Pierre Mendès-France perdit la direction du parti radical, qu'il avait vainement tenté de rénover. Il y eut ensuite l'engagement au P.S.U., l'échec de Mai 1968 puis, l'année suivante, celui, plus grave encore, de la candidature de Gaston Defferre à l'élection présidentielle avec lequel il avait accepté de faire équipe.
Il n'en est pas moins vrai que la référence mendésiste constitue le cadre de référence à l'intérieur duquel beaucoup se sont affirmés progressistes, qu'ils soient socialistes ou plus simplement réformistes.
S'il n'y eut pas de "mendésisme", il y eut, il y a encore des mendésistes, qui témoignent d'une influence s'étendant, bien au-delà de la gauche, jusqu'à ce qui est aujourd'hui la droite. Celle-ci a d'ailleurs surtout retenu de son enseignement la rigueur économique et le refus de toute alliance ou compromis avec les communistes.
S'il n'a jamais trouvé de réelle assise populaire, le "mendésisme" a touché des universitaires, des hauts fonctionnaires (une promotion de l'E.N.A. porte son nom), des étudiants, des intellectuels chrétiens et, au fond, l'élite de ces nouvelles couches moyennes produites par l'industrialisation qui seront, plus tard, le pôle d'entraînement de l'électorat de la gauche non communiste.
Exemple pour plusieurs générations, Pierre Mendès-France fut pourtant un homme seul, sûr d'avoir raison envers et contre tous. Trop sûr, au point que cette solitude et ce refus du compromis firent de sa vie la traversée d'un désert. il revint à un autre, à la fois rival et compagnon, de porter la gauche au pouvoir pour sept ans et non plus seulement pour sept mois.
Mémorial de Notre Temps 1982, Article de Jean-Marie Colombani (1983).
RADIO OLD SCHOOL
Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres
perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 (1972)