Chez les Gigis, le chantier de la rénovation est loin d'être fini!
Chez un ami, installé confortablement dans son canapé, à siroter un agréable petit cidre, j'ai suivi attentivement la rencontre Bordeaux-Lyon, décisive pour le titre il y a 17 mois de cela, offrant un ticket pour la demie-finale de Ligue des Champions il y a encore 5 mois, aujourd'hui, une affiche de bas de tableau que Canal+ a décidé de programmer à 21H, c'est à dire, the match of the day.
A 21 heures, ce fut le début de ce que l'on peut appeler...une purge. Oui, je crois que c'est le mot qui convient le mieux: ce fut un long moment, bien trop long moment de foot insipide, creux, fade, avec comme seul frisson, la frappe de Lisandro (hors-jeu au départ de l'action) qui, comme par miracle, s'est dérobé du cadre pour tranquillement aller carresser les panneaux publicitaires. Pour l'ensemble des deux équipes, cinq tirs en tout et pour tout.
De quoi blaser et déprimer un peu plus le supporter girondin que je suis.
La seconde mi-temps débute: il y a du mieux, mais bon, en même temps, on partait de tellement bas...Juste avant le coup france de Plasil, succèdant à une main idiote de Réveillère, Canal+ annonçait que 20 des 27 derniers buts de Bordeaux furent marqués...à la suite d'un coup de pied arrêté: la patte de Plasil pour le crâne de la sentinelle et captain Alou Diarra (alors lui, quand il va partir, il y aura de quoi pleurer) a fait passer la stat de 21 pour 28.
Condamner à marquer, les Lyonnais se sont découvert. Après une alerte à la 72ème sur le craquage de Bafé Gomis, le destin a manifesté une fois encore sa patte en faveur du club au scapulaire, en permettant de dévier la frappe de Gomis...sur la transversale à la 87ème. S'en est alors suivi un monopole du ballon par les Gones dans le camp des Gigis.
Puis vint alors le bijou de Jussiê, Ô Magico, qui sur un lointain dégagement de Sané, et une très belle tête de Lloris en position de libéro (faudra qu'il s'explique sur son geste d'ailleurs, qui à mon sens est un manque flagrant de confiance dans ses partenaires...) a pondu quelque chose que l'on voit très rarement. La séquence ne se raconte pas, elle se regarde, s'admire. Les victimes répondent au nom de Diakhaté, Lovren et Jean-Michel Toulalan. Il leur a fait l'amour en version intégrale, avec l'éclat final pour Lloris.
2-0. Bordeaux gagne enfin son premier match à Chaban-Delmas depuis Sochaux en mai dernier, toujours sur le même score par ailleurs. Battre Lyon est toujours un plaisir, même quand le match n'est pas terrible. Et pourtant, Bordeaux a fait sans doute le meilleur de sa saison: c'est dire les piteux précédents matchs auxquels on a eu le droit. Tigana (qui ne pourra pas éternellement nous chanter le refrain de "l'héritage") a ressuscité Pierre Ducasse (et c'est pas pour rien qu'il se décarcasse...) qui était porté disparu, et a aussi rappelé que Gouffran jouait pour les Girondins, tout en faisant par ailleurs pour ce match une équipe qui n'a pas pris de but pour la première fois de la saison. Sans être flamboyant (à Bordeaux, on va encore mangé du foot éco+ pendant quelques temps), Bordeaux a mérité sa victoire: 7 points pris contre les gros, pour...7 points au compteur pour le moment. Si Bordeaux se fait tanner à Caen le week end prochain, je n'en serais hélas presque pas étonné. Le chat noir qui hante le club au scapulaire en cette année 2010 nous laisse un peu de répit
Coté lyonnais...pfff, c'est un lent, très lent naufrage (leur pire début de saison depuis 1991): Gourcuff a eu le nez creux en partant pour le 69: deux défaites, un nul, et une immense bronca comme les travées de Lescure n'en a pas entendu souvent. Sans doute sévère au regard de l'ensemble de son oeuvre en Marine et Blanc, mais les conditions de son départ (et sa destination aussi...) n'ont pas été très dignes. Du pur football bas de gamme. Et dans la perspective du derby du Rhône, je n'aurais que 3 mots: ALLEZ LES VERTS!
Fin du bla-bla, instant rinçage d'oeil et orgasme avec le but de Jussiê, dont j'ai envie de croire qu'on le revverra en fin d'année pour la séléction du plus beau but de la saison, et je m'excuse de l'avoir, comme l'ensemble du stade, de l'avoir insulté dans mon canapé, en gueulant "mais tire, putain!". Instant magique.