A Soulac, la pelleteuse de la municipalité aura travaillé tout l'hiver pour éviter que la situation du Signal ne se dégrade davantage. Des tonnes et des tonnes de sable déversées au pied de ce bâtiment résidentiel de 78 appartements et qui n'est aujourd'hui plus séparé des déferlantes à marée haute que par un mince cordon dunaire d'environ 10 mètres.
Le dernier rempart, plutôt « squelettique », fait l'objet de toutes les attentions depuis la tempête Xynthia. En février 2010, la conjonction des forts vents et des grandes marées n'avait pas contribué à arranger la situation « géographique » de l'immeuble. Depuis, c'est la situation de crise. Des bornes ont été installées par les services de l'État afin de mesurer l'épaisseur de la dune et prévenir une catastrophe. Des études ont aussi été engagées pour vérifier le niveau de solidité du Signal. Le risque d'affaissement ne serait pas à exclure.
/http%3A%2F%2Fwww.sudouest.fr%2Fimg%2Fico_publicite.gif)
/http%3A%2F%2Fmemorix.sdv.fr%2F5%2Fwww.sudouest.fr%2Finfoslocales%2Fdivers_articles%2Fgironde%2Fmedoc%2Fsoulacsurmer%2F27689173%2FPosition1%2FSDV_GSO%2Fdefault%2Fempty.gif%2F566b52363530345735706b4142517363%3Fville%3Dsoulac-sur-mer%26codepostal%3D33780%26theme%3Denvironnement%26departement%3Dgironde%26theme%3Dtempete-xynthia)
Dans la petite station balnéaire du Nord-Médoc, le devenir très incertain de cette construction datant de 1967 - la première tranche d'un programme ambitieux qui ne sera pas allé au bout - provoque bien des discussions. « Qui va payer pour ce bloc de béton ? »
La verrue et le financement
Les commentaires vont bon train sur ce que les locaux désignent comme étant une « verrue ». Laquelle, à l'époque du chantier, avait été édifiée à plus de 200 mètres de la plage. C'est dire si le phénomène d'érosion a progressé ces dernières décennies (lire ci-dessous). Au final, le dossier, un héritage de la gestion passée devenu un vrai poison pour la petite collectivité, se retrouve posé sur le bureau du sénateur-maire UMP Xavier Pintat. Aujourd'hui, aucune stratégie n'est définitivement arrêtée. Les deux seules solutions sont toujours envisagées : l'abandon ou la défense du Signal. Dans les deux cas, il faudra trouver des financements. Et c'est bien ce qui semble poser problème.
À l'examen du fonds Barnier
L'édile, qui avait sollicité le préfet en 2010 sur la mobilisation du fonds Barnier, un dispositif prévoyant la prise en charge et l'indemnisation des victimes en cas de catastrophe naturelle, n'a pas obtenu la réponse espérée.
En clair, le phénomène d'érosion, une évolution lente et progressive, ne colle pas avec la notion « d'urgence et de danger immédiat » que l'on retrouve dans la loi de 1995 permettant « de financer l'expropriation de biens exposés à certains risques naturels menaçant gravement des vies humaines ». Mardi dernier, une rencontre avec Nathalie Kosciusko- Morizet, la ministre de l'Écologie et du Développement durable, a permis au sénateur-maire d'y voir un peu plus clair sur la méthode à suivre pour obtenir des aides.
La réponse de NKM
« Nous devons établir un plan de vulnérabilité de la zone. En fonction du résultat, défense du site ou expropriation-acquisition, nous pourrions tout de même avoir 50 % de subventions provenant du fonds Barnier, mais pas 100 % », résume Frédéric Boudeau, le directeur général des services de la Communauté de communes Pointe du Médoc.
Xavier Pintat juge que la rencontre avec la ministre a été productive. Toutefois, même si la Région ou le Département pourraient être sollicités dans le cadre d'un plan de financement, les sommes qui sont en jeu obligeraient Soulac et sa Communauté de communes (qui a compétence sur le volet érosion) à de très gros efforts budgétaires.
Alors que le front de mer de Vendays-Montalivet, qui appartient au même regroupement de communes, n'est pas non plus en bonne posture, pas sûr que la pointe du Médoc puisse avaler une telle pilule.
Jacqueline Gandoin, retraitée, habite le Signal depuis 2005. Propriétaire d'un appartement au rez-de-chaussée, avec vue imprenable sur l'Océan, elle estime que l'apport de sable réalisé ces derniers mois « a sans doute permis de passer un hiver de plus ».
Pour autant, l'incertitude subsiste. La raison pour laquelle les copropriétaires ont envisagé de faire appel aux services de l'avocate et ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage. La décision devrait être entérinée le 18 juin, à l'occasion d'une assemblée générale extraordinaire de la copropriété. Selon nos informations, la valeur de l'immeuble aurait été estimée par un cabinet indépendant à plus de 10 millions d'euros…
Inquiétude sur la côte girondine
(Personne n'a entendu parler de Xynthia à ce moment-là)
Décembre 2009
Le Pernaud de 13H (25 Novembre 2010)
(Une fois n'est pas coutume...)
Du pathos, une image choc, une belle faute d'orthographe