Pour une fois, TF1 est à mettre au banc des innocents!Sur le site espagnol AS.com, Lundi 11 Juillet 2011, à 0H29.
J'étais tranquillement en train de regarder ce que les sites sportifs transpyrénéens retenaient de la journée sportive, quand soudain, sur AS.com, l'un des quotidiens sportifs espagnols (avec Marca, El Mundo Deportivo), je vois l'article en question ci-dessus.
Je me pince pour être sûr de moi. Et oui, en effet, le site accuse pour de bon TF1. Pas de doute possible. Alors évidemment, pour soutenir une telle accusation, à savoir l'erreur journalisitique, il fallait une preuve. Je me suis donc empressé de réaliser deux captures d'écran, car là, c'est gros. La seconde est d'autant plus intéressante car ils accusent TF1 partout, tandis que sur la vidéo, on voit clairement que c'est un véhicule de FranceTélés qui est coupable. Pour une boulette, en voilà une belle! Et d'ailleurs, s'ils se renseignaient un petit peu, ils sauraient ces gens là que TF1 n'est pas sur le Tour de France depuis X années (je crois que TF1 privatisée ne l'a jamais eu, alors que lorsque celle-ci était publique, avant 1987, on pouvait y voir le Tour, du moins les fins d'étapes). Les flèches réalisées avec le plus grand professionalisme permettent de voir la date, l'heure, et l'erreur flagrante avec la vidéo du drame. Le site Marca.com quant à lui précisait, sans mentionner de nom, que la voiture appartenait à la télévision publique. C'est pas faux, mais ce n'est pas très précis...
La sécurité des coureurs: des vies en jeu
Mais cette erreur monumentale ne serait jamais arrivée si le pilote du véhicule en question n'en avait pas commise. Evidemment, il ne prendra pas le départ du Tour ce mardi. Mais il faudra bien le remplacer car c'était un véhicule d'assistance technique du média qui retransmet dans le monde entier les images du Tour.
Des coureurs, à l'image du malheureux Sandy Casar (3ème à St Flour), ont poussé un coup de gueule contre les engins motorisés. Il est vrai que les coureurs sont les principaux acteurs de cette pièce de théâtre en plein air, et gratuite. Que leurs vies ne tiennent que sur des bouts de caoutchouc de 3 cm de largeur. Cela dit, une compétition comme le Tour nécéssite une grosse assistance: outre la caravane que les coureurs ne voient pas, il y les deux voitures de directeurs sportifs de chaque équipe, la direction de course, les commissaires de course, les garde-républicains, l'assistance médicale, les véhicules de presse, les motos porteuses d'eau, les motos des chronométreurs, les voitures neutres MAVIC, etc. Bref, c'est énorme, et ce n'est pas improbable que j'en oublie. Alors réduire le nombre de voitures: oui, mais lesquelles?
En gardant en point de mire que c'est la vie d'hommes qui peut-être en jeu, je ne pense pas qu'il faille succomber à l'émotion et garder la tête sur les épaules. Le pilote en question a commis une grave faute et il est difficile de croire qu'il n'a pas de remords. Par ailleurs, des accidents de ce genre, il en arrive pas souvent: selon Cyrille Guimard, le dernier a eu lieu en...1977 et c'était Lucien Van Impe la victime dans la montée de l'Alpe d'Huez. Bon, manque de bol cette année, il y a jeudi un accident du même type, une moto presse a, sur l'étape de Lisieux, embarqué le vélo d'un coureur. Mais ce type d'accident reste rare...même si des voitures ont pu occasioner des désagréments dans la course (Jacky Durand je crois, c'est fait rouler sur le pied par sa voiture en 1999, dans la fameuse étape Challans-St Nazaire marqué par des chutes dans le passage du Gois), ou encore parce que des véhicules gênent des coureurs dans des attaques en montagne, cas spécifique car l'espace de passage est très restreint avec le présence de la foule dans les ascensions. Mais au volant des voitures, on retrouve souvent d'anciens coureurs, car ils savent comment leurs héritiers se placent sur le bitume. Beaucoup a été fait pour la sécurité des Forçats de la Route, et on peut toujours faire mieux.
Toujours est-il qu'à cela, je souhaite retenir l'héroïsme de Juan Antonia FLECHA (coudes et genoux défoncés) et surtout de Johnny HOOGERLAND (chute plus les jambes "rayées" par les barbelés). Héroïsme, oui, ces deux Hommes, ont malgré tout achevé l'étape (il restait 35Km). A titre exceptionnel, le jury du Prix de la Combativité a décerné le titre à deux coureurs. Ils le méritaient. J'espère qu'on aura l'occasion de les revoir dans la Grande Boucle à la manoeuvre pour réaliser d'autres exploits.
A titre informatif (ma passion du Tour de France est sans limite), je me dois de vous rappeler que le dernier coureur mort sur le Tour de France était Fabio Casartelli, victime du grosse chute dans le col du Portet d'Aspet (Pyrénées), le 18 Juillet 1995, col que les coureurs franchiront cette année dans l'étape se rendant au Plateau de Beille. Dans le secteur où Casartelli fut victime de cette chute mortelle, une stèle commémorative a été installée. Les coureurs, en la franchissant, se rappellent au combien que leur sport est beau, mais dangereux.
Extrait du 20H de France 2, 18 Juillet 1995