C'est dimanche, traditionnellement jour de courses de chevaux (même si dorénavant, il y a des tiercés chaque jour...).
Et c'est aussi un jour de scrutin avec, enfin, le 1er tour de la primaire de la droite (et au-delà), qui nous aura offert une course au large de la pensée gaullienne, qui est pourtant censée être l'alpha et l'oméga de ces gens là. Course sécuritaire, purge de la fonction publique, baisse des charges, on a retrouvé des éléments à faire passer pour des marxistes-léninistes les mecs de droite (enfin surtout du RPR) des années 1980 (Chirac, Pasqua, Balladur, Pons, Seguin, Toubon,...).
Sur une fin de campagne rythmée par des gaulois, des frites, des prisunic, des chocolatines en promo, du renouveau aux cheveux blancs, voici mon prono sur le Prix du Président de la République, qui se court, non pas à Longchamp ou Vincennes, mais un peu partout dans le pays. Je table sur 3.8 millions de votant(e)s.
- Juppé :36%
- Sarkozy : 29%
- Fillon : 22%
- Lemaire : 8%
- NKM: 2.5%
- Poisson : 1.5%
- Copé : 1%
Explication: depuis le début, PéJu a fait la course en tête. Certes pour lui, il temps que la course de saut d'obstacles s'achève, mais je pense qu'il coupera la ligne d'arrivée en premier, bien qu'il soit 'le-candidat-du-système-de-l'élité-des-bobos-bien-pensants-germanopratois" bla bla bla.
Il verra de plus près la casaque de PéJu, c'est Sakozix. La main sur le parti, au coeur des débats, il a paradoxalement semblé subir la campagne plus qu'il ne l'a menée. Pour l'ancien président, le défi est redoutable: il a plus de casseroles à l'arrière-train que Péju n'a de cheveux, et en plus, il subit un tir de barrage de l'ensemble de ses concurrents. Adulé par ses fans, il est sans doute le candidat le plus clivant, et donc aussi le plus détesté à droite.
Fillon, alias FF: la Funky Family de la Sarthe a lancé le sprint dans la dernière ligne droite après être resté longtemps en retrait. J'avoue ne pas croire au sondage du 18 Novembre le plaçant en tête du Prix du Président de la République. Mais a priori, avec une médaille de bronze, ce sera lui qui, en fonction de son soutien, obtiendra le titre du "faiseur de roi".
Bruno, ce bon vieux, enfin ce jeune Bruno qui veut être le renouveau devra patienter un petit peu. Son objectif semble plus se porter sur 2022. Une course en guise de répétition générale. Avec déjà un slogan pour dans cinq ans: "Bruno, il a le niveau".
NKM: dans le rôle de la femme. Traitée par ses collègues avec condescendance, la plus interrompue dans les débats télévisés, elle n'aura pas réussi à percer, malgré des thématiques différents axées sur le numérique, l'environnement. Il aurait fallu tenter un coup de poker: aller sur le plateau d'Hanouna, se faire embrasser les boobies par Jean-Michel Maire (un vrai Jean-Michel pour le coup). Sous les rires gras du public. Et de ses concurrents. Un poil jaloux, sans doute.
Monsieur Poisson, pour lequel tout jeu de mots est interdit. Approximations, autoritarisme: le cheval qui va tout droit, quitte à sortir de piste, n'est pas passé inaperçu durant cette course. Serait plus à l'aise à la primaire du rassemblement bleu Jean-Marine. Enfin, s'il y en avait une.
JFC. Comme toutes les adaptions françaises des hits américains, c'est un raté: de JFK à JFC, c'est aussi fort que le reprise de I will survive par Régine. Le second plus grand mystère de l'univers après La Femme (coucou Doc): comment peut-on voter pour Copé?
Voilà, contrairement à ceux qui diront, "bien sûr, je le savais", ou encore "suis-je le seul à l'avoir vu venir", eh bien moi, je l'écris, et on pourra se foutre de ma binette en cas d'erreur. Et me tresser une couronne de laurier pour le remise du trophée politique de l'année 2016 si je vous donne le tiercé dans l'ordre, et avec les bonnes côtes!